La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/Laisse 221

◄  Laisse 220 Laisse 221 Laisse 222  ►

CCXXI

De Franceis sunt les premeres escheles. Telles sont les premières colonnes de l’armée française.
Après les dous establisent la terce : Après ces deux-là, on forme la troisième.
En cele sunt li vassal de Baivere, Les barons de Bavière la composent,
A .xx. milie chevalers la preiserent ; Qui sont environ vingt mille chevaliers.
3030 Ja devers els bataille n’ert laissée ;
Certes, ce ne seront point ceux-là qui laisseront la bataille ;
Suz cel n’ad gent que Carles ait plus chere,
Car sous le ciel il n’est point de peuple que Charles aime tant,
Fors cels de France ki les regnes cunquerent. Sauf ceux de France, qui sont les conquérants des royaumes.
Li quens Ogers li Daneis, li puinnere, Ce sera le comte Ogier le Danois, le brave combattant,
Les guierat, kar la cumpaigne est fière. Aoi.
Qui commandera les gens de Bavière. Belle compagnie, en vérité !


◄  Laisse 220 Laisse 221 : notes et variantes Laisse 222  ►


Vers 3026. — Lire premières. ═ Je pense que nous avons peut-être affaire ici à un couplet féminin en ier, et qu’il faut plutôt lire en assonances : eschieles, tierce, Bavière, preisièrent, laissiée, chière, cunquièrent. Voyez le couplet ccxlix, qui nous semble dans le même cas.

Vers 3029.Milie n’est pas dans le manuscrit, mais a été aisément restitué d’après tous les autres manuscrits. ═ Lire chevaliers.

Vers 3030. — Lire iert, et, au vers suivant, ciel.

Vers 3033.Oger. O. Il faut Ogiers pour le cas sujet. Pour la légende d’Ogier, voy. la note des vers 96 et 749. ═ Puinneres. O. Les mêmes raisons qui nous ont décidé à écrire partout emperere et non empereres, nous font ici supprimer l’s final. V. la note du vers 1.

◄  Laisse 220 Laisse 221 Laisse 222  ►