L’orage a retenti durant la nuit entière ;
Le soleil, épanchant une terne lumière,
Et perçant le nuage à l’horizon lointain,
Pour éclairer le monde, apparaît le matin ;
Son beau disque est souillé par des taches sanglantes ;
Cependant les enfants et leurs mères tremblantes
Appellent leurs époux, leurs pères, à grands cris,
Leurs pères que la mort a naguère surpris !
Dans la cité pompeuse, au milieu des villages,
Des êtres demi-nus, aux livides visages,
Hélas ! pour apaiser le tourment de la faim,
Cherchent en gémissant quelques débris de pain.
Du pauvre métayer le toit est solitaire ;
Sans fruits et sans moissons partout languit la terre,
Et la ronce qui croît au milieu de nos champs,

Du soc du laboureur ne craint plus les tranchants.
La famille, la paix, la gloire, la patrie,
Tout disparaît… déjà règne la barbarie.

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