Le Secrétaire intime/Chapitre 09

Le Secrétaire intime
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IX.

Quand il fut revenu de sa première consternation, il tomba dans le désespoir ; et cachant son front dans ses mains :

« Malheureux fou ! s’écria-t-il, est-il possible que tu aies fait ce que tu as fait, et dit ce que tu as dit ! Comment ! c’est toi qui es là dans le cabinet de toilette de la princesse ? Qui t’a amené ici ? comment as-tu osé ? au milieu de quel vertige as-tu trouvé tant d’insolence, et où as-tu pris tout ce que tu as dit d’orgueilleux et d’insensé ? Quoi ! voici le dénoûment d’une vie si belle, d’un bonheur si grand ? Tu as été pendant six mois le roi du monde, et te voilà méprisé, chassé !… ou, ce qui sera pire encore, toléré peut-être comme un écolier ridicule, comme un cuistre sans conséquence, relégué parmi les subalternes au-dessus desquels on t’avait élevé ! Ah ! partons, partons ! fuyons ces angoisses, ces incertitudes sans fin, ces doutes cuisants… » En parlant ainsi, il restait cloué à sa place et pleurait comme un enfant.

« Tu t’affectes trop, lui dit tranquillement Galeotto, qui était entré sans qu’il s’en aperçût et qui l’écoutait divaguer. Je t’apporte déjà une meilleure nouvelle. Son Altesse te défend de sortir du palais, et t’ordonne de venir lui parler dans sa chambre demain après le bal.

— Quoi ! s’écria Saint-Julien, elle t’a dit !…

— Ce que je te dis, rien de plus. Mais il me semble que c’est assez clair pour que je sache tout ce qui s’est passé. Tu as risqué la déclaration. Eh bien ! tu n’as pas eu tort. Qui sait ? ta bonne foi peut te servir plus que l’esprit des autres. Qu’as-tu à me regarder d’un air effaré ? Son Altesse s’est fâchée sérieusement, à ce qu’il paraît. Cela vaut mieux, après tout, que le calme de la raillerie ; elle avait l’air sombre en rentrant au bal, et, bien qu’elle se soit mise tout de suite à danser avec le duc de Gurck, la danse a langui pendant trois minutes ; on se battait les flancs pour avoir l’air de ne pas voir le front courroucé de la souveraine, mais le fait est que personne ne pouvait en détourner les yeux. Oh ! les princes sont un centre d’attraction magnétique ! Être prince, c’est magnifique, en vérité ! Il n’y a qu’une chose que j’aime mieux, c’est d’être page et d’en rire !… »

Saint-Julien ne l’écoutait pas. Galeotto le prit par le bras et l’entraîna dans les jardins.

« Écoute, lui dit-il quand ils furent seuls ensemble, je suis ton ami et veux te servir. Es-tu réellement amoureux ?

— Moi, dit Saint-Julien moitié par fierté, moitié par délire, je ne le suis pas ! Comment peut-on être amoureux d’une femme qu’on ne connaît pas !

— Oh ! bien ! j’aime à t’entendre parler ainsi. En ce cas tu as des idées plus saines que je ne pensais ; mais à quoi vises-tu ici ? quoi qu’il t’arrive, cela ne peut pas te mener bien loin. Personne n’a fait son chemin avant toi, et tu ne le feras pas non plus.

— Explique-toi, au nom du ciel !…

— Tu veux être l’amant de la princesse ? »

Saint-Julien fit un geste d’horreur que le page ne vit pas.

« Tu veux, continua-t-il, régner sur ce petit domaine, commander à ces petits grands seigneurs ? C’est peu de chose ; mais encore c’est mieux que rien, et, pour un bachelier gentillâtre, cela peut sembler assez joli pendant quelque temps. Eh bien ! prends garde ; car il y a dix à parier contre un que tu ne régneras ici sur rien et sur personne. On peut plaire, mais non gouverner ; on peut remonter fièrement le col de sa cravate ; mais à quoi bon si l’on a quelque chose de plus dans la tête qu’un frivole amour ! Avec cette femme il n’y a pas d’avancement possible ; on n’est jamais que son amant, c’est-à-dire son très-humble serviteur. C’est à toi de savoir si tu veux consacrer tant de soins et de peines à ce résultat où bien d’autres t’ont devancé, où bien d’autres te succéderont. »

Ce discours refroidit tellement l’imagination du pauvre secrétaire intime, qu’il se sentit incapable de parler le même langage que Galeotto. Il espéra s’éclairer enfin en feignant de partager ses idées.

« Il faut, avant de te répondre, que je réfléchisse, répliqua-t-il. Mais, pour réfléchir à coup sûr, il me faudrait des renseignements historiques plus détaillés que ceux que j’ai. Peux-tu me les fournir, et le veux-tu ?

— Oui, car j’ai pitié de ton embarras ; et si tu me trahis quelque jour, j’aurai ma revanche : je tiens ton secret. »

Saint-Julien frémit de la situation où sa dissimulation le plaçait ; néanmoins il continua.

« Eh bien, dit-il, raconte-moi un peu la vie de madame Cavalcanti.

— Pour cela, non !

— Comment, tu refuses ?

— Je me récuse, je ne sais rien, et personne ne sait rien, si ce n’est la Ginetta ; encore j’en doute. Ou la bouche de cette fille est un cercueil, ou bien la princesse jette au feu tous ses bonnets dès qu’elle leur trouve l’air de savoir ses pensées. Je te dirai tout ce que je sais, et ce ne sera pas long. Je te dirai tout ce que je présume, et ce sera logique. Elle fut mariée à douze ans par procuration, et devint veuve sans avoir jamais vu la figure de son mari. Ce fut heureux pour elle : il était laid et sot. Le gentilhomme chargé d’épouser la princesse par procuration s’appelait Max tout court. Il était bâtard de je ne sais quel roitelet d’Allemagne. Il avait douze ans comme la princesse. Ce fut une cérémonie plaisante, à ce qu’on dit. Les deux enfants étaient, à ce que raconte emphatiquement l’abbé Scipione, chamarrés d’ordres de tous les pays, de diamants et de broderies ; graves comme des portraits de famille, beaux comme des anges, à ce que prétend mistress White. Ils jouèrent à la poupée en sortant de l’église et mangèrent des bonbons pendant tout le bal. Je ne sais par suite de quels arrangements diplomatiques le bâtard Max passa trois ans à la cour de Cavalcanti. Au bout de ce temps il fut banni et presque chassé con furore par les parents de la princesse. Mais la princesse, devenue veuve et orpheline…

— Rappela Max ? dit Julien.

— Pas du tout, elle l’oublia, et aima je ne sais lequel de ses pages ; dans ce temps-là les pages étaient en faveur apparemment. Oh ! les temps sont bien changés ! Ensuite, ensuite, que sais-je ! qui n’aima-t-elle pas ! » Galeotto garda le silence un instant, puis il ajouta : « Penses-tu qu’elle ait jamais aimé quelqu’un ?

— Je deviendrai fou, dit Julien ; ou plutôt je le suis déjà, car il me semble que les autres le sont. Galeotto, que faut-il que je pense de toi ? veux-tu m’insulter ? as-tu envie de te battre avec moi ? parle !

— Vive la Vierge ! qu’est-ce que nous avons donc bu ? dit Galeotto ; nous sommes tous ivres-morts, et nous extravaguons d’une manière déplorable. Laisse-moi rassembler mes idées, qui s’envolent comme des flocons de duvet au souffle de tes paroles. Que t’ai-je dit ? ce que je pouvais te dire. Crois-tu, qu’excepté la Ginetta, il y ait ici quelqu’un qui puisse avoir de meilleurs renseignements que moi ? Eh bien ! cherche, questionne, regarde, écoute aux portes ; et si tu apprends quelque chose, viens m’en faire part ; car, moi aussi, je suis curieux, et souvent je suis vraiment en colère de ne pouvoir regarder au travers de tous ces réseaux l’espèce de moucherons dont se nourrit l’araignée. Eh bien ! je ne vois rien, je ne sais rien ; voilà ce que je puis t’affirmer. Ici personne ne parle, par la raison que personne ne pense. On croit aux intrigues de la princesse ou on n’y croit pas : c’est tout un. Personne n’a assez de principes pour apprécier sa vertu, personne n’a assez d’esprit pour profiter de ses vices ; car est-elle la plus austère ou la plus perverse des femmes, nul ne le sait, et nous ne le saurons peut-être jamais. De telles femmes devraient être marquées, au front, d’un zéro pour montrer qu’elles sont en dehors de l’espèce humaine, et qu’il faut les traiter comme des abstractions.

— Mais pourquoi ? s’écria Julien ; pourquoi ? pourquoi ?

— Parce qu’elles ne disent rien, ne font rien, ne pensent rien et ne sentent rien comme les autres. Ce sont des natures forcées, des intelligences dépravées, des mots détournés de leur sens, des cordes détendues qui n’ont plus de ton appréciable à l’oreille. Ce sont des êtres faussés, des énigmes sans mot, des arabesques diaboliques, des figures comme on en voit dans les rêves d’une digestion pénible ou dans les élucubrations bachiques d’après souper. Ce sont des paysages comme ceux que la gelée applique sur les vitres ; on y voit de tout et on n’y voit rien. En un mot, ce ne sont pas des hommes, ce ne sont pas des femmes ; ce sont des cuistres.

— Vous avez peut-être raison, dit Saint-Julien étonné.

— Ce sont des êtres, continua le page, qui aiment et qui n’aiment pas ; aujourd’hui jouant un rôle, demain un autre ; tantôt poètes, tantôt philosophes, tantôt métaphysiciens. Cela n’a pas d’âge, pas de caractère, pas de sexe, et cela se sauve par des prétentions et des singeries de royauté.

— Vous haïssez donc cette femme ? dit Saint-Julien.

— Je ne puis ni la haïr ni l’aimer ; elle n’existe pas pour moi. C’est une chose, et non une personne ; une chose curieuse, bizarre, amusante parfois ; c’est une chose couronnée, voilà tout. On s’incline devant le diadème, mais le cerveau ne serait pas bon à gouverner un couvent de petites filles.

— Eh bien, je crois que vous vous trompez ; je crois qu’il commanderait bien une armée. C’est là sans doute une femme incapable de tout ce que j’aime dans une femme, mais propre à ce que j’admire dans un homme. Elle est peut-être susceptible d’héroïsme ; que nous importe à nous, qui ne sommes ni roi ni généraux ?

— Si j’étais général ou roi, reprit le page, je n’en serais que plus absolu dans mon ménage, et je voudrais bien voir que ma sœur, ma maîtresse ou ma mère vînt commander à mes soldats ou à mes sujets ! Mais, sois tranquille, les hommes maintiendront en bride le beau sexe qui se révolte, et la loi salique deviendra une mesure de sûreté universelle. Je dis mesure de sûreté, parce qu’avec des femmes-rois, quelles qu’elles soient, messalines ou pédantes, on n’est pas bien certain de s’éveiller tous les matins.

— Au moins, avec celle-ci, dit Saint-Julien, effrayé de ce que le page semblait faire pressentir, il n’y a point lieu à de semblables craintes.

— Ne l’as-tu pas trop grièvement offensée aujourd’hui ? Saint-Julien, dit le page en baissant la voix, tâche d’obtenir ton pardon, ou plutôt va-t’en ; car peut-être…

— Galeotto, parle ; est-elle ainsi ? prouve-le-moi, et je ne l’aimerai plus, je ne souffrirai plus.

— Je serais franc avec toi si tu l’étais avec moi ; mais peut-être ne l’es-tu pas !

— Comment ?

— Peut-être me fais-tu parler depuis une heure sur des choses que tu sais mieux que moi ?

— Me prenez-vous pour un espion ?

— Non ; mais je suis sans expérience, moi ; je suis né prudent ; le peu de choses que j’ai vues dans ma vie n’a pas été propre à me rendre bienveillant. Je n’ose croire à rien ; je crains par-dessus tout d’être dupe, et par conséquent ridicule. J’aime mieux arranger tout pour le pire dans mon imagination : si je suis détrompé, alors tant mieux ; si je ne le suis pas, j’aurai donc bien fait de me tenir sur mes gardes.

— Ô cœur froid ! esprit sombre ! dit Saint-Julien ; sous cet extérieur gracieux, avec ces joyeuses manières, tant de fiel et de mépris pour tous ! Mais en quoi ai-je mérité votre défiance ? que m’avez-vous vu faire de mal ?

— Rien ; aussi je ne t’accuse de rien. Seulement, je me dis parfois que tu n’es peut-être pas aussi simple que tu veux le paraître, et que tu affectes de ne rien deviner, afin qu’on t’apprenne tout. Voyons, jure ton honneur, es-tu l’amant de la princesse ?

— Sur mon honneur ! je ne le suis pas.

— La Ginetta prétend la même chose ; mais c’est une menteuse si rusée ! Cependant la chose est bien invraisemblable, Julien. Quoi ! tu lui as plu si vite ; elle t’a ramassé sur le chemin pour ta jolie figure ; elle t’a fait souper avec elle à Avignon, le soir même, après avoir envoyé Lucioli je ne sais où ; puis elle a marié tout à coup et éloigné d’elle ce pauvre favori, qui depuis un an la suivait partout. Et voilà six mois que vous êtes enfermés ensemble, tête à tête, du matin au soir ; et avec ses manières libres, son ton cavalier, son sang-froid cynique, elle t’aurait laissé pâlir et soupirer en vain ! Et vos graves travaux (auxquels je ne crois guère) n’auraient pas été interrompus de temps en temps par des épanchements plus doux ! Allons, allons, Julien, vous l’avez fâchée aujourd’hui ; vous vous serez conduit comme une fille de village avec un officier de garnison : vous lui aurez demandé le mariage… Mais hier, mais ce matin encore, vous sembliez être bien en faveur, et je pensais que j’étais un niais, moi qui vous avais conseillé l’audace. J’ai souvent ri de votre émotion, de votre timidité, Saint-Julien ; et peut-être était-ce vous qui, à ces heures-là, vous divertissiez à mes dépens.

— Comment l’aurais-je fait, et pourquoi ?

— Pourquoi ? parce que je vous ai peut-être laissé prendre une place que j’aurais dû occuper. Voyons, franchement, est-ce que je ne devrais pas être son amant, moi ?

— Je vous dirai ce que vous venez de me dire : sais-je si vous ne l’êtes pas ?

— Vive Dieu ! s’écria le page gaiement, je ne le suis pas ! et, mort-Dieu ! j’en enrage, ajouta-t-il d’un ton demi-plaisant, demi-colère. Fiez-vous à moi, Saint-Julien, car voici que je m’épanche avec vous ; je me laisse aller jusqu’à me moquer de moi-même.

— Je ne me moquerai pas, dit le bon Julien avec douceur, d’une erreur que j’ai partagée. Vous êtes amoureux aussi de la princesse ?

— Moi ! non pas, s’il vous plaît ; parlez pour vous, je vous en prie.

— Mais vous l’avez été ?

Per Bacco ! jamais, que je sache ! Amoureux de cette reine de Saba ! Quand j’avais douze ans elle me faisait une peur de tous les diables avec ses yeux noirs et son nez aquilin ; à présent, elle me donne des nausées d’ennui avec ses affaires d’État, ses conversations esthétiques, ses papillons et son latin. Après cela, elle est jolie femme, et je ne vous blâme pas d’être amoureux d’elle. J’aurais été bien aise d’être son favori, parce que j’aimerais assez faire le petit prince pendant quelque temps ; mais elle m’a toujours fait l’honneur de me traiter comme un enfant en sevrage, et, soit mépris, soit affectation, elle s’obstine perpétuellement à rabattre cinq ou six ans de mon âge véritable. J’ai une manière de m’en venger : c’est de la gratifier de cinq ou six ans de trop auprès de tous les étrangers qui me demandent son âge à l’oreille.

— Vous voyez bien cependant, dit le mélancolique Julien, qu’on peut vivre dans son intimité pendant des mois et des années sans être aussi heureux que vous le supposez.

— Oh ! la belle preuve ! me prenez-vous pour un fat ? ne sais-je pas bien qu’en effet je n’ai pas trop l’air d’un homme ? Vous commencez à avoir de la barbe au menton, vous ! Dieu sait si j’en aurai jamais… Et cependant vous n’êtes pas un roué. Allons, décidément je vous crois : vous n’êtes pas son amant, mais vous voulez l’être.

— J’y renoncerais aisément si vous me disiez tout ce que vous savez.

— Le reste de l’histoire de Max ?

— Qu’est-ce donc que le reste de cette histoire ?

— C’est, comme tout ce que je sais, un bruit mystérieux, un soupçon vague, rien de plus.

— Mais encore ? est-ce que cela aurait rapport aux affreuses idées de meurtre et de poison qui m’ont passé par la tête tout à l’heure en vous écoutant ?

— Oui, Julien ; ce fut, dit-on, une disgrâce un peu plus sérieuse que celle de Lucioli. Mais permettez que je remette ces trois mots à demain ; et puisque nous sommes dans la même position à peu près l’un et l’autre, unissons-nous et donnons-nous la main.

— Contre qui ? dit Julien.

— Contre l’hypocrisie féminine, répondit Galeotto. Vous êtes amoureux et maltraité ; moi, j’étais prétendant, et j’ai été oublié. Il faut que nous sachions si nous sommes sacrifiés à ces butors d’officiers autrichiens qui dansent là-bas tout bottés, ou à ces Parisiens crottés, pour lesquels Son Altesse quitte une fois tous les ans son vaste empire et notre beau climat. Il faut que nous sachions si nous avons affaire à Minerve, la pâle et pédante déesse, ou à l’impure Vénus. Pour moi, je suis outré de tourner en vain depuis des années autour d’un cercle mystérieux que je n’entame jamais d’une ligne sans être aussitôt rejeté d’une ligne en dehors. Je suis furieux de savoir tous les secrets de toilette de la Ginetta, et de n’avoir pu tirer de sa bouche scellée un mot qui apaise ma curiosité. Mais quel rôle est-ce donc que je joue ici ? Voilà un joli page ! qui ne sait rien, qui ne découvre rien, qui ne se glisse pas par le trou de la serrure comme un lutin, qui ne surprend pas les paroles confiées à l’oreiller, qui ne prélève pas ses droits sur la beauté avant d’introduire l’amant dans le boudoir couleur de rose ! Un brillant page, ma foi ! qui remet des lettres comme un simple valet, sans savoir si ce sont des ordonnances de police ou des billets doux. Ô siècle ! ô abrutissement ! Allons, allons, il faut savoir. Jure-moi de me dire tout ce qui t’arrivera. Je te jure de te dire tout ce que je découvrirai. »

Julien, étourdi de son babillage, épuisé de conjectures et ne sachant plus à qui se vouer, jura tout ce que voulut Galeotto et retourna au bal.