Librairie Fischbacher (p. 18-24).

Chapitre III

La Promenade.

Après le déjeuner, tout le monde est bientôt prêt pour la promenade.

Black voudrait bien sortir aussi.

Il sait bien que, quand on est habillé, c’est parce qu’on va se promener.

Il saute autour des enfants en agitant sa queue et en aboyant.

Il veut dire :

« Emmenez-moi, je vous en prie. »

Maman dit :

« Oui, Black ; tu peux venir avec nous. »

Black comprend très bien ce qu’on lui dit, et il saute autour de Maman, et la regarde, comme pour lui dire :

« Merci ! merci ! »

On suit un joli petit sentier vert.

D’un côté, il y a une haie ; de l’autre côté, il y a une grande prairie où l’on voit des vaches et des moutons.

« Regardez le petit agneau qui saute autour de sa mère, » dit Maman.

— « Oh ! qu’il est joli ! » dit Jeanne.

— « Maman, les agneaux, ce sont les petits enfants des moutons, n’est-ce pas ? » demande Louisette.

— « Oui, ma chérie. Seulement on n’appelle pas la maman de l’agneau un mouton ; comment l’appelle-t-on ? »

— « On l’appelle une brebis, » dit Jeanne.

— « Et comment appelle-t-on le papa du petit agneau ? » demande Louisette.

— « Un bélier, » dit Maman.

— « Oh ! c’est un mot très difficile. Je crois que je l’oublierai, Maman. »

— « Il faut tâcher de ne pas l’oublier. »

« Maman ! Maman ! voilà une hirondelle. » crie Jean.

« En voilà une autre, » dit Jeanne, « et encore une là-bas. »

— « Oui, » dit Maman ; « les hirondelles sont arrivées. Quel bonheur ! n’est-ce pas ? »

— « D’où viennent-elles, Maman ? » demande Pierrot.

— « Elles viennent des pays chauds. Les hirondelles ne peuvent pas supporter le froid ; et elles quittent la France en automne pour aller passer l’hiver dans les pays chauds. Elles reviennent en France au printemps. »

— « Elles aiment mieux la France que les autres pays, n’est-ce pas, Maman ? » demande Pierrot.

— « Je ne sais pas, » répond en riant Maman : « elles ne me l’ont jamais dit : mais je pense qu’elles aiment beaucoup la France, puisqu’elles y reviennent tous les ans. »

— « Je voudrais être une hirondelle, dit Jean, » pour voler haut haut, comme celle qui est juste au-dessus de ma tête. »

— « Entendez-vous ce joli chant, enfants ? Quel est l’oiseau qui chante si bien ? Tenez, le voilà qui monte vite, vite, dans le ciel bleu. C’est une alouette. Comme elle a l’air heureuse ! »

« Est-ce qu’elle ira jusqu’au soleil, Maman ? » demande Louisette.

— « Oh ! non, le soleil est trop loin. Aucun oiseau ne pourrait voler si loin. »

— « Maman, j’ai trouvé des violettes sous la haie, » dit Jeanne. « Il y en a des bleues et des blanches. Comme elles sentent bon ! »

— « Qu’est-ce que c’est que cette jolie petite fleur bleue ? » demande Jean.

— « C’est une véronique, » dit Maman. « Il doit y en avoir d’autres. Cherchez bien, enfants, tâchez d’en trouver beaucoup. C’est une très jolie petite fleur. »

— « Maman, regarde mon bouquet, » dit Jeanne. « N’est-ce pas qu’il est joli ? »

— « Il est très joli, » dit Maman. « Peux-tu me dire les noms de toutes les fleurs de ton bouquet ? »

— « Je crois que oui, Maman. Voici des violettes, voici des marguerites, des boutons d’or, des primevères, des véroniques. Je ne sais pas le nom de cette jolie petite fleur violette sur une longue tige. »

— « C’est une cardamine, une espèce de cresson. »

Bébé aime bien les fleurs.

Il tend ses petites mains vers le bouquet de Jeanne en disant :

« Donne ! Donne ! »

Mais Jeanne dit :

« Je ne peux pas te donner mon bouquet, mais je te donnerai une primevère. »

Bébé veut manger la primevère, mais Nounou lui dit :

« Non, non, ce n’est pas bon. »

Tout à coup, on entend un drôle de bruit :

« Coucou ! Coucou ! »

« Qui est-ce qui dit coucou ? » demande Pierrot.

— « C’est un oiseau, » dit Jean ; « on l’appelle le coucou parce qu’il chante toujours : coucou. »

— « Est-ce un joli oiseau ? » demande Louisette.

— « Non, » dit Maman, « il n’est pas joli. »

« Le voilà qui s’envole là-bas… Le voyez-vous ? »

— « Il est très gros, » dit Jeanne.

— « Oui, il est assez gros. C’est aussi un méchant oiseau. Un de ces jours, je vous raconterai l’histoire d’un coucou. »

Les enfants aiment beaucoup les histoires que Maman leur raconte, et ils disent tous :

« Oh ! merci, Maman. »

Il est temps de retourner à la maison. Les enfants commencent à être un peu fatigués.

Louisette a pris la main de Maman pour s’aider à marcher, et elle traîne un peu la jambe.

Bébé s’est endormi sur l’épaule de Nounou.

On ira encore se promener demain, s’il fait beau.