Le Livre pour toi/Le crépuscule atteint les pentes



XXXVII


Le crépuscule atteint les pentes altérées qui deviennent grises.

Dans la vigne sèche où pèse encore l’étouffement du jour, pour cueillir des grappes mûres, tu t’es penché.

Les raisins voluptueux ont mis une tiède caresse au creux de tes mains. J’ai été jalouse de cette caresse.

Les grains mordus ont pleuré des larmes claires entre tes lèvres. J’ai été jalouse de ce baiser.

Tu m’as dit : Comme la montagne est belle !

J’ai été jalouse de cette beauté.

Car je veux être l’unique entre tes mains, sur tes lèvres et dans ton cœur pour l’éternité.