Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Gloriette

Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 184).
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GLORIETTE, s. f. — Petite cadolle à côté du four, et où les boulangers remisent, je crois, leurs farines. Quand Bonnefond était à Saint-Pierre, comme on le trouvait un peu glorieux de ses succès, et qu’il était fils de boulanger, ses camarades lui avaient donné le sobriquet de La Gloriette. Nos boulangers et nos pâtissiers ont trouvé le mot trop humble. Ils appellent cela maintenant leur laboratoire (!).

Mon vieil ami Vingtrinier m’écrit qu’on appelle de ce nom les guinguettes de nos environs. Je n’ai jamais entendu le mot dans cette acception, et parmi nos amis personne ne l’a entendu davantage. Mais je ne doute pas que Vingtrinier n’ait raison ; seulement le mot a dû vieillir. Les Espagnols appellent glorieta un cabinet de jardin ; et d’après le Dict. de Trévoux, en Hollande, on appelle gloriette un pavillon à la campagne. Encore aujourd’hui dans les Vosges et dans la Lorraine, il n’y a pas d’autre nom que gloriette pour une tonnelle. D’une tonne dans un jardin, l’idée a dû facilement s’étendre à une guinguette où l’on dine en plein air sous une tonne. La rue des Gloriettes, où a vécu notre cher Soulary, était certainement ainsi dénommée à cause de diverses guinguettes où, dans les temps jadis, ou pouvait boire en bel air et magnifique vue.