Le Reproche (Caroline Olivier)

Femmes-Poëtes de la France, Texte établi par H. BlanvaletLibrairie allemande de J. Kessmann (p. 180-181).
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LE REPROCHE.


 
Il m’accusait d’indifférence,
Il méconnaissait mon amour.
Tu ne sais plus voir ma souffrance,
Quittons-nous ! me dit-il un jour.
En vain tu fais toute ma vie,
N’en doute pas ! je te fuirais.
Dis, le veux-tu, que je t’oublie ?
En l’écoutant, moi, je pleurais.

Jamais un doux regard de flamme
Qui soit un éclair dans ton cœur !
Non ! tu ne comprends plus mon âme,
Comme aux jours de notre bonheur.
C’en est fait ! je n’ai plus d’amie.
Insensé, moi qui t’adorais !
Dis, le veux-tu, que je t’oublie ?
En l’écoutant, moi, je pleurais.


Il ne vit pas, sombre et farouche,
Les pleurs qui roulaient sur mon sein.
Un mot expira sur ma bouche…
Je voulais lui tendre la main.
Mais lui : „Que l’amour qui nous lie,
„Soit brisé par toi sans regrets !
„Oui, tu le veux que je t’oublie…“
Il était loin. Moi, je pleurais.