Le Livre pour toi/Sylvius, tes mains près de ma bouche



XVIII


Sylvius, tes mains près de ma bouche sont des fleurs capiteuses qui me grisent, et je prends tes doigts fermes entre mes dents comme les rameaux des aulnes que je brisais en riant.

Mais tu dédaignes ce jeu puéril qui ne laisse point de trace et tu secoues la tête.

Sais-tu que je voudrais te mordre au cœur et boire ta vie longuement, sans relever le front.