La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/Laisse 218

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CCXVIII

Li Emperere tuz premereins s’adubet, L’Empereur est le premier à s’armer ;
lsnelement ad vestue sa brunie, Vite il endosse son haubert,
Lacet sun helme, si ad ceinte Joiuse, Lace son heaume et ceint Joyeuse, son épée,
2990 Ki pur soleill sa clartet n’en muet, Dont la clarté lutte avec celle du soleil.
Pent à sun col un escut de Girunde, Puis à son cou il suspend un écu de Gironne.
Tient sun espiet, ki fut fait à Blandune, Saisit sa lance qui fut faite à Blandonne,
En Tencendur sun bon cheval puis muntet, Et monte sur son bon cheval Tencendur,
(ll le cunquist es guez desuz Marsune, Qu’il a conquis aux gués sous Marsonne,
2995 Si ’n getat mort Malpalin de Nerbune), Lorsqu’il fit tomber roide mort Malpalin de Narbonne.
Laschet la resne, mult suvent l’esperunet, Charles lui lâche les rênes, et l’éperonne vivement :
Fait sun eslais veant cent milie humes. Devant cent mille hommes il fait un temps de galop,
Recleimet Deu e l’apostle de Rume. Aoi. Réclamant Dieu et l’Apôtre de Rome.


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Vers 2987.Empereres. O. V. la note du vers 1.

Vers 2990. — Pour la mesure du vers, lire claretet.

Vers 2991.Un escut de Biterne. O. D’après Venise IV, nous imprimons : Un escut de Girunde, qui est conforme à l’assonance de notre couplet. ═ Quant à Biterne, qu’on a bien à tort assimilé à Viterbe, voyez F. Michel, 1re éd., 173.

Vers 2992.Tient sun espiet, si’n fait brandir la hanste. O. Ce vers n’est pas encore assonancé comme il conviendrait : Venise IV nous donne : Ten sun espieu che fu fato à Blandone, que nous avons adopté.

Vers 2993.Ceval. O. V. la note du vers 1379.

Vers 2995.Nerbone. O. Nous avons adopté Nerbune, pour l’assonance.

Vers 2996.Esperonet. O. Même remarque.

Vers 2997.Mil humes. O. Correction de Mu.

Vers 2998.Rome. O. Même observation qu’au vers 2995.

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