La Source et origine des cons sauvages/Texte entier

par Jean de la Montagne (A Lyon) (p. 2-24).

Aduertiſſement au Lecteur



Amy lecteur ie te veux aduertir touchant ces cons qu’il y en à de trois ſortes plus frequentz. Les vngs ſont eſlevez, & ont vne entrée plus adroicte que les autres ceulx cy ſont volontiers Cons nobles qui ſente leur gentilleſſe frottez de Ciuette, & de muſque. Les autres ſont au millieu du Chemin de moruent leſquelz ſont fort hantez qui eſt la cauſe que les meſures ne ſe rapporte pas. Tels Cons ſont volontiers Ruſtiques où Vilageoys Cogneuz de longue main, & ſont puant à Cauſe de leur frequentation és Eſcurie, Cuiſine, & garniers à foin pront à vuider leurs differentz au premier poinct d’honneur. Les autres ſont à vn doict pres du Cul & n’ont point eſtez hantez car quand ce vient à approcher le bidault il gliſe en bas, & faict ſon pertuis à la longue, Ces Cons ſont de pucelle nouuelle percée, leſquelz ſont volontiers ſucrez & amiellez, & ne ſente point.







LE PROLOGUE

De l’Autheur.



MOy conſiderant les profits & dommage de ſe marier ou non, & par vne ſtudieuſe & ingenieuſe curioſité, longuement ambigueuz & douteux, lequel on deuoit faire ou laiſſer, ie ma’lay aduiſer d’vne aſpre & difficile demande, autresfois menée entre aucuns Gentilshommes eſtudiant trop douteux, & faiſans difficulté, ſi en ſe mariant ſeroit conuenable de prendre vne vefue, dont en ſourdit vne groſſe queſtion non accouſtumée. Et pour ſatis-faire à ceux qui eſtoient en cette Foreſt des Cons, eſtimant & penſant qu’en multitude de nopces, eſt requis grand nombre de Cons & d’autant que les mariages des vns, n’y les eſpoux, n’y les eſpouſes, ne reſſemblent iamais les vns aux autres, pour cette cauſe & raiſon, ie veux dire & conclure ſelon les differentes nopces & eſpouſes, les Cons ſont auſſi differens. Et pour auoir cognoiſſance de la diſtinction & difference d’iceux, de leurs facheries & delectations : & pour enſeigner à tous hommes, l’eſlection ou reprobation d’iceux, afin qu’ils puiſſent fuir & euiter tant de miſerables maladies & inconueniens qui s’enſuyuent. Et pour ce qu’en liſant ce petit Traicté, aucuns ſe pourroient eſbahir comment i’ay tant voulu peyner à magnifier les mariages des vefues, qui s’appellent ſecondes nopces, & les Legiſtes en ce cas vſent d’vn terme qui s’appelle Con voler. C’eſt une choſe bien ſauuage, que de voir un Con voler, toutesfois pour ces conuolemens les ſecondes nopces ſont reprouuées du Droict Ciuil : & ſemble proprement que les Loix Imperialles tiennent pour profanes, & excommuniées les femmes qui ſe marient deux fois. Car quand elles ſont mariées premierement, & que lon vient au depucelage, que nos Ançiens appellent defloration, leurs mariz ne peuuent auoir auec elles parfaicte delectation voluptueuſe coniugalle, pource que ces tendre fillettes, & qui iamais n’auallerent pillules incarnatiues, quand ce vient à les incorporer ne ſçauent qu’elle font, & eſt vn labeur ineſtimable, que de les froter & eſtriller, iuſques à ce qu’elles ſoyent domeſtiqeument appriuoiſées, à hardiment exercer l’acte de generation : Mais la gaillarde vefue, qui a gouſté & ſouuentes-fois ſauouré le ſupoſitoire barbarique puis a demeuré quelque temps ſan en vſer, quand ce vient aux ſecondes nopces à recommencer, pour gratifier ſon ſecond mary, auſſi pour en prendre vn bon repas ſans peché, dont elle en à longuement ieûné, outre ce à apris en ſes premieres nopces, elle fait quelques geſtes dauantage de ſouppleſſe de corps, plus allegre qu’elle n’auoit accouſtumé. Or le titre de la queſtion ſur laquelle ce preſent Traicté ſe fonde eſt tel car vne ieune femme vefue qui en ſes premieres nopces, aura porté vn enfant auſſi grand qu’vn homme, & puis des petits en après, perdant ſon mary elle demeurera cinq ou ſix ans en vefuage ſans beſongner du meſtier de Nature, à ſçauoir mon s’il eſt poſſible que le Con luy puiſſe bonnement tourner en ſi louable diſpoſition, qu’elle ſente douleur & ledict Con luy cuiſe quand lon recommencera à labourer. Pour la deciſion de ceſte queſtion tant ardente, & pour ſatis-faire aux deſir des Dames & Demoiſelles, & honorables vefues, i’ay eu conference auec beaucoup de venerables & ançiennes prelattes & pudiques matrones, expertes en tels ſecrets, auec leſquelles la diſputation à pluſieurs fois duré aſſez longuement, pour mieux inueſtiguer le fonds de la matrice ſubtile, en fin la reſolution fut telle, comme cy apres entendrez vers la fin de ce preſent Traicté, lequel à l’honneur du deuot ſexe feminin. Dont nous prions affectueuſement, & afin que tous nobles eſprits hommes & femmes, & autre des eſtats deſquels il appartiendra : entendent plus diſtinctement & facillement le contenu d’iceluy, ſeparé & diuisé par chapitres, comme cy deſſous eſt ordonné, vous ſuppliant, mes tres-honorez Lecteurs, prendre en gré mon petit labeur.

Cons de Dames, & Damoyſelle,
Cons de Bourgeoyſe, & de Pucelle
Cons de Seruantes & de Couuent,
Sont tous tournez d’un meſme sent.

De quelle manières ſont les Cons,
& leurs differences

CHAPITRE I.



IL eſt premier à noter, que tous Cons generalement ſont compoſez, emparez, & conformez d’vne carnalité ſpongieuſe & obediente, ſans rebellion laquelle de ſa propre nature ſe dilatte, & luy fait place ſelon l’opportunité de ſon indigence. Si eſt à ſçauoir qu’il eſt des Cons de pluſieurs ſortes : les vns ſont tiſics, les autres hydropicz, puis d’autre mediocres. Entre les deux Cons thiſics, les vns ſont comme vne petire eſclatte fenduë, enueloppée d’vn peu de peau ſans motte ne releueure. D’autre y à de cette ſorte qui ont vn peu de promottoire, & au donjon il ſe treuue vn os barré qui empeſche & efface la volonté & puiſſance que lon y cuide treuuer pour ceſt effect c’eſt vn pauure & mal-heureux meſtier. Des cons mediocres ſelon qu’ils s’élongnent du thiſic, & approchent l’hydropic, ils s’emmeliorent & en ſont plus magnifiques. Neantmoins tout ainſi que le thiſic eſt contagieux ceux qui s’en approchent, ſemblablement ſont tous infectez. Cons hydropics ſont contagieux, & inficient les membres dont ils ſont viſitez. Et pour c’eſte cauſe quand feu Miſſire Olliuier de la marche Cheualier iadis tant renommé en armes, & en allegance comme vn autre Ceſar, & deſia tant âgé ſe voulut remarier à vne ançienne Demoiſelle de la maiſon de Bourgogne, laquelle Demoiſelle eſtoit haute & montée ſur eſchas, maigre & pleine d’arreſtes, auec vn long Con thiſic, & contagieux : il veid vn ſien amy bon compagnon de Picardie, lequel taſchant lui diſſuader ce mariage, en ſe gaudiſſant luy enuoya le Rondeau cy apres.

RONDEAV.


VN Con baſti de deux eſclatte,
Et puis bordé de noires matte,
Etteinct d’un tiſſu cramoyſi,
A pris vn Cheualier moyſi,
Qui reſſembloit vn Roy de Cartes,
Il auoit les baleûres plattes,
Et d’vne blancheur toutes mattes,
Quand ſe cheualier l’eut choiſi.
CE CON
Au garnier où l’on prend les rattes,
Il à reçeu des coup de pattes.
De langues d’ouy & de ſi,
Plus qu’un Couureur de Boiſgency,
N’à rabbatu de cloux à lattes.

Touchant les Cons hydropiques, les vns reſſemblent à vne groſſe boignette fenduë, les autres vn gros cœur de mouton my party par le bas, & de ceux cy le fruit eſt beaucoup plus plaiſant, & beaucoup voluptueux. Et pour tant vn grand Commiſſaire des guerres, en ſon temps grand perſcruteur des ſecrets muliebres, à la requeſte de Monſieur des Cordes, lors Gouuerneur de Picardie, fit deux elegantes Ballades, l’vne de la perfection & beauté d’vn cheual, & l’autre de l’excellence de ſa femme : & quand il viend à deſcrire la region de baſſe friſe, il dict que la belle femme doit eſtre.

Parmi les reins bien fournie en charnée
Groſſes cuiſſes, deuant haute en Connée,
Et en beauté parfaicte à l’aduenant,
De doux racueil, & de rebelle entrée,
Le ventre épois motte de frais raſée,
Le cropion tenir directement,
Et ſon bourdon ſerrer eſtroittement,
Ie ne m’enquiers de trop ou peu profonde.
Le compagnon porter ioyeuſement,
Parfaicte en biens ſeroit la plus du monde.

De la dimenſion des Cons, & de leurs diuerſes
ouuertures, & comme ſe font
les Cons camus
.
CHAPITRE II.



NOVS auons bonifié les Cons maintenant pour la plus ample declaration de ces Cons tant ſolennels, pour autant qu’il en eſt de pluſieurs volumes : C’eſt aſſauoir que les vns ont l’ouuerture longue, les autre de moyenne longueur, & les autres par l’entrée quaſi ronde, en la plus haute region. Et de c’eſte derniere ſorte la plus commune opinion des Docteurs eſt, que ce ſont de celles qui de leur ieuneſſe ſe ſont laiſſées courtoiſement par forcer debout, & ont longuement continué ces douces alarmes en ceſte ſorte, dont eſt aduenu par ſucceſion de tems, que par icelle agreable continuation, & quelque longueur qu’il y euſt en leur fendaſſe, ceſte aſſiduité de combatre debout à reduict la longueur en rotondité : puis quand c’eſt venu que loiſir leur à eſté donné de militer couchées, ceſte rotondité bien commencée s’eſt premier reduicte en lozange, & puis apres finalement en longueur competente. Et ſi telles Creatures ſont de bonne & graſſette complexion & continuent longuement ceſte copulation d’eſtre ; comme il aduient ſouuent és cours de ces grandes Dames, où il ſe faut ocultement deſrober derriere les tapiſſeries. En la fin pour laſſiduite de tant ſouuent les agiter contremont, on remonte leurs carnoſitez connalles, en ſortes qu’on faict les Cons camus, reſemblant au groing d’vn mullet engendré d’vn thoreau, reſerué qu’ils n’ont point d’oreilles, & leurs à ton couppées, pour ce que ce ſont larons, qui ont tout plain crocheté & attiré des boudins, & tels cons bien garniz de leurs mottes ſont cons admirables iuriſdicques ſelon les Docteurs In brayeta Iuris. Dautres y en à qui ſont faits par deſpit, & ſe peuuent nommer cons deſpiteux, oubliez de nature, pour lors bien courroucez, & n’ont ces cons q’vn meſchant petit pertuis, pour par voye de diſtilation purger les reliques de l’impotence feminine, & de ceux là ne ſe peut on aider ſans preſedente inciſion, qui eſt vne choſe forcée, & mal plaiſante. Et quoy que lon en diſe, ſi celles qui l’ont tel demeurent longuement ſans beſongner du meſtier de Nature, c’eſt touſ-jours à recommencer, pource que Cons artificiels ne ſont iamais de telle perfection que les naturels, d’auttant que nature paſſe l’artiffice, Touchant les Cons & les moyens, ie les remets au chapitre enſuyuant.


Diuerſes oppinions de la diuerſité des
Cons ſelon aucuns Docteurs
.
CHAPITRE III.



DE la diuerſité de ces Cons longs moyens, ronds, & autrement figurez, les Docteurs en ſont de diuerſes oppinions, les vns diſent que cela procede de la diuerſité des complexions, allegant Auicenne & Hipocrate, diſant que femmes coleriques ſont volontiers longues & greſles, & ont le Con maigre, thiſic, & de longue ouuerture. Les melancoliques, ſeiches & eduſtes comme vn baſton de four, lont communement ſi treſ-mal baſti, que lon ne ſçait que c’eſt, ſinon qu’en le taſtant on iuge par conjecture qu’il y a quelque ouuerture entre deux maloſtrues pieces d’os, ou de bois mal ordonnez comme vn cheuron rompu. Et de ces deux ſortes de con ainſi mal eſquippez, parent deux martiallemenr ſe treuue des cons engreſſez, cons barrez, cons cheuronnez, Cons girondez, cons empalez, cons grenelez, dont les deſchifremens ſont declaration, parquoy ie m’en tais, & ſi telles creatures deuiennent fort veilles, vous leur treuuerez les Cons ridez, vermoluz, & de tels cons, ie les ay, & effacez, & du tout adnichilez, ie n’en fait point d’eſtime. Les pures flegmatiques ſont volontiers courtes & trapes, & ont le Con gros & enflé. il ſemble communement qu’il ſoit embouré d’eſtoupes, & ne rebondiſt point. Les pures ſanguines ſont de mediocre ſtature, & l’ont d’vn volume aggreable & plaiſant, en fendeure & en motte, & ſont volontiers alaygres, & toutes appareilles, auecques vne plaiſante, & amiable promptitude d’endurer l’aſſaut s’il eſt expedient. Mais celles qui ſont ſanguines flegmatiques, compactées en deuë proportion, & amiable concordance d’humeurs, ſont de competente ſtature, ne trop grandes, ne trop petites, & ont le Con au deuoir enflé, gros mouflu, reſpondant treſ-bien à ſon homme : & tels Cons ſe peuuent meritoyrement appeller cons domeſtiques, tous propre au meſnage, à les employer, & auſſi bien aux champs qu’à la ville, & aux feſtes comme aux iours ouuriers : & ſont leſdicts Cons inſtralement enclins & preparez s’il eſt beſoing, comme ſouuentes-fois il aduient à comparoiſtre entre deux portes, & telles femmes prennent grand plaiſir & delectation, quand on les fait hermofrodites Et pour les garder de tomber, en ſuffocation ou deſcendue martialle, c’eſt le ſecret de ſouuent les flebothomer de la veine du milieu, car elles le meritent. Ie me tais des Cons des boyteuſe, qui ſont faict en §, & qui font la gargouille : car ſelon les complexions qu’elles tiennent, ils peuuent participer des bontez, ou malheurs des Cons cy-deſſus dechiffrez.


Quels Cons lon doit eſlire, & leſquels
on doit éuiter
. CHAPITRE IIII



OR maintenant toutes choſe bien conſiderées & aduiſées, il faut autrement proceder à l’eſlection de ces cons, pour la conſeruation de l’humaine ſanté, pour éuiter auſſi dangers intollerables, partant ie vous exhorte qu’ayez à éuiter comme le fouldre ces cons thiſics & contagieux, & ceux qui ſont trop hantez : & qui ont tenu les rangs à tous venans, ſe doyuent fuir comme la tempeſte, car volontiers ce ſont Cons eſgarez, cons enchancrez, cons fiſtullez, cons vlcerez, cons hercipille, cons barbouillez, cons morphez, cons ſaphuetez, cons en cracez & merfiquez, & peut eſtre iſtiomenez & en pluſieurs lieux ordement cicatricez, & encores piconſolidez, & par conſequent cons criminels, & pour leurs crimes cons paſſez par les picques, fuir les faut expreſſement comme le beau feu Grejois, car en tels cons les delectations ſont hazardeuſes, & de ſi pernicieuſe conſequence, qu’il vaudroit mieux ſe châtrer vn bon coup que d’en gueres vſer. Mais éliſez de ces cons bien diſpoſez & bien illuſtres, triomphans & bien proportionnez en motte & en ouuerture, & en mobilité gros & mouflux, dont deſſus eſt parlé, principallement des femmes blondes & creſpelées, qui ſont filles du Soleil, & tres-aſpres & conuenables aux conceptions, & telles ont volontiers le con doré, & quand on les peut treuuer ieunettes à l’âge de quatorze ans ou enuiron, peu plus que moins, & qu’ils n’ont encores que peu ou point de laine ſur peau, telles oultre la dorure ont hardiment le con ſucré, & de ſemblables ſe fait bon accointer. Mais pour ce que les deſchiffremens de ces ſecrets interieurs en ſi profonde region ne peut porter grande recreation & moins de decoration à noſtre Foreſt, & que ie m’en ſuis peu paſſer au bon contentement de noſtre queſtion, ie m’en ſuis deporté. Qui en voudra ſçauoir dauantage recoure aux liures de Auicenne & Hypocrate, & aux Traictez d’Anathomie. Dieu qui à tout fait, vous doint à tous & à toutes qui le liſez, le comble de vos gentils deſirs. Es de prendre plaiſir & contentement de lire ce petit liuret, qui a été faict pour vous recréer.

Qui voudra belle femme querre,
Prenne viſage d’Angleterre
Qui aye le corps d’vne Flamende,
Et les tetins d’une Normande,
Entée ſur ung Cul de Paris,
Il aura femme à ſes deſirs.
AVTRES.
Celle qui à les bras charnus,
Groſſe mamelle nez camus,
Longue Raiſon & courte mains
Elle eft ſubiette au bas des Reins.
AUTRES
Fille qui faict tettins parroir,
Son Corps par eſtroitte veſture,
On ſe peult bien apparceuoir,
Que ſon Con demande paſture.

AVX LECTEURS
SALVT.
Prognoſtication des Cons ſauuages
Reprenant les ſots Aſtrologues,
Elle eſt ſi vraye que c’eſt rage,
Et ſi vaut mieux pour vn Village,
Le tiers qv’ne poche de drogues
.



OR faictes paix, taiſez vous là,
Et croyez ce que mo’yrez dire,
Autant deça comme delà
Pas ne ſuis venu pour vous nuire,
Mais afin de vous introduire
Suis cy venu en grand inſtant,
Faux Aſtrologues contredire,
Deſquels le monde eſt mal content,
Ces meſchans Prognoſtiqueurs couchent
En eſcrit du tems aduenir,
Et ſemble qu’aux Planettes touchent
Du bout des doigts à les ouyr,
On les deuſt tous vifs enfouyr
Où les ietter en la riuiere :
Hors du pays les feray fuir,
Si ie puis auant qu’il ſoit gueres.
Sçauez-vous de quelle matiere,
Ie vous viens cy endroit parler,
Ie vous veux montrer la maniere,
De ſçauoir quand deura greſler,
Quand les Cons baillent la gueulle au feu

Ceſt ſelon les Aſtrologues,
L’vn vaudra l’autre s’il ſe vent,
Vn Apoticaire ſans drogues,
Et vn Treſorier ſans argent,
Et vn Couſturier ſans aiguille,
Combien qu’ait fil à l’abandon,
Vaudra autant comme vne fille,
Qui eſt belle & n’a point de Con.
Supposé qu’il ne ſoit Biſſexte,
La reigle iamais ne faudroit,
Que femme n’ayt mauuaiſe teſte
Pour tançer à tort où à droict :
Il doit aduenir de grandes choſes,
Mais pour le preſent ie proteſte,
Ne faire poſtilles ne gloſes,
Arreſter me veux au vieil texte,
Car s’il doit pleuuoir ou venter,
Terre trembler faire tempeſtes,
Tout pourra reabiliter
Celuy qui à faict les Planettes.
Or en enſuyuant nos ſtilles,
Sur ce tiltre ie veux notter,
Quatre choſes aſſez difficilles,
Et puis ho, voici le premier,
Femme qui ſe laiſſe baiſer,
Et taſter la feſſe en ioüant,
Il eſt aisé à preſumer,
Qu’elle ſouffre le demeurant,
Prenez en gré l’eſbattement.

LE BAIL NOTABLE
ET EXCELLENT POVR
TOVS CEVX,
Qui ont vouloir de bailler & liurer ſemblable
choſe (y contenue) Sents & Rentes d’vne ieune
Dame aux beaux yeux, de ſon deuant, qu’elle
conſtitue aux Sents & Rentes, deuoirs proprietez
conuenable cy apres mentionnées &
declarées audict preſent Bail-à-Ferme. Qui
s’enſuit cy apres
.



FVT preſenté en ſa perſonne, Dame de Ieuneſſe aux Beaux Yeux, grande Maiſtreſſe de ſon Con, & grande Dame de la Sauſſaye qui piſſotte. Laquelle confeſſe avoir baillé, & s’ofre en laiſſer ioüir à toute heure, à tiltre de croiſt & de ſents, à Simphorien de la Feſſe, maiſtre aprenty de remuëer trippes, demeurant à ſainct Sanxon, à ce preſent preneur audit tiltre de ſents, pour luy & pour tous ceux qui voudront habiter au lieu Seigneuryal cy aprés declaré. C’EST aſſauoir, un Con, en tous ſents, deuëment borné, & bordé par voyes & ſentier, Ainſi qu’il ſe pourſuit de toutes ſes ſuperfluitez, à preſent exempt de toutes parts, aſſis au lieu de la Motte, ſoubs le Ventre : qui ſe conſiſte en la grand ſalle, cuiſine, pluſieurs Chambres, & gardemangers, tant d’Hyuer que de l’Eſté, court, iardin, fumé & en toutes ſaiſons cloyſonnez de pluſieurs & riches Tapiſſerie, d’or iaune & changeant. Eſquelles Chambres ſont les meubles qui s’enſuyuent.

ET PREMIER.

Assavoir, à l’entrée vne barre d’or gliſſant, vn entre pet ridé, legimbendaut pelé, le grand caquenard, le trou remmanché tout à neuf & la ballole rabattuë forte, & puiſſante, & és enuirons du dict lieu, taillis à tondre quatres fois l’an pour le moins ſans les balliueaux pendans par les racines, & l’aiſance au puit profond qui ne tayriſt iamais, ains fourniſt à boire aux voiſins ordinairement. Le tout contenant deux quartiers en montaigne, & deux arpens en vallées obſcures & tenebreuſes, tendant d’vne part à la ruë de Mordelle, & d’autre part aux deux cuiſſes, aboutiſſant d’vn bout par le bas à la fente & corne du Cul, pres la ruë des Feſſes, d’autre bout au petit ventre, le grand ſentier entre deux. Et en la cenſiue de M. Culton & chargé enuers luy de ſents, & rentes qu’il doit, ſans autres charges que celles cy apres. Lequel ſents ledict Seigneur de Culton, & du grand Cul, ſera tenu ſouffrir & endurer paſſer les eauës & immondices dudict Con, ſans pour ce faire aucune diminution dudict Sents : à la charge auſſi que ledict preneur ſera tenu labourer, cultiuer autres ſubſtances, & entretenir de fonds en riue ledict Con, en ſi bon eſtat, labeur & valeur, que ledit ſens s’y puiſſe prendre, engaiger, bailler à autres ſents, n’y autrement aliener ne tranſporter partie ne portion dudict Con, ſents le tout. Mais de tout iceluy Con eſlargir, croiſtre, augmenter & non diminuer, le ramonnant, fourbiſſant & ſubſtantant ſouuent, de iour en iour, & d’heure à autre, ainſi qu’il eſt bien requis & tres-neceſſaire. Et où le preneur voudroit laiſſer le dit lieu, & s’en trouue trop chargé & lasé, ſera tenu le rendre en ſubſtance, bon eſtat & deu, auec les vſtencilles & meubles cy apres declarées, autres menues drogueries qui ſe pourront trouuer. Et pour ſeureté dudit Sents & entretenement & reſtitution, ledit preneur alié & obligé vn lieu appellé Couillard, garny de deux bonnes pieces fortement encloſes, auec la forte & ronde lance, dont il à accouſtumé combatre. Et ſi accordé par ce faiſant, qu’il ſera tenu ſouffrir en l’vne des Chambres dudict Con, & lieu baillé à Sents, loger les pauures aueugles qui y voudront habiter, en y faiſant par eux à l’entrée amende honorable a deux genoux, teſte dechaperonnée, la torche au poing, en baiſant ledict Con, auſſi le plus dignement que frire ſe pourra ſelon la dignité dudict lieu. Leſquels aueugles ſeront tenuz deuant que de ſortir, pleurer, & laiſſer la bource vuide, pour recompenſe & bon ſentiment qu’ils auront reçeu en iceluy lieu, fluſtes & ioyeux inſtrumens qui les ont fait dancer : Car ainſi a eſté accordé : autrement ne ſe fuſt le marché faict entre leſdictes parties, qui à l’entretenir ſe ſont ſub-mis, à peyne de trois fois le jour amaſſer les gringuenaudes tombant du taillis eſtant des deſpendances de la Seigneurie du Cul, & lieu baillé à Sents, par celuy qui contreuiendra à autre ſubſtance dudict Bail. Qui fut paſſé en preſence du Seigneur de la Veſſieres, Colin Mordant, gros Iean le Morfondu, Guillemin croqueſolle, Thibaut Garot, & vn Venerable Docteur (en Cornardiſe) duquel ie ne ſçay le nom, ie m’en enquerray, en dormant. Le Mardy gras apres fouper. L’an mil dict iamais. Auſi ſigné, Baiſe mon Cul, Et garde bien le trou.


Fin ſans fin, attendez la farce.