La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/Laisse 260

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CCLX

3520 Li Amiralz ad sa barbe fors mise L’Émir a étalé sa barbe sur sa cuirasse,
Altresi blanche cume flurs en espine ; Sa barbe aussi blanche que fleur d’aubépine.
Cument qu’il seit, ne s’i voelt celer mie, Quoi qu’il lui arrive, il ne se veut point cacher.
Met à sa buche une clere buisine, Il met à sa bouche une trompette claire,
Sunet la cler, que si païen l’oïrent. Et clairement la sonne si bien, que ses païens l’entendent.
3525 Par tut le camp ses cumpaignes ralient. Alors sur le champ de bataille ses bataillons se rallient,
Cil d’Occiant i braient e hennissent, Et ceux d’Occiant de hennir et de braire.
E cil d’ Argoilles si cum chen i glatissent.
Et ceux d’Argoilles, d’aboyer et de glapir comme des chiens ;
Requerent Francs par si grant estultie, Puis, comme des fous furieux, ils cherchent les Français,
El’ plus espès si’s rumpent e partissent :
Se jettent au plus épais, rompent et coupent en deux l’armée de Charles,
3530 A icest colp en jetent morz .vii. milie. Aoi. Et du coup jettent à terre sept mille morts.


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Vers 3520.Amiraill. O. V. la note du vers 2615.

Vers 3521.Flur. O. V. la note du vers 611.

Vers 3527.E cil d’ n’est pas dans le manuscrit. ═ Lire chien.

Vers 3528.Franc. O. Il faut, pour le cas régime, Francs.

Vers 3529.Se’s. O. Ses est ici pour sic illos, et non pour si illos. C’est pourquoi nous avons imprimé si’s.

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