La Chasse (Gaston Phœbus)/Chapitre LXX

, Joseph Lavallée
La Chasse (1854)
Texte établi par Léon Bertrand, Maison Lefaucheux (p. 254).

Chapitre soixante-dixième.
Ci devise comment on puet prendre les lous aux aguilles.


Aussi puet on prendre les lous aux aguilles en telle manière : on doit avoir tant d’aguilles comme on voudra et deux en deux, l’une près de l’autre, liez les de poil de cueue de cheval ou de jumente ; puis quant il sera lié de six ou de sept renx à l’environ, on doit teurdre l’une aguille de l’une part et l’autre d’autre, tant comme on pourra ; et quant ils seront bien tirans, on les doit remettre l’une près de l’autre, et mettre dedens une piesse de char qui soit plus grosse et plus longue que les aguilles ne sont, et fère son train et lessier après le train une piesse de char en un lieu, et à chief de piesse en autre. Et les lous, qui vendront poursuyvans le train, trouveront ces morsiauls de char où les aguilles seront dedens, qui seront petits, se les engloutiront sans mascher ; et quant la char sera digerée dedens le corps, les aguilles qui seront teurses par force se dresseront et se mettront en croiz, et perceront les boyauls au lou, si morra. En celle meisme manière fet on aux ams qui sont fez comme amessons, l’un d’une part et l’autre d’autre ; mès les aguilles valent mieulx.

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