Le Livre pour toi/Le fleuve ce soir, est rouge



LXXVIII


Le fleuve ce soir, est rouge des menaces du vent.

De longs glaives de feu le traversent et la lune y mire son clair bouclier.

Le soleil, dans son agonie superbe, incendie les tours ; les feuilles tourbillonnent comme des flammes et moi je vais, les yeux clos, les cheveux battants, la robe enroulée aux chevilles, jusqu’à la ville où se dresse le château ruiné, par dessus les noires colonnades des cyprès.

N’est-ce pas ainsi, ô Sylvius, que nous marchons de la vie vers la mort ?