J.-M. Coustillier, éditeur (p. 448-450).

ÉPILOGUE

LA FIN D’UN MONSTRE


CHAPITRE PREMIER

La fortune du baron de Cénac.

La ruelle qui contourne le mur du Père-Lachaise, du côté de la place Armand Carrel, était déserte.

Il était trois heures du matin.

Caudirol, qui était revenu de Noisy en toute hâte, s’engagea dans ce chemin noir et boueux.

Il tira, de la vaste poche de son pardessus, une corde munie d’un crochet qu’il lança sur la crête du mur.

Elle y resta fixée…

Un instant après, Caudirol se retrouvait dans le cimetière où il avait accompli ses effroyables forfaits.

Il regarda la place où il avait étendu sans vie le gardien Bonnasse.

— Comment, diable ! ce sacré Bartier est-il en liberté, se demanda-t-il de nouveau,

Mais le temps pressait.

Il s’orienta.

Au bout de la plaine déserte il aperçut l’allée qu’il avait prise la nuit où il s’était vautré dans son ignoble orgie de satyre en rut.

Il s’avança dans cette direction.

Les indications du Docteur-Noir étaient précises. Il les avait bien retenues.

À la clarté de la lune, il put lire le nom des allées sur les plaques.

Il se trouva rapidement dans l’étroit sentier désigné par le docteur.


Le caveau abandonné frappa ses regards dès l’abord.

Depuis bien des années la famille à laquelle il avait apparteu devait être éteinte où dispersée.

Il poussa la porte de fer qui roula sur ses gonds en grinçant.

Quelques minutes après son escalade, Caudirol repassait le mur du Père-Lachaise muni de la précieuse serviette de maroquin, contenant la fortune du baron de Cénac.

La nuit allait s’évanouir pour faire place à l’aube matinale.

Il se décida à passer quelques heures dans un hôtel voisin.

Ses forces étaient ébranlées malgré sa puissante énergie.

Il s’endormit, et quand il se réveilla, il était temps de rejoindre Sacrais pour partir à Nantes.

Un fiacre le transporta rapidement à la gare.

— Ah ! vous voilà, fît Sacrais aussitôt qu’il l’aperçut.

— Oui, suis-je en retard ?

— Un peu, il n’est que temps de sauter dans le train.

— Et nos billets ?

— Je les ai pris.

— Alors, en route, mon brave.

Ils traversèrent rapidement la salle d’attente et montèrent dans le train qui s’ébranlait déjà.