Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume I/YASNA/Hâ53.

Traduction par James Darmesteter.
Texte établi par Musée Guimet, Ernest Leroux (I. La Liturgie (Yasna et Vispéred) (Annales du Musée Guimet, tome 21)p. 342-348).




HÂ 53 (SP. 52). — GÂTHA VAHISHTÔISHTI




La Gâtha Vahishtôishti ne contient qu’un Hâ, d’un rythme compliqué. La strophe comprend 4 vers 1[1], composés les deux premiers de 12 syllabes réparties en 7 + 5, et les deux derniers de 19 syllabes réparties en 7 + 7 + 5. La formule est donc : 2 (7 + 5) ; 2 (7 + 7 + 5).

Cette Gâtha se rapproche beaucoup de la précédente par une certaine prédominance du caractère légendaire.

Analyse. — 1. Glorification de la parole de Zarathushtra, qui est le bien le plus désirable : Ahura donne le Paradis à ceux qui la suivent.

2. Le Prophète exhorte le roi Vîshtâspa, son protecteur, et Frashaoshtra, son beau-père, à enseigner la loi, à professer la religion de Mazda, à la propager.

3-4. Il exhorte Pourucista, sa fille, qu’il a donnée à Jâmâspa, le frère de Frashaoshtra, à accomplir ses deux devoirs de femme, comme fille envers Zarathushtra, comme épouse envers Jâmâspa.

5. Il exhorte la femme à attirer son mari à la vraie religion : ainsi fait Hutaosa pour son mari Vîshtâspa ; femme et époux doivent s’éclairer et se soutenir l’un l’autre dans le bien.

6. Femme et mari se sauvent ou se perdent ensemble. Mort prématurée et damnation de celui qui se livre au mal.

7. Supplice dans l’enfer de la femme infidèle. 8-9. Comment le bon roi doit frapper les malfaiteurs, empêcher la violence et l’oppression, et comnifnt il fait régncM— Ahura en soulageant le pauvre honnête.

Dlnkarl, IX ; 22 ISûtknr) ; 45 {Vars/Umânsar) ; 67 (Bak). Zôt et Ràspi ensemble :

Prière à vous, saintes Gàlhas :

1. Vahishtâ îshtish. — Le bien le plus excellent, c’est la parole de Zarathushtra*, pour qui donne ses faveurs au Spitâma-. Ahura Mazda, en retour de sa sainteté, lui donne paix de conscience à tout jamais ^ Même à ceux qui égarent, [il donne] l’enseignement de la bonne religion en parole et en acte*.

2. Que le roi Vîsbtàspa, disciple de Zarathushtra, et Frashaosbtra, le Spitâma, enseignent^ [aux hommes] par la pensée, la parole et l’action, à satisfaire Mazda, à le prier, le confesser, lui sacrifier^ indiquant les chemins purs’et la Religion qu’Ahura a établie pour les Saints i. isliti « bien », littéralement « la chose désirée ». — sràvî, srav, est considéré comme un substantif féminin, synonyme de sravô. Si sràvi est un aoriste passif de sru, le sens littéral sera : « le bien le plus excellent a été entendu [être] de Zarathushtra ». Glose : « des choses que l’on désire, la meilleure, c"est l’Avesta et le Zend » • 2. Pour qui le protège et le comble. Glose : « c’est-à-dire : puisse Vishtàsp me donner le pouvoir de Maubaddn Maubad » (la prêtrise suprême) ! 3. C’est-à-dire que le fidèle affrontera sans inquiétude les terreurs de l’autre monde et aura le « cœur ferme » au pont Cinvat : cf. p. 113^n.32 ; bivantievini, « w… hûahûîndt. 4. yaêcâ Loi dalien, man zak olàc friflâr Akarmôk : les Ashemaoghas, les apôtres d’erreur. Même ceux-là, Zoroastre veut leur bien et vient pour eux. 5. scaiitù, dmukhtishn ; de sac ; cf. LV, 6.

6. klishnùm Alazdào yahmài à fraoret yasnâscà : pun s/indij’tnUdrîk ô zak Auhrmazd niydyishn farndmishnic izis/inic. La construction littérale semble être : « satisfaction de Mazda, en forme de prière, profession et sacrifice » (à fraoret-jasnàscâ représente â-fravaretini yasnàsca, que fraoret soit écourté de fravareti ou soit le participe présent de fravar combiné avecyasiiàsca). — Levers contient tous les éléments de la formule : [Ahurahê Mazdào] yasnàica valiinàica khslinaotiiràlca frasastayaêca, à fraoret répondant à frasasti.

7. Les chemins qui conduisent au ciel (ô taind). — dàoWiô, pluriel de dâo, « qui donne » ( ?).

8. Pour les Saoshyant : v. IX, n. 7.

3 9[2]. Et toi, Pourucista 10[3], du sang de Haêcataspa, du sang de Spitâma 11[4], toi qui es née fille de Zarathushtra 12[5], puisse Ahura te faire recevoir Vohu Manô, te donner pour maîtres Sainteté et Sagesse 13[6] ! Or donc consulte, de toute ton intelligence, la très sage et bienfaisante piété d’Àrmaiti 14[7].


4. Pour avoir donné votre parfait amour à votre père 15[8], à votre maître, aux travailleurs, à votre époux 16[9], sainte à l’égard de tous ces saints ; pour

avoir appartenu à Vohu Manô ", Mazda Ahura vous a donné, en retour de votre bonne religion, à toute éternité l’abondance "… 5 " . Je dis les paroles [saintes]" aux jeunes femmes qui se marient": je vous les fais connaître" : concevez-les bien. Faites connaître à tous ceux-ci le monde de Vohu Manô par la religion". Enrichissez-vous l’un l’autre en vertu". Ainsi celle-ci aura-t-elle bonne demeure (là-bas)".

6. Car de même se comportent vraiment homme et femme". La Druj « aux laboureurs », en qualité de maîtresse de maison, chargée de veiller à leur travail et à leur bien-être {l ; âr i halakkliùldi rat ; cf. LI, 17, n. 54) ; — liv.-ièlaovè khvêsh… Jdmàsf v. celui qui est sien… Jàmâsp ». 17. man.Tniiù vaùbéusli Lvénvat ; pun zaki Vahùman khvêsh fràrùn khvèsliih rdi, « appartenant à ce Vahûman ; c’est-à-dire, pour appartenance vertueuse ». — hvénvat est donc traduit comme une formation de liva. 18. liaiil)iisli mcm liéetliisli:lianliiisli est sh’ik « satiété, suffisance » (suivant la glose, suffisance de nourriture et de vêtement; cf. Vd. V, 38, 121). Je ne sais que faire des deux’i-7 ! z, }A-(ôi.t’ix mém béetlusb, dont je ne trouve pas la traduction dans le pelilvi.

19. B’mkarl, IX, 45, 5 : « Eloge de HiUôs parce que par elle fut propagée la Religion mazdéenne » [madum slâyishn l llûtos pun ravdkih l d/n Mazdijast patash yalivûntan). Hulaosa était la femme du roi Vishlàspa, et fut une active protectrice de la nouvelle religion : du moins, on voit (Yt. IX, 26 et Yt. XVII, 46) Zoroastre supplier les dieux pour la conversion de Hutaosa et pour qu’elle propage la loi de Mazda : cf. plus haut XLIX, note 25.

20. sàlivcni, les paroles de la religion.

21. Ou « mariées ». vazyaninàhjù ; traduction conjecturale ; marier se dit vad ; mais vaz signifiant « emmener » peut avoir le même sens, comme son équivalent sanscrit vali (cf. le latin ducere). Le Prophète a rêvé dans la femme l’instrument de la conversion du mari.

22. klislimailiyô vadeniiiô : le pehlvi dkdsîk prouve une lecture ancienne vaèdemnô : se rapporte à azcm compris dans mraonii.

23. C’est-à-dire : faites connaître aux hommes les devoirs de vertu que la religion leur enjoint.

24 aslià vc anyô ainim vivénglialù ; vivcùjjlialù, vandishn vandêt, cf. véfijjbcn, randishn havà-nd, XXXIX, n. 4.

25. huslicnem, humàni.shnîh. Glose : old Hûfôs gds ! tamd « Hùtos aura place làbas ».

26. Unité <le vie morale du ménage. Glose : « comme ils sont en vertu homme et femme [rjabrâ û nisàman), ainsi sont-ils en vice drôlesse et drôle [jai û mar], — Selon le dm i Gâsdn, % 42-44, celte strophe a cinq vers, au lieu de quatre, en représentation des cinq auxiliaires du Zarathushtrôlemô, le chef de la religion, qui sont : le chef de maison, le chef de bourg, le chef de district, le chef de province et T. 1. 44 reçoit son salaire de celui qui est toujours h veiller sur sou bien-’, (lelu qui désire la Druj périra avanlTlieure -’. Emportés au lieu de douleur-’, la nourrilure iuimonde"’ et l’anéaiilisscment de toute joie attendent les méchants, destructeurs du bien", qui ne reviennent pas à la religion’- et font périr le monde de l’esprit ^

7. P2t de votre perversité^’ vous aurez la récompense, tandis qu’un hérissa propre femme [u zakic i tiafslui nàlr’ik). La strophe iiecontienl en réalité que cinq pieds en trop : on a sans doute compté comme vers à part les mots di’ùjô àjcsè au commencement de la troisième ligne : la formule de la strophe sera : 2 (7 -|- 5), 5, 2 (7 + 7 + 5).

’27. L’avaricieux qui veille sur son trésor ou mieux qui veille pour l’accroitre. drùjô baoà ràtlieiuô yéine spasbulhù f ràidini ; rùtliemù, bahr, nivmal «salaire, lionoraires » (en particulier du prêtre) ; — yéme ou mieux jé mi (variantes : jé me, yé mé, j’é mi), manasli /lamêshak " qui continuellement », le mot étant composé de yc « qui >) et mi, hatnêsliak (cf. Lit,  ; mi-slià«-im, ’pun hanùshak apdk’ih) : spashiitlià frûidim sont traduits, le premier pdspànUt « la garde », l’autre frdidahhiui « ai ;croissemenl ». Le sens littéral serait : « Le salaire de la Druj vient de [celui ! qui toujours est à veiller sur son accroissement » (spashullià est probablement un alistrait, « en veillée », de spas « observer » ; cf. spalilislili u garde, action d’observer »). La glose porte : aîc/hash nasflià tan Uùn luoân dàslilan (Pt’, Iv°, z’ivhlan) amat pun apdrûnlh ... (mot non déchiffré : Iv", anbué ; Pt*, annbuê) pun baba yakhsûnêl << c’est-à-dire qu’elle (la Druj) peut s’entretenir quand il tient sous clef son ... ». La Druj vit des subventions de l’avare, dans le même sens qu’elle devient enceinte des œuvres de l’homme qui refuse la charité (Vendidad, XVIII, 34). 28. liôisli pilliù tanvô para ; ash ufU’l à fan hâs/i pêsli, aîgkash apafjayèliè ijnhvùnél « à lui tombe au corps [la vie] d’avance ; c’est-à-dire qu’il perd la vie ». Iiùish, gén. de lii « lui » ; pilliA, « chute », de pat.

29. vayù, andukiskn (p. anduh), la douleur de l’enfer ; cf. note 37. — Itcreduliyô est le datif pluriel de berel ^^ sscr. liLrit pour "Ijerel-ljyô, cf. au vers suivant drqjvùdel >yô. pour dregvat-liyô.

30. dush-hvarelhéui ; la nourrilure des damnés : voir XXXI, 20, n. 76. 31. dêjit-arelaèiltyô, daslôliàr zaldr bundak, aigltat daslôbar hùndak zal yakôijamûnél : le commentaire considère dé comme identique au dé de dé Jùmâ^pà (cf. XLVI, 17 et p. 209, n. 3(5) : le sens serait « destructeurs de la règle du bien », ou, si daslôbar désigne la personne, « destructeurs du maître parfait ». Mais le mol étant visiblement un composé à base de participe présent (sur le type dàrayaj -rallia), il est difficile de voir dans dé autre chose qu’un préfixe verbal (de même que dans demànem).

32. anàisli, an-ydtunishn’ifi rài, amat barda d’inlà ydtîinand : cf. XXXIl lu, n. 60. 33. C’est-à-dire qu’ils enlèvent auK hommes leur part de paradis. 34. manahyâ, makXh ; c’est-à-dire avèzhak sarllarlh « méchanceté sans mélange » ; V. XLVIII, n. 33. — Celte strophe s’adresse à la femme qui manque à ses devoirs.

son vous va par le bas du corps 35[10] entrant et sortant, là même où a pénétré l’esprit du mal 36[11]. Livrez-vous à votre perversité ; tout se terminera par des cris de douleur 37[12].
8. S’ils ne reviennent pas 38[13], les artisans de mal seront déçus 39[14], seront frappés, seront tous 40[15] au nombre de ceux qui gémissent 41[16]. Que dans les maisons et dans les bourgs, la main des bons rois meurtrisse, paralyse les méchants, hommes et femmes 42[17]! Que la déception tombe sur

eux 43[18] : qu’une mort terrible, la pire des morts, tombe sur eux vite 44[19] !
9. Par leur foi perverse, ils créent la souffrance ; ils te diminuent et t’affligent 45[20], criminels désireux de détruire le bien 46[21]. Où est le juste Seigneur 47[22] qui les empêchera de faire violence et d’opprimer librement 48[23]  ? Cette royauté est tienne, ô Mazda, qui améliore le sort du pauvre honnête 49[24]. (A répéter 3 fois).
10. Le bien le plus excellent, c’est la parole de Zarathushtra... (§ 1 ; 2 fois).

Ashem vohù (3 fois).
Nous sacrifions au Hâ Vahishtôishti.

Nous sacrifions à la Gàtha Vahishtôishti, sainte^ maître de sainteté.

Nous sacrifions à l’ensemble de la Gàtha Vahishtôishti.
Yèńhè hàtàm.
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  1. 1. Sauf la strophe 6 qui, selon le Cim î Gâsân, a cinq vers : v. note 26.
  2. 9. Analyse des strophes 3-4 dans le Dînkart, IX, 45, 4 : « Éloge de Pôrûcâst, fille de Zoroastre, pour ce qu’elle a aimé la bonne Religion avec intelligence, qu’elle a exécuté les avis de la religion, a de grand cœur accompli envers Zoroastre ses devoirs de femme, lui a donné parfait travail et parfaite soumission ; et après Zoroastre a rempli ses devoirs de femme et ses devoirs d’obéissance envers Jàmâsp. De la grande récompense qu’elle reçoit d’Auhrmazd pour sa religion et son appartenance aux dieux ».
  3. 10. Pourucista, fille de Zoroastre, qui la donna en mariage à Jâmâspa.
  4. 11. Haêcat-aspa et Spitama sont les ancêtres de Zoroastre, le premier à la cinquième, l’autre à la dixième génération. La lignée ascendante est : Zarathushtra, Pourushaspa (Pôrüshasp), Paitirâsp, Aurvadasp, Haêcat-aspa (Haêcadâsp), Cakhshnûsh, Paîtîrasp, Hardarshn, Hardâr, Spitama (Spîtàmân ; Bundahish, XXXII, 1).
  5. 12. yêzivî dugedràm Zarathushtrahê, traduit manat zâk bartâ min Zartûsht havâî, ce qui semble signifier : « toi qui es la matrice des filles de Zoroastre » (cf. yazùm, pun zâkîh, yonitayà, XXXI, 8 a). Cela veut-il dire que Zoroastre a eu d’elle des filles (comme Ferîdùn en eut de sa petite-fille ; v. p. 131, n. 15) et que les mots du Dinkart « accomplit envers Zoroastre ses devoirs de femme » littéralement « se donna à lui en qualité de femme » (khôrsandîhâ yahbûnt î tan pun zanîch ol Zartûsht) font allusion à un Hvaêtvadatha de Zoroastre avec sa fille ? Si Pourucista avait été réellement la femme de Zoroastre avant de devenir celle de Jàmâsp, il est très probable que le commentateur, toujours à l’affût d’arguments en faveur du Khêtûkdas (v. p. 129), n’aurait pas laissé passer un fait si probant. Le commentaire correspondant du Bak Nask (IX, 67, 9) sur notre passage assimile la piété filiale à la piété de la femme envers son mari : autrement dit, la femme parfaite est soumise d’abord à son père, puis à son mari, et le passage du Dinkart cité plus haut signifie donc simplement que Pourucista, après avoir été bonne fille envers Zoroastre, a été bonne épouse envers Jàmâsp.
  6. 13. Litt. : « qu’il te donne réception de Vohu Manô et maîtrise de Sainteté et de Sagesse (mazdâosca, u dânâkih ; paityàstim, J2 pratikâranim sthitim ; Afrîngân, 1, 14 ; le pehlvi du Yasna, pun yakôyamûnishnîh ou pun âstishnîh, a laissé tomber le mot correspondant à pratikâranîm, probablement makahlûnishnîh).
  7. 14. hém ferashvâ, ham pûrsît (impératif moyen de fras-pares * fras-sva) ; hudânuvareshvà, forme obscure, traduite hûdânâkîhâ dîn dôshishn « aimer la religion très sagement », ce qui ferait de vareshva un dérivé de var « aimer ».
  8. 15. tém zî vé speredànî varànî yà fedhrôi vidât, litt. « ce que votre amour parfait a distribué à votre père » : tém, explétif représentant Ahura : « lui a distribué à votre père » ; speredàni varànî, ûspôrîk dôshishn.
  9. 16. paithyaêca, ôc abû « au père », en qualité de fille ; — vâstryaêibyô, vâstryôshân
  10. 35. yavaإ àzhush zarazdîshtô hùnòi bakhtayào, traduit amat é (?) zùzak sâtûnêt pun bûni hakkt « quand un hérisson va dans le fond des cuisses ». La glose, nisâmanê amat gajishn (?) bard obdûnand ulakhvâr yakôyamûnêt, malgré un mot de lecture incertaine, prouve qu’il s’agit de la femme : « Une femme, quand il la mord (?) et se retire ». Ce passage est expliqué par les descriptions de l’Ardà Viràf qui montrent dans l’enfer les femmes désobéissantes ou infidèles mordues par les serpents (man mârân mivùk gazêt, LXXI, 2), livrées à un serpent qui leur monte dans le corps et leur sort par la bouche (LXXXVI, 2), torturées par un hérisson de fer qui leur entre dans le corps (LXX, 2). — àzhu, zùzak ; zarazdishtò, sâtûnét, superlatif de zarazdà, ravâk dahishn « qui fait aller » (X.XXI, 1 c) ; hùnôi, de hùna « fond, base » (p. bun)] hakhti « cuisse » (Vd. VIII, 58) ; hùnoi hakhtayào désigne les parties sexuelles.Cf. Dînkart, IX, 17, 5, qui confirme la traduction de âzhu : madam pâtfrâs-i ol nêshâ man tan pun zanih ol gabrâ î ahlav yahbûnêt, ajash lakhvâr yâtûnêt : cîgûn amatash zûzak bàstàn pun hakht dar-vaztàn aê u-barâ yàlûn aê : « sur le châtiment de la femme qui se donne en mariage à un fidèle et qui le trahit : comment un hérisson (zûzak) lui entre et lui sort constamment par le hakht ».
  11. 36. Sous forme de luxure. — mraocàs, mrôcinît, cf. sscr. mruc, descendre. Glose : aîghash hamâi pun tan ozalûnêt bard yâtûnêt « il lui entre au corps et il en sort. »
  12. 37. ivizayathà magém tém at vé vayóî aňhaiti apémem vacò. — Le premier mot est traduit par conjecture, d’après le pehlvi madam vakhdûnand ( bar gîrand « ils saisissent »). D’après l’analogie de cevish * còîsh de cish (LI, n. 49), ivizayathâ pourrait être pour òîzayathà et renvoyer à iz « désirer ». — magém ; voir note 34. — vayôi, anduhishn, cf. note 29. Sens littéral : « à la fin votre parole sera gémissement » (dans l’enfer : pun zak jîvâk, pun dushakh) ; cf. XXXI, 20.
  13. 38. anàish à ; v. note 32.
  14. 39. duzhvarshnanhô dafshnyà heñtù « que les malfaiteurs soient déçus [de leur attente, du bonheur] » ; au vers suivant zahyà, zanishnômand (zah, d’où p. zakh-m « coup » ).
  15. 40. vispàoňhô ; d’après le pehlvi, « en tout temps », karvisp zamân (cf. LVI, 13, 2, éd. Sp.).
  16. 41. De ceux qui gémissent au Pont Cinvat, au passage dans l’enfer : cf. XLVI, 11 ; LI, 13 ; Vd. V, 4, 14.
  17. 42. hukhshatbràîsh jéneràm khrùneràmcà ràmâmcà àish dadàtù shyèitîhyô vizhîbyô : jeneràm : jai û mar « mauvaise femme et mauvais homme », est donc contracté de * janî-neràm (cf. stance 6 a), adjectif se rapportant aux substantifs féminins qui suivent, ou génitif pluriel en dépendant ; — khrùneràm, gôkhrûnîh, rêsh « meurtrissure, blessure » ; cf. khrùn-ya, gôkhrùnîh, XLVI, n. 23 ; vikhrùmant, gòkhrûnrâmàmca àish, armèshtih u akârîh pun yâtûnishn « paralysie, impuissance, dans l’aller » (cf. note 32). Le sens littéral est : « que par bons rois il (Ahura ?) donne, dans maisons et villages, meurtrissure et paralysie à marcher des [méchants], hommes et femmes ».
  18. 43. îratù ish dvafshô ; traduit uftind olâshàn min mizd frift yahvûnand « ils tombent, ils sont déçus de la récompense » [céleste] ; cf. nirè, ramitûnam ( * nîîre ?), X, 17, 55.
  19. 44. derezrà merethyâush mazishtò, shikift margîhî [gîrân] î mahisl min apùrik anâkîh « une mort extraordinaire [terrible], la plus grande » [mal plus grand que tous les autres maux ; cf. 49, n. 1]. — merethyàush, nomin. demerethyn, sur le type du perse dahyu, dahyâush.
  20. 45. Litt. « il organise (ràsti, âràstar) la souffrance : vaèshô, véshishn (aîgh dart u vêshishn ravâk obdânand), la diminution et l’affliction » (narepish, narafsînind, cf. neref-s « décroître », XLIV, 3 ; rajish, réshînind).
  21. 46. déjît-aretà : v. n. 31.
  22. 47. Le bon roi.
  23. 48. yé ish jyàtéush hémithyât vasé-îtôishcâ, cf. XLVI, 4 d. — hémithyàt, hamêstârînit, s’oppose à fait obstacle ; — vasé-iti, pun-kâmak-kinînîtan « affliger à souhait », cf. ainiti, LVIII, 4, note 18.
  24. 49. Source du troisième vers de l’Ahuna vairya ; voir p. 163.