NOTES
DES
COMMENTAIRES SUR LA GUERRE DES GAULES.

LIVRE PREMIER.

(1). César ne comprend pas dans cette division le pays des Allobroges et la Gaule Narbonnaise, qui faisaient déjà partie de la province romaine.

Voir, pour la désignation des grandes familles qui se partageaient le territoire de la Gaule, l’Histoire des Gaulois, par M. Amédée Thierry, introduction et part, ii, chap. 2.

(2). Ce nom signifiait chef de cent vallées. Or, hauteur, colline, et dans le sens présent, vallée ; ced, cent. Le mot Righ que les latins prononçaient rix, signifie roi en langue gallique ; rhûy (cymr.) ; rûeik (armor.) ; un petit roi, un chef. À cette époque le mot righ, ajouté à un nom propre, ne désignait plus, comme antérieurement, un commandement dans l’état ou une souveraineté indépendante. « Ce n’était plus, dit M. Am. Thierry, qu’une affixe sans valeur politique, qui s’ajoutait au nom des plébéiens et des simples particuliers, de même qu’a celui des nobles et des magistrats, indistinctement. Il indiquait pourtant que le personnage qui le portait était de quelque importance par lui-même ou par sa famille. »

(3). Le gouvernement de César s’étendait sur la Gaule Narbonnaise et sur la Gaule Cisalpine : celle-ci comprenait toute la vallée du Pô ; elle était bornée à l’est par le Rubicon, dans la Romagne, et à l’ouest par la Magra, prés du golfe de la Spezzia. Ainsi, il avait sous ses ordres la défense de toutes les frontières d’Italie, du coté de terre, toute la ceinture des Alpes et les provinces Illyriennes. Napoléon.

(4). César mit huit jours pour se rendre de Rome à Genève ; il pourrait aujourd’hui faire ce trajet en quatre jours. Napoléon.

(5). Il est utile d’observer pour la suite, que les Romains avait trois sortes de levées de troupes :

1° Ce qu’ils appelaient deleclus (choix), se faisait par les consuls et tribuns, qui appelaient nominativement soit au Capitole, soit au Champ-de-Mars, les citoyens en âge, et choisissaient parmi eux, avec de grandes précautions, pour égaliser les forces de chaque légion.

2° Ceux qu’ils nommaient crocali, ce qui se rapproche des réquisitions. Le général appelait à lui nominativement tous ceux qu’il jugeait propres au service militaire. Pompée, ainsi qu’on le verra dans le livre de la guerre civile, lève beaucoup d’evocati (réquisitionnaires), lorsqu’il sa décide à abandonner l’Italie.

3° Enfin le tumultus, qui rappelle nos levées en masse. Alors le consul ou général levait un étendard, et faisait une proclamation en ces termes : Que quiconque veut le salut de la république me suive. « Qui rempublicam salvam esse vult me sequatur. » Tit. Liv. Cette formule ne s’employait que dans les dangers subits et imminents.

(6). Ce mot signifie l’homme de la parole ; c’était le titre que portail en langue gallique l’orateur de la députation. Ver homme, dacht, ou docht, parole. César le donne comme un nom propre. Les Romains avaient autrefois appelé Brennus le chef, le brenn des Sénons, qui s’empara de Rome en 390, avant l’ère chrétienne ; ce qu’ils prirent pour un nom propre était un nom de dignité ; bren, brenin, roi, en langue kinirique.

(7). Les retranchements ordinaires des Romains étaient composés d’un fossé de douze pieds de large sur neuf pieds de profondeur, en cul de lampe ; avec les déblais ils faisaient un coffre de quatre pieds de hauteur, douze pieds de largeur, sur lequel ils élevaient un parapet de quatre pieds de haut, en y plantant leurs palissades et les fichant dé deux pieds en terre ; ce qui donnait à la crète du parapet dix sept pieds de commandement sur le fond du fossé. La toise courante de ce retranchement, cubant trois cent vingt-quatre pieds (une toise et demie), était faite par un homme en trente-deux heures ou trois jours de travail, et par douze hommes, en deux ou trois heures. La légion qui était en service a pu faire ces six lieues de retranchement, qui cubaient vingt-un mille toises, en cent vingt heures, ou dix ou quinze jours de travail. Napoléon.

(8). C’est au mois d’avril que les Helvétiens essayèrent de passer le Rhône. (Le calendrier romain était alors dans un grand désordre ; il avançait de quatre-vingts jours, ainsi le 15 avril répondait au 25 janvier.) Depuis ce moment, les légions d’Illyrie eurent le temps d’arriver à Lyon et sur la Haute-Saône : cela a exigé cinquante jours. C’est vingt jours après son passage de la Saône que César a vaincu les Helvétiens en bataille rangée : cette bataille a donc eu lieu du 1er au 15 mai, qui correspondait à la mi-août du calendrier romain. Napoléon. 

(9). Le nombre des cavaliers avait toujours été en proportion du nombre et de la force des légions ; c’était ordinairement le dixième ou à peu près. Quand les légions furent de six mille hommes, on attacha à chacune d’elles environ six cents cavaliers : cette proportion se trouve ici observée ; César avait six légions et quatre mille cavaliers ; il avait alors sous ses ordres quarante mille combattants.

(10). Le climat de la Gaule était alors beaucoup plus froid qu’il ne l’est maintenant ; les grandes forêts, les marécages, occupaient une grande partie du terrain ; à latitude égale, la Gaule devait être ce qu’est aujourd’hui l’Amérique septentrionale. César, sans le secours de nos cartes géographiques, faisait la guerre dans des pays dont il ne pouvait prendre connaissance qu’en les traversant ; aussi est-il aussi circonspect dans ses marches qu’entreprenant dans les combats.

(11). Ver-go-breith, mot de la langue gallique, homme pour le jugement. Pendant long-temps, à Autun, le premier magistrat s’est appelé vierg ou verg.

(12). Ceci explique comment quatre mille cavaliers avaient fui devant cinq cents, dès le premier choc. Il peut convenir aussi de remarquer dès à présent que la cavalerie dont César se servit dans ses compagnes de la Gaule fut ordinairement composée, sinon en totalité, du moins en grande partie, d’étrangers auxiliaires. L’arme de la cavalerie était pourtant très-estimée à Rome. Les vrais chevaliers, equites, recevaient leurs chevaux de la république même ; et beaucoup de Romains, à qui leur naissance n’attribuait pas ce titre d’honneur, se faisaient admettre dans la cavalerie, en se montant à leurs frais ; mais quand Rome eut étendu ses conquêtes a l’infini, ses propres citoyens ne purent plus suffire à ce genre de service, et il fallut recourir à des alliés comme auxiliaires, et même à de simples stipendiaires.

(13). Le décurion ne commandait, dans le principe, que dix cavaliers, comme son titre l’indique, de même que le centurion ne commandait que cent fantassins ; mais tout en conservant son litre primitif, le décurion finit par avoir sous ses ordres une compagnie de trente-deux hommes.

(14). Les soldats qui se trouvaient dans l’intérieur de la phalange élevaient leurs boucliers au dessus de leur tête, et formaient ainsi une espèce de voûte que les Romains appelaient la tortue. (Voy. Florus, lib. iii. ch. xi, § 6 ; et Tit. Liv. I. v, c. 43). Les boucliers ne se touchaient pas seulement par le bord ; ils se superposaient comme des écailles, et un même javelot pouvait ainsi en percer deux à la fois et les clouer ensemble.

(15). Les enseignes servaient non seulement de signes de ralliement, mais encore de signal et d’indice pour les mouvements pendant l’action. Tant que l’on combattait de loin, elles restaient au troisième rang ; dans le moment de la charge, elles l’indiquaient étant portées au premier rang et penchées eu avant du côté de l’ennemi ; s’il fallait tenter un effort vers un des flancs, la direction des enseignes l’indiquait ; de même, s’il fallait faire face en arriére ou front des deux côtés opposés. Toutes les enseignes n’étaient pas des aigles ; celles-ci étaient confiées à un homme éprouvé, qu’on nommait porte-aigle (aquilifer).

(16). Il fallait que les Helvétiens fussent intrépides pour avoir soutenu l’attaque aussi long-temps contre une armée de ligne romaine aussi nombreuse que la leur. Il est dit qu’ils ont mis vingt jours à passer la Saône, ce qui donnerait une étrange idée de leur mauvaise organisation ; mais cela est peu croyable. Napoléon. 

(17). Il est probable qu’il ne s’agit ici que des caractères grecs, la langue grecque devant être généralement ignorée dans la Gaule, à cette époque, puisque César dit (lib. v, ch. 68), qu’il écrivit â son lieutenant une lettre en grec, afin qu’elle ne pût être comprise des Nerves, si elle tombait entre leurs mains.

(18). De ce que les Helvétiens étaient cent trente mille (le texte porte cent dix mille) à leur retour en Suisse, il ne faudrait pas conclure qu’ils aient perdu deux cent trente mille hommes, parce que beaucoup se réfugièrent dans les villes gauloises et s’y établirent, et qu’un grand nombre d’autres rentrèrent depuis dans leur patrie. Le nombre de leurs combattants était de quatre-vingt-dix mille ; ils étaient donc, par rapport à la population, comme un à quatre, ce qui parait très-fort. Lue trentaine de mille du canton de Zurich avaient été tués ou pris au passage de la Saune. Ils avaient donc soixante mille combattants au plus à la bataille. César, qui avait six légions et beaucoup d’auxiliaires, avait une armée plus nombreuse. Napoléon. 

(19). La cohorte prétorienne était celle qui devait servir de garde au général ; il y avait ordinairement plusieurs cohortes employées à cet usage.

(20). Voy. Plutarque, Vie de César, 19 ; Tacite, Hist. iv, 61 ; de Mor. Germ. 8.

(21). Tacite, de Mor. Germ. 2.

(22). La bataille contre Arioviste a été donnée dans le mois de septembre, et du coté de Belfort. Napoléon.

(23). Dans l’ordre de bataille, c’étaient les troupes romaines qui formaient le centre : les troupes auxiliaires, qui consistaient surtout en cavalerie, étaient placées aux deux ailes, alarii.

(24). Arioviste survécut peu de temps à cette défaite ; il mourut bientôt en Germanie.

(25). Tacite, de Mor. Germ. 18.

(26). L’armée d’Arioviste n’était pas plus nombreuse que celle de César ; le nombre des Allemands établis dans la Franche-Comté était de cent vingt mille hommes : mais quelle différence ne devait il pas exister entre des armées formées de milices, c’est-à-dire de tous les hommes d’une nation capables de porter les armes, avec une année romaine composée de troupes de ligne, d’hommes la plupart non mariés et soldats de profession. Les Hélvétiens, les Suèves, étaient braves, sans doute, mais que peut la bravoure contre une armée disciplinée et constituée comme l’armée romaine ? Il n’y a donc rien d’extraordinaire dans les succès qu’a obtenus César dans celte campagne, ce qui ne diminue pas cependant la gloire qu’il mérite. Napoléon. 

LIVRE DEUXIÈME.

(1). Suétone, dans la Vie de l’empereur Galba, ii. 3, prétend que ce nom signifiait en langue gamoise un homme très-gras. Dion Cassius donne au chef suprême des Belges le nom d’Adra (l. xxxix).

(2). Les commentateurs ont supposé que la ville de Fismes ou de Laon était celle que les Belges avaient voulu surprendre avant de se porter sur le camp de César. C’est une erreur : cette ville est Bièvre ; le camp de César était au-dessous de Pont-à-Vaire ; il était campé, la droite appuyée au coude de l’Aisne, entre Pont-à-Vaire et le village de Chaudarde ; la gauche à un petit ruisseau ; vis-à-vis de lui étaient les marais qu’on y voit encore. Galba avait sa droite du coté de Craonne, sa gauche au ruisseau de la Mielle, et le marais sur son front. Le camp de César, à Pont-à-Vaire, se trouvait éloigné de huit mille toises de Bièvre, de quatorze mille de Reims, de vingt-deux mille de Soissons, de seize mille de Laon, ce qui satisfait à toutes les conditions du texte des commentaires. Les combats sur l’Aisne ont eu lieu au commencement de juillet. Napoléon.  

(3). On a reproché avec raison à César de s’être laissé surprendre à la bataille de la Sambre, ayant tant de cavalerie et de troupes légères. Il est vrai que sa cavalerie et ses troupes légères avaient passé la Sambre ; mais du lieu où il était, il s’apercevait qu’elles étaient arrêtées à cent cinquante toises de lui, à la lisière de la foret ; il devait donc ou tenir une partie de ses troupes sous les armes, ou attendre que ses coureurs eussent traversé la foret et éclairé le pays. Napoléon.  

(4). Le mot d’ordre se donnait par le moyen d’une tablette de bois, qui avait la forme d’un dé à jouer, sur laquelle était écrit le mot donné par le général. Il se donnait aussi de vive voix. (V. Tit. Liv. xliv, § 33).

(5). En marche, les Romains avaient l’habitude de porter leur casque attaché devant ou derrière eux.

(6). Les Romains, afin de préserver de l’injure de l’air les ornements de leurs boucliers, les couvraient d’une enveloppe de cuir.

(7). La porte Décumane était derrière le camp.

(8). Le primipile était le centurion de la première compagnie ; il en avait quelquefois plusieurs sous son commandement. Quoique inférieur aux tribuns, il avait, comme eux, entrée et voix aux conseils.

(9). La bataille de la Sambre a en lieu à la fin de juillet, aux environs de Maubeuge. Napoléon.

(10). La position de Falais (sur les bords de la Mehaigne, à six mille toises de la Meuse, quinze mille de Namur, et quinze mille de Liége), remplit les conditions des commentaires. Napoléon.  

(11). César dit que la contrevallation qu’il fit établir autour de la ville était de douze pieds de haut, ayant un fossé de dix-huit pieds de profondeur : cela parait être une erreur ; il faut lire dix-huit pieds de largeur ; car dix-huit pieds de profondeur supposeraient une largeur de six toises ; le fossé était en cul de lampe, ce qui donne une excavation de neuf toises cubes. Il est probable que ce retranchement avait un fossé de seize pieds de largeur, sur neuf pieds de profondeur, cubant quatre cent quatre-vingt-six pieds par toise courante ; avec ces déblais il avait élevé une muraille et un parapet dont la crête avait dix huit pieds sur le fond du fossé. Napoléon.  

(12). Il est difficile de faire des observations purement militaires sur un texte aussi bref et sur des armées de nature aussi différente ; comment comparer une armée de ligne romaine, levée et choisie dans toute l’Italie et dans les provinces romaines, avec des armées barbares, composées de levées en masse, braves, féroces, mais qui avaient si peu de notions de la guerre, qui ne connaissaient pas l’art de jeter un pont, de construire promptement un retranchement, ni de bâtir une tour ; qui étaient tout étonnés de voir des tours s’approcher de leurs remparts ? Napoléon.  

(13). L’usage était, chez les anciens. que lorsque le bélier avait frappé les murailles, il n’y avait plus lieu d’entrer en arrangement ; et que la place, si elle était emportée, devenait butin de guerre, avec tout ce qu’elle renfermait. La première partie de la réponse de César est relative à cet usage et le confirme.

(14). Ces derniers mots ne se rapportent qu’à la durée des sacrifices ; car d’autres généraux avaient obtenu cet honneur, mais pour un terme moindre, et qui n’avait jamais été de plus de dix jours.

LIVRE TROISIÈME.

(1). Épieux durcis au feu ; le mot gais n’est plus usité aujourd’hui dans la langue gallique}} ; mais un grand nombre de dérivés lui ont survécu : tels sont gaisde, armé ; gaisg, bravoure, gas, force, etc. (Armstrong’s diction.)

(2). La Bretagne, cette province si grande et si difficile, se soumit sans faire des efforts proportionnés à sa puissance. Il en est de même de l’Aquitaine et de la Basse-Normandie ; cela tient à des causes qu’il n’est pas possible d’apprécier ou de déterminer exactement, quoiqu’il soit facile de voir que la principale était dans l’esprit d’isolement et de localité qui caractérisait les peuples des Gaules ; à cette époque, ils n’avaient aucun esprit national ni même de province ; ils étaient dominés par un esprit de ville. C’est le même esprit qui depuis a forgé les fers de l’Italie. Rien n’est plus opposé à l’esprit national, aux idées générales de liberté, que l’esprit particulier de famille ou de bourgade De ce morcellement il résulte aussi que les Gaulois n’avaient aucune armée de ligne entretenue, exercée, et dès-lors aucun art ni aucune science militaire. Aussi, si la gloire de César n’était fondée que sur la conquête des Gaules, elle serait problématique. Toute nation qui perdrait de vue l’importance d’une armée de ligne perpétuellement sur pied, et qui se confierait à des levées ou à des armées nationales, éprouverait le sort des Gaules, mais sans avoir la gloire d’opposer la même résistance, qui a été l’effet de la barbarie d’alors et du terrain, couvert de forêts, de marais, de fondrières, sans chemin, ce qui le rendait difficile pour les conquêtes et facile pour la défense. Napoléon.  

(3). L’on ne peut que détester la conduite que tint César contre le sénat de Vannes. Ces peuples ne s’étaient point révoltés ; ils avaient fourni des otages, avaient promis de vivre tranquilles ; mais ils étaient en possession de toute leur liberté et de tous leurs droits. Ils avaient donné lieu à César de leur faire la guerre, sans doute, mais non de violer le droit des gens à leur égard et d’abuser de lu victoire d’une manière aussi atroce. Cette conduite n’était pas juste ; elle était encore moins politique. Ces moyens ne remplissent jamais leur but ; ils exaspèrent et révoltent les nations. La punition de quelques chefs est tout ce que la justice et la politique permettent ; c’est une règle importante de bien traiter les prisonniers. Les Anglais ont violé cette règle de politique et de morale, en mettant les prisonniers français sur des pontons, ce qui les a rendus odieux sur tout le continent. Napoléon.  

(4). Les camps des Romains avaient quatre portes opposées. Les deux principales étaient la porte Prétorienne, qui regardait l’ennemi ; la porte Décumane, en face de celle-ci.

(5). Plusieurs écrivains avaient fait remonter à cette institution l’origine du régime féodal. D’habiles publicistes ont depuis victorieusement combattu cette opinion, qui ne peut plus se soutenir après les nombreux documents donnés par M. Guizot, dans ses Essais sur l’histoire de France.

(6). La harangue avant la bataille était, chez les Romains, non seulement un usage, mais un devoir dont aucun général ne se dispensait, excepté toutefois le cas où une attaque inopinée exigeait une défense subite. Le général se plaçait ordinairement sur un tertre ; quand ce tertre n’était pas offert par la nature, on y suppléait par un banc de gazon. Lucain parlant de César (Phars. l. v. v. 316) :

..........stetit aggere fultus
Cespitis

LIVRE QUATRIÈME.

(1). Tacite parle des Suèves à peu près comme César. Germ. xvi, 26.) Horace (lib. iii, od. 24), attribue le même même de culture aux Scythes et aux Gètes, qu’en ; es temps on confondait souvent avec les Germains : Nec cultura placet longior annua.

(2). Lorsque, après la lecture des dépêches de César, es sénateurs votèrent que des actions de grâces seraient adressées aux dieux, en reconnaissance de cette victoire : « Des actions de grâce ! s’écria Caton ; votez plutôt des expiations ! suppliez les dieux de ne pas faire peser sur nos armées le crime d’un gémirai coupable. Livrez César aux Barbares, afin qu’ils sachent que Rome ne com< mande point le parjure, et qu’elle eu repousse le fruit avec horreur. » (Plut, in Cæs.)

(3). Plutarque vante ce pont du Rhin, qui lui parait un prodige ; c’est un ouvrage qui n’a rien d esiraordinaire,’t que toute armée uiodcine eut pu faire aussi facilement. I ne voulut piis passer sur un pont de bateaux, parce qu’il raignait la perfidie des Gaulois, et que ce pont ne vint à e rompre. Il en construisit un sur pilotis en dix jours ; il e pouvait faire en peu de temps : le Rhin, li Cologne, a rois cents toises ; c’était dans la saison de l’année où il est : plus bas ; probablement qu’il n’en avait pas alors deux eut cini|uaule. Ce pont pouvait avoir cinquante travées, [ui, à cinq pilots par travée, font deux cent cinquante liloti, avec six sonnettes ; il a pu les enfoncer en six jours,’est l’opération la plus difficile ; le placement des ch.ileaux et la construction du tablier sont des ouvrages qui e fout en même temps ; ils sont d’une nature bien plus acile. Au lieu de mettre ces cinq pilots comme il les a ilacés, il eut élé préférable de les planter tous les cinq à a suite les uns des autres, à trois pieds de distance, en îs couronnant tous par un chapeau de dix-huit à vingt I eds de long. Celte manière a l’avantage que si un des ilols est emporté, les quatre autres résistent et soutienicnt les travées. Napoléon.

(4). Les deux incursions que tenta César dans celte camlagne étaient toutes les deux prématurées et ne réussirent li l’une ni l’autre. Sa conduite envers les peuples de Rerg t de Zulphen est contre le droit des gens. C’est en vain ull cherclie dans ses mémoires à colorer l’injustice de sa ouduile. Aussi Caton la lui reprochait-il amèrement. Celle icioire contre les peuples de Zulphen a éié du resie peu loi ieu.se ; car quand même cnux-ci eussent passé le Rhio ITectivement au nombre de 450, 000 âmes, cela ne leur onnerait pas plus de 80, 0110 combattants, incapables de L’nir tè ; e a liuit légions soutenues par les troupes auxi•Jire « et gauloises qui avaient tant d’intérêt à défendre leuur territoire. >apoi.éos.

(5). César ne désigne ici ni le port d’oii il pailit, ni relui distance de huit milles où sa cavalerie devait s’embaruer ; il est vraisemblable que le port doii devait s’effccuer le départ du gros de l’armée était celui de ll’i.ssnn, t l’autre désigné pour rembarquement de la cavalerie, io^i/o ;  ; iif.

(6). Cette expression, la fortune de César, était familière a vainqueur des Gaules, et rappelle son mot célèbre au iitrou de la barque qui le conduisait.’l Brindes, pendant un violent orage : Que crains-tu ? Tu portes César et sa fortune.

(7). César échoua dans son incursion en Allemagne, puisqu’il n’obtint pas que la cavalerie de l’armée vaincue lui fut remise, pas plus qu’aucun acte de soumission des Suèves, qui au contraire le bravèrent. Il échoua également dans son incursion en Angleterre. Deux légions n’étaient plus suffisantes, il lui en eut fallu au moins quatre. et il n’avait pas de cavalerie, arme qui était indispensable dans un pays comme l’Angleterre. Il n’avait pas fait assez de préparatifs pour une expédition de cette importance : elle tourna à sa confusion, et on considéra comme un effet de la bonne fortune qu’il s’en était retiré sans perte. Napoléon.

On fit plus ; le départ nocturne et précipité de la flotte, de quelques raisons que César ait cherché à le colorer, fut regardé comme une fuite, en Gaule, à Rome même (V. Lucan. Phars. l. ii, v. 572 ; Sueton. in Cæs. n. 25), mais surtout en Bretagne. La tradition poétique et historique des Kimris-Bretons en perpétua religieusement le souvenir ; elle raconta avec orgueil comment les Césariens avaient abordé en conquérants l’île de Prydain, pour la quitter en fugitifs. « Ils disparurent, dit un vieux narrateur, comme disparait sur le sable du rivage la neige qu’a touchée le veut du midi. » (Hist. des Gaulois, 2e partie, ch. 7.)

LIVRE CINQUIÈME.

(1). Les Romains appelaient la Méditerranée notre mer.

(2). L’Illyrie faisait partie du gouvernement de César, avec la Gaule Cisalpine et toute la Gaule Transalpine.

(3). Les traditions bretonnes mentionnent, quoique sous un autre nom (androg. afarney), le jeune fugitif parmi les traitres qui firent le malheur de l’ile, el dont le souvenir devait être poursuivi d’âge en âge par la malédiction publique. (Camden. Histor. britan. — Trioedd. — Early History of the Bretoas. by Roberts).

(4). La seconde expédition de César en Angleterre n’a pas eu une issue plus heureuse que la première, puisqu’il n’y a laissé aucune garnison ni aucun établissement, et que les Romains n’en ont pas été plus maîtres après qu’avant. Napoléon.

De cette seconde expédition pour laquelle il avait déployé un appareil de forces si imposant, César ne retira d’autre gain que quelques bandes d’esclaves (l. v. c. 25), et des perles bretonnes, dont il envoya à Rome une grande quantité (Sueton. in Cæs. n. 47) ; quant au tribut annuel imposé à Cassivellaunn, il ne fut jamais payé. Il y a apparence (Tacit. Agricola, xiii) qu’il ne le fut même pas après les conquêtes de Claude et au temps de Vespasien. En un mot. César, selon l’expression d’un écrivain ancien, ne fit que mettre deux fois le pied eu Bretagne (Vell. Paterc. l. ii, c. 46) ; et, suivant celle de Tacite (loc. cit.), que montrer ce pays a ceux qui pourraient s’en emparer un jour : Ostendisse posteris, non tradidisse.

(5). Ce Quintus Cicéron était le frère de l’orateur.

(6). L. Munatius Planciis fut, plus tard, le fondateur de la ville de Lyon, qu’il ne bâtit, dit-on, pendant la lutte de César et de Pompée, que pour en attendre l’issue et se ranger du parti du vainqueur. Il s’attacha donc à César, ensuite à Antoine, qu’il quitta pour Octave. Velleius Paterculus (lib. i. c. 83) le dépeint sous les plus odieuses couleurs, o/ « f, rHii>.<ii)inriim ifrum <1 oiirfoifl minister. Horace lui a adressé l’ode qui commence par ces mots : laudabunt alii. (lib. i. od. 7.)

(7). Les Gaulois n’aimaient pas les rois imposés par les étrangers. Napoléon.

(8). Ce Cn. Pompée le fils ainé du grand Pompée et le frère de Sextus. Il périt en Espagne après la bataille de Munda.

(9). Les Romains avaient pour maxime de ne point accepter de conditions dictées par un ennemi sous les armes, et nous voyons (même livre, c. li), Q. Cicéron l’observer au milieu du plus grand danger.

(10). Le massacre des légions de Sabinus est le premier échec considérable que César ait reçu en Gaule. Napoléon.

(11). L’habillement commun a toutes les tribus de la Gaule se composait d’un pantalon ou braie (braca, braga, brykan, cynir. bragu, armor.), très large chez les Belges, plus étroit chez les galls méridionaux ; d’une chemise a manches, d’étoffe rayée, descendant au milieu des cuisses, et d’une casaque ou saie (sagum-sae, armor.), rayée comme la chemise ou bariolée de fleurs, de disques, de figures de toute espèce ; et, chez les riches, superbement brodée d’or et d’argent : elle couvrait le dos et les épaules, et s’attachait sous le menton avec une agrafe en métal. Les dernières classes du peuple la remplaçaient par une peau de bête fauve ou de mouton, ou par une espèce de couverture en laine grossière, appelée dans les dialectes gallo-kimriques linn ou lenn ; lein (gaël.) ; une casaque de soldat, (armstr. dict. Len armor.), une couverture. (Histoire des Gaulois, part. 2. chap. I.)

(12). Les Gaulois nommaient cateïes ces dards enflammés. En langue gallique gath-teh a cette signification (Armstr. gaël. dict.).

(13). Au moment où la dépêche partit du camp de Cicéron, il y avait plus de sept jours que le siège était commencé, il y en avait au moins douze que le corps d’armée de Sabinius et de Cotta avait été détruit ; et cependant César n’avait encore aucune nouvelle ni de l’un ni de l’autre événement ; il ne les apprit que par la lettre de Cicéron. Ce fait qu’on rejetterait comme incroyable, si César lui-même ne l’attestait (c. 45, 46) ne peut s’expliquer que par une interruption rigoureuse des communications dans les cités de la Belgique, même dans celles qui restaient encore paisibles ; ce qui dénotait un accord effrayant, pour les Romains, entre presque toutes les nations du Nord. À la lecture de la dépêche, César fut saisi d’une violente douleur, il jura de ne plus couper sa barbe ni ses cheveux, que le meurtre de ses deux lieutenants et le désastre de leurs armées ne fussent pleinement vengés. Suéton Jul. Cæs. n. 67. (Histoire des Gaulois, part, ii. ch. 7).

(14). Cette lettre était conçue en ces termes : Καῖσαρ Κιϰέρωνι, θαρῥεῖν· προσδέχου βόηθειαν, ce qui peut être rendu en latin par ces mots : Cæsar Ciceroni : Euge, exspecta auxilium.

(15). On voit encore, dans plusieurs endroits de ses Mémoires, que César avait coutume de tout incendier sur son passage.

(16). Cicéron a défendu pendant plus d’un mois avec cinq mille hommes, contre une armée dix fois plus forte, un camp retranché qu’il occupait depuis quinze jours ; serait-il possible aujourd’hui d’obtenir un pareil résultat ?

Les bras de nos soldats ont autant de force et de vigueur que ceux des anciens Romains : nos outils de pionniers sont les mêmes ; nous avons un agent de plus, la poudre. Nous pouvons donc élever des remparts, creuser des fosses, couper des bois, bâtir des tours en aussi peu de temps et aussi bien qu’eux ; mais les armes offensives des modernes ont une toute autre puissance et agissent d’une manière toute différente que les armes offensives des anciens.

Les Romains doivent la constance de leurs succès à la méthode dont ils ne se sont jamais départis, de se camper tous les soirs dans un camp fortifié, de ne jamais donner bataille sans avoir derrière eux un camp retranché pour leur servir de retraite et renfermer leurs magasins, leurs bagages et leurs blessés. La nature des armes dans ces siècles était telle, que dans ces camps ils étaient non-seulement à l’abri des insultes d’une armée égale, mais même d’une armée supérieure ; ils étaient les maîtres de combattre ou d’attendre une occasion favorable. Marius est assailli par une nuée de Cimbres et de Tenions ; il s’enferme dans son camp, y demeure jusqu’au jour où l’occasion se présente favorable) ; il sort alors précédé par la victoire. César arrive près du camp de Cicéron ; les Gaulois abandonnent celui-ci et marchent à la rencontre du premier : ils sont quatre fois plus nombreux. César prend position en peu d’heures, retranche son camp, y essuie patiemment les insultes et les provocations d’un ennemi qu’il ne veut pas combattre encore ; mais l’occasion ne tarde pas â se présenter belle ; il sort alors par toutes les portes : les Gaulois sont vaincus.

Pourquoi donc une règle si sage, si féconde en grands résultats, a t-elle été abandonnée par les généraux modernes ? Parce que les armes offensives ont changé de nature ; les armes de main étaient les armes principales des anciens ; c’est avec sa courte épée que le légionnaire a vaincu le monde ; c’est avec la pique macédonienne qu’Alexandre a conquis l’Asie. L’arme principale des armées modernes est l’arme de jet, le fusil, cette arme supérieure à tout ce que les hommes ont jamais inventé : aucune arme défensive ne peut en parer l’effet ; les boucliers, les cottes de mailles, les cuirasses, reconnus impuissants ont été abandonnés. Avec cette redoutable machine, un soldat peut, en un quart-d’heure, blesser ou tuer soixante hommes ; il ne manque jamais de cartouches, parce qu’elles ne pèsent que six gros ; la balle atteint à cinq cents toises ; elle est dangereuse à cent vingt toises, très-meurtrière à quatre-vingt-dix toises.

De ce que l’arme principale des anciens était l’épée ou la pique, leur formation habituelle a été l’ordre profond. La légion et la phalange, dans quelque situation qu’elles fussent attaquées, soit de front, soit par le flanc droit ou par le flanc gauche, faisaient face partout sans aucun désavantage ; elles ont pu camper sur des surface » de peu d’étendue, afin d’avoir moins de peine à en fortifier les pourtours, et pouvoir se garder avec le plus petit détachement. Une armée consulaire, renforcée par des troupes légères et des auxiliaires, forte de vingt-quatre mille hommes d’infanterie, de dix-huit cents chevaux, et tout près de trente mille hommes, campait dans un carré de trois cent trente toises de côté, ayant treize cent quarante-quatre toises de pourtour ou vingt et un hommes par toise ; chaque homme portant trois pieux ou soixante-trois pieux par toise courante. La surface du camp était de onze mille toises carrées, trois toises et demie par hommes, en ne comptant que les deux tiers des hommes, parce qu’au travail cela donnait quatorze travailleurs par toise courante : en travaillant chacun trente minutes au plus, ils fortifiaient leur camp et le mettaient hors d’insulte.

De ce que l’arme principale des modernes est l’arme de jet, leur ordre habituel a dû être l’ordre mince, qui seul leur permet de mettre en jeu toutes leurs machines de jet. Ces armes atteignent à des distances très-grandes. les modernes tirent leur principal avantage de la position qu’ils occupent ; s’ils dominent, s’ils enfilent, s’ils prolongent l’armée ennemie, elles font d’aulant plus d’effet. Une armée moderne doit donc éviter d’être débordée, enveloppée, cernée ; elle doit occuper un camp ayant un front aussi étendu que sa ligne de bataille elle-même ; que si elle occupait une surface carrée et un front insuffisant a son déploiement, elle serait cernée par une armée de force égale, et exposée à tout le feu de ses machines de jet, qui convergeraient sur elle et atteindraient sur tous les points du camp, sans qu’elle pût répondre à un feu si redoutable qu’avec une petite partie du sien. Dans cette position elle serait insultée, malgré ses retranchements, par une armée égale en force, même par une année inférieure. Le camp moderne ne peut être défendu que par l’armée elle même, et, en l’absence de celle-ci, il ne saurait être gardé par un simple détachement.

L’armée de Milliade à Marathon, ni celle d’Alexandre à Arbelles, ni celle de César à Pharsale, ne pourraient iiiainlenir leur cliamp de bataille contre une armée moderne d’égale force ; celle-ci ayant un ordre de bataille étendu, déborderait les deux ailes de l’armée grecque ou romaine ; ses fusiliers porteraient à la lois la mort sur son front et sur les deux llaucs : car les armés à la légère, sentant linsuffisance de leurs Uèchesetde leurs frondes, abaudonneraiiut la partie pour se réfugier derrière les pesannnent armi s, qui alors, l’épée ou la pique à la main, s’avanceraient au pas de charge pour se prendre corps à corps avec les fusiliers ; mais, arrivés à cent vingt toises, ils seraient accueillis par trois cotés par un feu de ligne qui por.erait le désordre et affaiblirait tellement c(s braves et intrépides légionuaires, qu ils ne soutiendraient pas la charge de (jnelques balaillor s en colonne serrée, qui marcheraient alors " eux la baïcmnette au bout du fusil. Si, sur le champ de bataille, il se trouve un bois, une montagne, comment la 1 gion ou la phalaugo pourra— t-clle résisler à cette nuée de fusilieis qui y seront placés ? Dans les p ! aines rases même, il y a des villag. s, des maisons, des fermes, des cimetières, des murs, des fossés, des haies ; et, s’il n’y en a pas, il ne faudra pas un grand effort de génie pour créer des obstacles et arrêter la légion ou la phalange sous le feu meurtrier, qui ne tarde point à la détruire. On n’a point fait mention de soixante ou quatre vingts bouches à feu qui composent l’artillerie de l’armée moderne, qui prolongeront les légions ou phalanges de la droite a la gauche, de la gauche à la droite ; du front à la queue, vomiront la mort à cinq cents toises de dislance Les so’dals d’Alexandre, de César, les héros de la liberté d Athiues et de Rome fuiront en désordre, abandonnant leur champ de bataille.i ces demi-dieux armés de la foudre de Jupiter. Si les Komains furent presque constamment battus par les Partbes, c’est que les Parthes étaient tous ami s d’une arme de jet, supérieure à celle des armés a la légère de 1 armée romaine ; de sorte que les boucliers des légions ne la pouvaient parer. Les légionnaires, armés de leur courle épéc, succombaient sous une grêle de trails, à laquelle ils ne p uvaient rien opposer, puisqu’ils n’étaient aimés que de javelots ( ou ;)i/iim). Aussi, depuis ces expériences funestes, les Romains donnèrent cinq javelots (ou hasta), trails de trois pii ils de lony, i— chaque légionnaire, qui les plaçait dans le creux de ion bouclier.

Une armée consulaire renfermée dans son camp, attaquée par une armée moderne d’égale force. en serait chassée sans assaut et sans en venir à l’arme blan’h » —, il ne serait pas nécessaire de co ; iiblei— s s fossé », descA’adcr ses remparts : environnée de tous eolés par l’armée assaillante, prolongée, encliippée. enfilée par les feux, le camp serait l’egout de lous les coups, de tontes le » balles, de lous les boulels : lincendie, la dévastation cl la mort ouvriraient les portes el léraiciit tomber les l’etriinchemeuls. Une armée moderne, placée dans un cam|> romain, pourrait d’abord, sans doute, faire jouer touln son artillerie ; mais, quoique égale à lartillere de l’assiégeant, elle serait prise eu rouage et promptemeul ri’duite au silence ; une pai tie seu’e de l’infanterie ponri— lii se servir de ses fusils : mais elle tirerait sur une ligne moins étendue, et serait bien loin de produire un effet é(|uivalent au mal qu’elle recevrait. Le feu du centre A ! a circtinférence est nul ; celui de la circonférence au centre est irrés stible.

Une armée moderne, de force égale à une armée consulaire, aurait vingt-six bataillons dé huit cent quarante hommes, formant vingt-deux mille huit cent quarante hommes d’infanterie ; quarante-deux escadrons de cavalerie, formant cinq mille quarante hommes ; quatre-vingt-dix pièces d’artillerie, servies par deux mille cinq cents hommes. L’ordre de bataille moderne étant plus étendu, exige une plus grande partie de cavalerie pour appuyer les ailes, éclairer le front. Cette armée en bataille, rangée sur trois lignes, dont la première serait égale aux deux autres réunies, occuperait un front de quinze cents toises, sur cinq cents toises de profondeur ; le camp aurait un pourtour de quatre mille cinq cents toises, c’est-à-dire triple de l’armée consulaire ; elle n’aurait que sept hommes par toise d’enceinte : mais elle aurait vingt-cinq toises carrées par homme : l’armée tout entière serait nécessaire pour le gardien. Une étendue aussi considérable se trouvera difficilement sans qu’elle soit déterminée à portée de canon par une hauteur : la réunion de la plus grande partie de l’artillerie de l’armée assiégeante sur ce point d’attaque détruirait promptement les ouvrages de campagne qui forment le camp. Toutes ces considérations ont décide les généraux modernes à renoncer au système des camps retranchés, pour y suppléer par celui des positions naturelles bien choisies.

Un camp romain était placé indépendamment des localités : toutes étaient bonnes pour des armées dont toute la force consistait dans les armes blanches ; il ne fallait ni coup d’œil ni génie militaire pour bien camper ; au lieu que le choix des positions, la manière de les occuper et de déplacer les différentes armes, en profitant des circonstances du terrain, est un art qui fait une partie du génie du capitaine moderne.

La tactique des armées modernes est fondée sur deux principes : 1° qu’elles doivent occuper un front qui leur permette de mettre en action avec avantage toutes les armes de jet ; 2° qu’elles doivent préférer, avant tout, l’avantage d’occuper des positions qui dominent, prolongent, enfilent les lignes ennemis, à l’avantage d’être couvert par un fossé, un parapet ou tonte autre pièce de la fortification de campagne.

La nature des armes décide de la composition des armées, des places de campagne, des marches, des positions, du campement, des ordres de bataille, du tracé et des profils des places fortes ; ce qui met une opposition constante entre le système de guerre des anciens et celui des modernes. Les armes anciennes voulaient l’ordre profond ; les modernes l’ordre mince ; les unes, des places fortes saillantes ayant des tours et des murailles élevées ; les autres, des places rasantes, couvertes par des glacis de terre qui masquent la maçonnerie : les premières, des camps resserrés, où les hommes, les animaux et les magasins étaient réunis comme dans une ville ; les autres, des positions étendues.

Si on disait aujourd’hui à un général : vous aurez, comme Cicéron, sous vos ordres cinq mille hommes, seize pièces de canon, cinq mille outils de pionniers, cinq mille sacs à terre ; vous serez à portée d’une forêt, dans un terrain ordinaire ; dans quinze jours vous serez attaqué par une armée de soixante mille hommes, ayant cent vingt pièces de canon ; vous ne serez secouru que quatre-vingts en quatre-vingt-seize heures après avoir été attaqué ; quels sont les ouvrages, quels sont les tracés, quels sont les profils que l’art lui prescrit ? L’art de l’ingénieur a-t-il des secrets qui puissent satisfaire à ce problème. Napoléon.

(17). On a pu remarquer dans les livres précédents que César filait passer l'hiver dans la partie de l’Italie qu’on appelait Gaule cisalpine.

(18). L’expulsion de Cavarin parles Senons (ch. liv) et le meurtre de Tasget par les Carnutes (ch. xxv).

(19). César s’était servi du même stratagème centre les Nerves (ch. xlix).

(20). La Meuse qui séparait les Trévires des Rèmes.

LIVRE SIXIÈME.

(1). Ou sait ce qu’était l’amitié de ces deux hommes et surtout ce qu’elle devint. Quant au besoin de la république, Caton était loin déconsidérer le prêt fait par Pompée à César comme une chose môle à l’état, lorsqu’il disait en plein sénat : « Pompée vient de prêter une légion à César sans que l’un vous l’ait demandée, et sans que l’autre ait obtenu votre consentement pour la donner ; en sorte que des corps de sis mille hommes, avec armes et chevaux, sont des présents d’amitié entre particuliers. » (Plutarque, Vie de Caton.)

(2). L’infanterie romaine se trouva ainsi forte de dix légions.

(3). Les Romains appelaient suggestus une tribune d’où l’on haranguait le peuple ou les soldats ; ce mot ne peut signifier ici que le siège du président.

(4). Ce nom signifiait hommes des chênes : Dernyld, Derwydon, en langue kimrique.

V. pour l’organisation du sacerdoce druidique le bel ouvrage de M. Am. Thierry. Hist. des Gaulois, part, ii, ch. i.

(5). V. Mela ; lib. iii, c. ii ; Amm. Marcell., lib. v, c. ix ; Valer. Max., lib. ii, c. ix.

(6). V. Strabon ; lib. iv.

(7). V. Tacite ; de Germ., c. ii.

(8). V. Mela ; lib. iii. c. ii.

(9). V. Cæsar ; de Bell. gall. ibid, lib. iv ; c. i. Tacite. de Germ., c. xxi.

(10). V. Tacite : ibid. c. xxi.

(11). Bibliothécaire d’Alexandrie sous Ptolémée Exergète, souvent cité par Strabon, et dont les ouvrages ne sont pas parvenus jusqu’à nous.

(12). V. Cuvier; Recherches sur les ossemens fossiles, 3e partie, ch. iii, 1re section, art. 1er. « Ce bœuf n’était, dit-il, autre chose qu’un renne mal décrit. » (l.ï) Cuvier ; ihid. Ce défaut de jointures est une fable encore en vogue dans les pays du nord, et qui tient sans d.nule à la raideur que cet animal a quelquefois dans les jambes, ou.’i l’opiiiinu où est le peuple qui ! est sujet à l’épilepsie ; opinion qui, elle-même, retient peot-étr* qu’à l’équivoque de son nom elend, qui signifie aussi misérnble.

(M) Le bceiif sauvage velu des anciens, nommé aiiroi hs pur les Allemands de Prusse, et zubr par les Polonais. ()’. Cuvier ; ihid., 3" partie, ch. m, I™ sect, art. 1 « ’.)

(13) Le second passage du Rhin qu’effectua César n’a pus eu plus de réuWat que le premier ; il ne laissa aucune trace en Allemagne ; il n’osa pas même établir une foi teresse en forme de tète de pont. Tout ce qu’il raconte de ces pavs, les idées obscures qu’il en a, font ciinoaitre à(|uel degré de barbarie était encore alors réduite cette partie du monde aujom’d’bui si civilisée. NiPOLÉOS.

(16) Ce L. Minucius Bas’lus est placé par Suétone (Vie de Galba) au nombre des meurtriers de César. (17) César, dit M. Am. Thierry, prétend (|ue l’homme maudit par Cativolke était Ambiorix ; mais nous p:uvoHs croire, eu toute sûreté de conscience, que les imprécations du vieillard gaulois s’adressaient ptu’ftl S l’é’ranger contre qui Ambiorix n’avait fait que remplir son devoir de chef patriote et de Gaulois, o Quelques auteurs ont expliqué ces mots du leste taxa se rxotiimarit, comme signifiant que Cativolke s’était donué la mort en se /jeiirfniit à un if. Mais César a cerlaineiuent voulu dire qu’il s’était enipoisoiméoiiT de l’if ; les anciens regardaient cet arbre comme vénéneux (Pline. r.b.xvi.cap. 10 ; irgil, Biir., ecl. ii, v. 30); et celle opinion, quoique contestée, est encore généralement admise.

118) L’Escaut ne se jette pas aujouid’hui dans la Meuse, mais dans la mer d’Allemagne. Il y a apparence que, du temps de César, la Meuse cumniuniquail avec l’Escaut oriental (la branche qui passe près de Berg-opi’uom ) par uo lit différent de son lit actuel. LIVRE SEPTIEME.

(1) L’auteur de ce meurre était Milon, dont Cicéron entreprit la défense, et pour lequel il composa le plaidoyer que nous connaissons sous le titre de oratio pro Milone.

(2) Dans les dangers subits et imminents, le consul, levant un étendard, s’écriait. quiconque veut le salut de la république me suive, et les citoyens qui avaient répondu à cet appel prêtaient le serment tous ensemble, (onjurabanl, et non,’i part, suivant l’usage. ( V. I. I, note 8.)

(3) Le nom de Vercingelorix, comme celui de Cingétorix, cité plus haut (1. V. c. m) parait n’avoir éléq. l’un titre de commandement et signifiait grand capitaine, géncialissiiue ( rer-iim-f£iio-iii()i):^ous ignorons le nom personnel de ce jeune chef des Arvernes. (4) C’était aussi la manière des Germains. Si displifiiit .Sfiilfiitia, frcmilu adspernantur ; S’.n placuit, frangeas conculiunt. (Tacite, de Gfrm.) (5i r. 1. I, ch. XII, note.

(6) Le scorpion, dont le nom est employé dans notre texte (scorpio), était une arbalète de forte dimension, se montant par le moven d un cric et classée parmi les machiues de guerre et non parmi les armes simplement purlatives. Le trait que lançait le scorpion était beaucoup plus court que le javelot; mais la force de sa projection le rendait plus meurtrier.

(7) Cuneatim. en tonne de coin, du nimi de l’Iusti u- ment qu’on introduit dans le bois pour le fendre. V. le chevalier Folard, ch. v de son Traité de la colonne, où il analyse l’embo on et le cunneus des anciens.

(8). Le vergobret V. l. I, ch. xvi.

(9). On possède plusieurs médailles de Litavic ou Lilavicus ; les unes portent LIT. ; les autres LITAV. ou LITAVI.

(10). Ce nom est orthographié Eporedirix dans une inscription trouvée en 1792 dans les fondemens du château de Bourbon-Lancy, et rapportée par Millin, Monum. ined. t. I, p. 146.

(11). « César prétend, dit M. Am. Thierry, qu’il n’avait voulu faire qu’une fausse attaque sur la ville, et qu’après la prise du camp de Teutomar, il lit sonner la retraite : mais les détails même sa narration, confirmés par le témoignage de tous les autres historiens, prouvent suffisamment qu’il tenta une attaque sérieuse et qu’il fut battu. »

(12). Ce L. César suivit plus tard le parti de Pompée.

(13). V. l. I, c. xlviii.

(14). Les evocati étaient des soldats émérites qu’on rappelait sous les drapeaux, comme ayant une longue expérience du métier des armes. On leur donnait un cheval, et ils étaient reçus dans les légions sur le même pied que les centurions, quoique avec des attributions différentes.

(15). César courut les plus grands dangers dans ce combat. Enveloppé par on gros de cavaliers avernes, il fut presque pris, et son épée resta entre leurs mains. (Plut., in Cæs.)

{{refa|(16) On pense que cet Eporédorix était le père de celui dont il est question au ch. liv.

(17). Alésia, renommée parmi les forteresses de la Gaule, jouissait de plus d’un genre de célébrité ; les vieilles traditions galliques, d’accord avec les traditions phéniciennes et grecques (V. Hist. des Gaulois, par M. Am. Thierry, part. I, ch. i), lui donnaient pour fondateur Hercule, ou plutôt le peuple tyrien dont ce dieu conquérant était le symbole. (Diodor. Sic, l. IV.)

Le siège d’Alise est, selon Plutarque, le fait d’armes « qui acquit à César la gloire la mieux méritée, et celui de tous ses exploits où il montra le plus d’audace et d’habileté. » Velleius Paterculus en parle en termes encore plus pompeux, lorsqu’il dit qu’il fallait être plus qu’homme pour tenter ce que César fit à Alise, et presqu’un dieu pour l’exécuter. Quanta audere vix hominis, perficere, pene nullius, nisi dei, fuerit. (Lib. II, c. ixlvii.)

{{refa|(19) Maceria était un mur de pierres sèches ou non cimentées.

(19). Est-il vrai que Vercingétorix s’était renfermé avec quatre-vingt mille hommes dans la ville, qui était d’une médiocre étendue ? Lorsqu’il renvoie sa cavalerie, pourquoi ne pas renvoyer les trois quarts de son infanterie ? Vingt mille hommes étaient plus que suffisants pour renforcer la garnison d’Alise, qui est un manuchon élevé, qui a trois mille toises de pourtour, et qui contenait, d’ailleurs, une population nombreuse et aguerrie. Il n’y avait dans la place des vivres que pour trente jours ; comment donc enfermer tant d’hommes inutiles à la défense, mais qui devaient hâter la reddition ? Alise était une pince fore par sa position ; elle n’avait à craindre que la famine, si, au lieu de quatre-vingt mille hommes, Vercingétorix n’eût eu que vingt mille hommes, il eût en pour cent vingt jours de vivres, tandis que soixante mille hommes tenant la campagne eussent inquiète les assiégeants. Il fallait plus de cinquante jours pour réunir une nouvelle armée gauloise, et pour qu’elle put arriver au secours de la place. Enfin, si Vercingétorix eut eu quatre-vingt mille hommes, peut on croire qu’il se fût renfermé dans les murs de la ville ? Il eût tenu les dehors à mi-côte et fût resté campé, se couvrant de retranchements, prêt à déboucher et à attaquer César. Napoléon.

(20). Ce premier fossé était ce qu’en termes de l’art on appelle un fossé perdu.

(21). C’est ce que nous appelons chevaux de frise.

{{refa|(22) Il paraîtrait, d’après les noms divers donnés par les soldats à ces ouvrages, qu’ils étaient nouveaux pour eux Napoléon.

(23). Les ouvrages de César étaient considérables ; l’armée eut quarante jours pour les construire, et les armes offensives des Gaulois étaient impuissantes pour détruire de pareils obstacles. Un pareil problème pourrait-il être résolu aujourd’hui ? Cent mille hommes pourraient ils bloquer une place par des lignes de contrevallation, et se mettre en sûreté contre les attaques de cent mille hommes derrière sa circonvallation ? Napoléon.

(24). V. l. IV, ch. xxi.

(25). L’armée de secours était, dit César, de deux cent quarante mille hommes ; elle ne campe pas, ne manœuvre pas comme une armée si supérieure à celle de l’ennemi, mais comme une armée égale. Apres deux attaques. elle détache soixante mille hommes pour attaquer la hauteur du nord : ce détachement échoue, ce qui ne devait pas obliger l’armée à se retirer en désordre. Napoléon.

(26). V. l. I, cap. xxv, n. 19.

(27). C’était le patudamentum ou manteau de pourpre.

(28). « Vercingetorix, dit M. Am. Thierry, n’attendit pas que les centurions romains le traînassent pieds et poings liés aux genoux de César. Montant sur son cheval enharnaché comme dans un jour de bataille, revêtu lui-même de sa plus riche armure, il sortit de la ville et traversa au galop l’intervalle des deux camps, jusqu’au lieu où siégeait le proconsul. Soit que la rapidité de sa course l’eût emporté trop loin, soit qu’il ne fit par la qu’accomplir un cérémonial usité, il tourna en cercle autour du tribunal (Plut., in Cæs.), sauta de cheval, et, prenant son épée, son javelot et son casque, il les jeta aux pieds du Romain (Plut., ib. ; Dio. Cass., l. xl), sans prononcer une parole. Ce mouvement de Vercingetorix, sa brusque apparition, sa haute taille, son visage fier et martial (Dio. Cass., ib.), causèrent parmi les spectateurs un saisissement involontaire. »

César fut surpris et presque effrayé. Il garda le silence quelques instants ; mais bientôt, éclatant en accusations et en invectives, il reprocha au Gaulois « son ancienne amitié, ses bienfaits, dont il n’avait si mal payé. » ; puis il fil signe à ses licteurs de le garrotter et de l’entrainer dans le camp. Vercingétorix souffrit tout en silence. Le lieutenans, les tribuns, les centurions qui entouraient le proconsul, les soldats même paraissaient vivement émus (Dio. Cass., ib.). Le spectacle d’une si grande et si noble infortune parlait à toutes les âmes ; César seul resta froid et cruel. Vercingétorix fut conduit à Rome et plongé dans un cachot infect, où il attendit pendant six ans que le vainqueur vint étaler au Capitole l’orgueil de son triomphe ; car ce jour-là seulement le patriote gaulois devait trouver, sous la hache du bourreau, la lin de son humiliation et de ses souffrances. (Dio. Cass. ibid.)

(29). Dans cette campagne. César a donné plusicurt batailles et fait trois grands siéges, dont deux lui ont réussi ; c’est la première fois qu’il a en a connaître les Gaulois réunis. Leur résolution, le talent de leur général Vercingétorix, la force de leur armée, tout rend cette campagne glorieuse pour les Romains. Ils avaient dix légions, ce qui, avec la cavalerie, les auxiliaires, les Allemands, les troupes légères, devait faire nue armée de quatre-vingt mille hommes. La conduite des habitants de Bourges, celle de l’armée de secours, la conduite des Clermontais, celle des habitants d’Alise, font connaître â la fois la résolution, le courage des Gaulois et leur impuissance par le manque d’ordre, de discipline et de conduite militaire. Napoléon.


LIVRE HUITIEME.

(1). Ce livre a clé attribué par les uns à Hirtius, par quelques autres à un certain Oppius. L’opinion est aujourd’hui fixée en faveur d’Hirtius. Trés-dévoué à César, il vivait aussi dans la familiarité de Cicéron, qui le cite (lib. XI, ad Fam., epist. 16) Hirtium ego et Dolabellam dicendi discipulos habeo, canandi magistros. Hirtius, consul en l’an 710 de Rome, fut tué cette année même dans un combat contre Antoine.

(2). Ce Balbus est le même pour qui Cicéron composa son plaidoyer pro C. Balbo. On lui contestait ses droits de cité, dans lesquels l’orateur romain le fit maintenir. Né à Cadix, Balbus avait servi dans la guerre contre Sertorius, et il avait obtenu la bienveillance de Pompée. Il sut par la suite se rendre agréable à César. Cet Espagnol, d’abord fait citoyen romain par L. Cornélius, fut le premier étranger qui parvint au consulat, et devint, comme le dit V. Paterculus (lib. II, ch. li), ex prirato consularis.

(3). Les trois livres sur la guerre civile.

(4). Le troisième de la guerre civile.

(5). C’est à peu près dans les mêmes termes que Cicéron (in Bruto, cap. lxxv) s’exprime sur les mémoires de César : Commentarios srripsit tvlde quidem probandos ; iiidi siint, rfdi fl rennsti, omniornatu oralionis tantjuam veste deiracta ; std dum toluil alios habere patata, undc sumerent qui retient scribcre liistoriam, ineplis giatnm forlasie fecii, qui rotent ilta calamislris inurere ; sanos qitidem liomines a scribendo deterruit.

(6). Le sesterce valait deux as (ou sous) et demi. Il n’était primitivement que le quart du numme ou denier d’argent.

(7). Ces expressions rappellent celles de Pyrrhus, qui, sur le point de combattre le consul Levinus, et fort étonné de la sagesse de ses dispositions, dit à l’un de ses officiers ; « L’ordonnance de ces barbares (il parlait des Romains !) n’est nullement barbare ; nous verrons si le reste y répondra.

(8). Touhongeon remarque comme une chose alors inusitée ce retranchement à deux étages ; et, en effet, les sièges décrits dans les sept livres précédents n’en font pas mention, c’était donc, selon toute apparence, une nouvelle invention de César. »

(9). On ne lit rien de semblable dans les mémoires de César ; ce ne peut être qu’une méprise d’Hirtius.

(10). Ce lieutenant est le même Ciminius qui, l’an 707 de Rome, ayant été nommé consul en remplacement de Fabius, ne fut qu’un demi-jour en charge, ce qui donna lieu à beaucoup de plaisanteries attribuées pour la plupart à Cicéron.

(11). Il existe une médaille qui parait se rapporter à ce Duratius ou Durat. Elle porle sur le revers IVLIOS avec un cheval au galop. (Mionnet, Suppl. tom. I, p. 155)

(12). L’on retrouve ce lieutenant Calenus toujours attaché à César, en cette même qualité, dans la guerre civile Ce fut à lui qu’Athènes ouvrit ses portes ; peu de temps après il fut consul avec Vatinius. Après la mort de César, il s’attacha à Antoine.

(13). Le parti que prit César de faire couper la main à tons les soldats était bien atroce. Il fut clément dans la guerre civile envers les siens, mais cruel et souvent féroce contre les Gaulois. Napoléon.

(14). Dans cette campagne César n’éprouva de résistance que de la part des Beauvoisins ; c’est qu’effectivement ces peuples n’avaient pas eu ou n’avaient pris que peu de part à la guerre de Vercingétorix ; ils n’eurent que deux cents hommes devant Alise ; ils opposèrent plus de résistance, parce qu’ils mirent plus d’habileté et de prudence que n’avaient encore fait les Gaulois ; mais les autres Gaulois n’eu ont fait aucune en Berri ; connue à Chartres tous sont frappés de terreur et cèdent. Napoléon.

(15). Jusqu’alors César n’était aller que l’hiver en Italie, ou il attendait le printemps pour reprendre ses campagnes.

(16). Devenu ensuite l’ennemi de César, il fut un des conjurés.

(17). Labiénus, en effet, suivit le parti de Pompée.

(18). On attribue à César ces paroles qui rendent vraisemblable ce que dit Histius de sa confiance dans Labienus : Insidias undique imminenleisubirc scmel satius esse qumneavere semprr. (Suéton., in Cæs., 86.)

(19). Ce Curion est le même qui, employé plus tard par César comme lieutenant dans la guerre d’Afrique, fut vaincu par Juba, et se fit tuer en combattant à outrance, pour ne pas survivre au déshonneur de sa défaite.

(20). Discedere m.ve iilfiitiam était une expression consacrée dans le sénat, et signifiait passer à l’avis d’un sénateur, en abandonnant l’avis opposé. De là • Disfpssionem fareie, qui a le même sens ; et rii.sffdfrciiin.’iaojHiiin, qu’on rencontrera au chapitre suivant, et qui veut dire embrasser tous les avis qui ne sont pas celui qui est proposé. C’était une coutume en effet, que, comme il eut été trop long de prendre un à un l’avis de tous les sénateurs, après en avoir entendu deux ou trois, les membres de l’assemblée quittant leurs places, passassent sur le banc de ceux dont l’opinion avait obtenu leur assentiment.

(21). C’est-à-dire la Gaule Citérieure ou Césalpine.

(22). Plusieurs manuscrits se terminent après le mot contendit. La phrase proposée dans le texte de M. Lemaire, pour remplir cette lacune, est celle-ci : Contendit per lilleras senatus niissas, ut etiam Pompeim se imperio abdiraret, sequc idem j’acturum promisit, viii niinii ise ncque sibi.neqti.rpatriŒ defnturum. Il demanda par lettres au sénat que Pompée abdiquât le pouvoir, et il promit de l’imiter ; ajoutant qu’autrement il ne se manquerait pas à lui-même ni à la patrie.

Quel était l’aspect de la Gaule, après la conquête ? Quel fut le sort de ses derniers défenseurs ? « Qu’on se représente, dit un historien ancien, un malade pâle, décharné, défiguré par une longue fièvre brûlante, qui a tari son sang et abattu ses forces, pour ne lui laisser qu’une soif importune, sans le pouvoir de la satisfaire : voilà limage de la Gaule épuisée et domptée par César, d’autant plus altérée de la soit ardente de sa liberté perdue, que ce bien précieux semble lui échapper pour jamais. De là ses tentatives aussi fréquentes qu’inutiles et hasardées pour sortir de la servitude ; de là de plus grands efforts, de la part du vainqueur irrité, pour lui appesantir le joug ; de là l’accroissement du mal, la diminution et la perte enfin de l’espérance même. Ainsi, préférant son malheureux sort au danger des remèdes incertains, et n’osant plus entreprendre de se relever, de peur de tomber dans des calamités plus profondes, elle demeurait sans chaleur, sans mouvement, accablée, non tranquille. » (P. Oros. l. XI, c. xii.)

Un autre historien, biographe de César, résume en ces termes les exploits de son héros dans la Gaule : « Il prit de force plus de huit cents villes, soumit plus de trois cents nations, combattit, en différents temps, contre trois millions d’hommes, sur lesquels un million périt en bataille rangée et un million fut réduit en captivité. » (Plut. in Cæs.)

« De tous les généraux qui avaient conduit les Gaulois pendant ces huit campagnes elles avaient commandés dans la défense de leur liberté, deus seulement survécurent à la guerre : Comius (Comm), d’abord allié et intime ami de César, qui seconda tous ses projets en Gaule et en Angleterre, et qui devint un implacable ennemi lorsqu’il fut convaincu que les Romains en voulaient à la liberté de son pays ; mais, désarmé, il continua à vivre éloigné de la vue de tout Romain. Le second est Ambioris, chef du pays de Liège, qui avait commandé les Belges, massacré les légions de Sabinus, assiégé le camp de Cicéron, et depuis soutenu constamment la guerre ; Il mourut ignoré, mais libre. » Napoléon.