Le Poème sans nom/047
XXVII
Tomberais-tu toi-même au piège de tes ruses ?
Est-ce pour te tromper toi-même que tu vis ?
N’as-tu donc pas de conscience, ou ses avis
Sont-ils pour toi de vains hochets dont tu t’amuses ?
À nos honteux écarts tu trouvais des excuses.
« Aux vrais amants. » me disais-tu. « tout est permis. »
Tu m’écris, maintenant : « Nous serons des amis ;
Les meilleurs, les plus purs. » Ah ! comme tu t’abuses !
Moi, ton ami, lorsque je te fus cet amant !…
Comment pourrais-je bien m’y plier ? Et comment
Agréer ce titre flatteur dont tu m’encenses !
Est-ce que nous pourrions, dis, dans notre amitié,
Perdre le souvenir de nos concupiscences ?…
Non, tu ne le crois pas ! Ou tu me fais pitié.