La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/Laisse 63
LXIII | |||
Li Emperere ad apelet Rollant : | L’Empereur interpelle son neveu Roland : | ||
« Bel sire niés, or savez veirement, | « Beau sire neveu, le savez-vous vraiment ? | ||
785 | « Demi mun ost vus lerrai en present ; | « Je vous veux donner la moitié de mon armée. | |
« Retenez les, ço est vostre salvement. » | « Gardez-la près de vous ; c’est votre salut. | ||
Ço dit li quens : « Jo n’en ferai nient. | « — Non, dit le comte, non, je n’en ferai rien ; | ||
« Deus me cunfunde, se la geste en desment ! | « Dieu me confonde, si je démens ma race ! | ||
« .Xx. milie Francs retendrai ben vaillanz. | « Je garderai seulement vingt mille Français, vingt mille vaillants.
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790 | « Passez les porz trestut soürement : | « Pour vous, passez les défilés en toute sûreté ; | |
« Ja mar crendrez nul hume à mun vivant. » | Aoi. | « Tant que je vivrai, vous n’avez personne à craindre ! » |
Vers 783. — Li Empereres apelet sis niés Rolant. O. Vers faux, et qui contient un solécisme, sis niés pour sun nevuld. Nous l’avons aisément réduit à un décasyllabe. Pour empereres, voir la note du vers 1.
Vers 785. — Host. O. V. la note du vers 739. ═ Vos. O.
Vers 789. — Lire plutôt bien.