Despret frères (p. 46-47).

Le vent a soulevé le sable du désert ;
La plaine devant moi s’étend comme une mer,
Une mer sans vaisseaux, sans îles, sans rivage,
Et de l’immensité me présentant l’image.
C’est en ces sombres lieux que les preux de la Croix,
Décimés par la faim, périrent autrefois.
Vers la terre enflammée inclinant son calice,
La plante se fanait sous les feux du solstice,
Des rares oasis les ruisseaux languissants

 
Déjà ne filtraient plus dans les sables brûlants ;
Dans le sein amaigri de la plaintive mère,
Du lait se tarissait la source nourricière ;
Les coursiers haletants sur la terre tombaient,
Et les pauvres croisés par milliers succombaient.

Séparateur


  1. La copie a été mal interprétée pour un vers de ce passage où on lit Antioche au lieu d’Antiochette. Voici ce vers tel qu’il doit être :

    La blanche Antiochette étale au loin sa plaine.