La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/Laisse 49

◄  Laisse 48 Laisse 49 Laisse 50  ►

XLIX

Après i vint uns païens, Climorins, Voici venir un païen, Climorin,
Cler, en riant, à Guenelun l’ad dit : Qui, clair et riant, a dit à Ganelon :
« Tenez mun helme, unkes meillur ne vi ; « Prenez mon heaume : je n’en vis jamais de meilleur.
630 « Si nus aidez de Rollant le marchis, « Mais aidez-nous contre Roland le marquis,
« Par quel mesure le poüssum hunir. « Et donnez-nous le moyen de le déshonorer.
« — Ben serat fait, » Guenes li respundit ; « — Ainsi sera-t-il fait, » répond Ganelon.
Puis se baiserent es buches e es vis. Aoi. Puis ils se baisent à la joue et sur la bouche.


◄  Laisse 48 Laisse 49 : notes et variantes Laisse 50  ►


Vers 627.Après (i). Mi. G. Mu. On peut lire i dans le manuscrit ═ Un paien. O. Pour le cas sujet, il faut : uns paiens.

Vers 629.Unches. On trouve ce mot sous quatre formes dans notre texte : Unkes, unches, unques, unc. Nous avons déjà expliqué l’s finale qui se retrouve dans sempres, alques, primes : il nous reste à étudier ces différentes formes dérivées d’unquam. Unkes est celle qui se rencontre le plus souvent. (Vers 1108, 1208, 1857, 1865, 2046, 2134, 2223, 2384, 2495, 2639, 3261, 3322, 3531, 3587, 3638.) Unches vient ensuite. (Vers 629, 640, 920, 1044, 1461, 1563, 1638, 1647, 2501, 3212, 3231.) On ne trouve unc que trois fois (vers 1040, 1769, 3516) et, unques qu’en un seul endroit. (Vers 2888.) Nous avons donné ces indications avec soin, parce que de ces différentes formes d’un même vocable, on a prétendu conclure à la composition de notre poëme par deux auteurs ou à sa rédaction par deux scribes. C’est une question que nous avons traitée ailleurs. (Introduction, p. lxix.) Qu’il nous suffise de dire ici qu’entre ces quatre formes nous avons choisi la plus usitée, et, en même temps, la plus étymologique.

Vers 630.Nos. O.

Vers 632. — (Li.) G. Mu.

◄  Laisse 48 Laisse 49 Laisse 50  ►