La Catastrophe de la Martinique (Hess)/05

Librairie Charpentier et Fasquelle (p. 18-20).


V

LA TOPOGRAPHIE
LES DATES ET LES RAVAGES DU VOLCAN


Avant d’aller plus loin, pour qu’il ne se perde pas dans les renseignements et les entretiens qui vont suivre, je prie le lecteur de regarder la carte de la Martinique. Il verra que la partie Nord de l’île dessine à peu près une circonférence ayant au centre, et en point culminant, la Montagne Pelée.

De ce nœud orographique part, en rayonnant vers la mer, toute une série de contreforts limitant des vallées escarpées ou coulent des rivières.

À l’Ouest, la vallée de la rivière du Prêcheur, aboutissant au bourg du même nom ; puis la vallée de la Rivière Blanche ; la vallée de la rivière des Pères et de la Roxelane, qui coulaient dans les deux quartiers nord de Saint-Pierre ; la partie sud de la ville s’étendait sur le rivage, au pied de mornes dessinant un plateau allongé ; plus au sud encore, le bourg du Carbet.

Carte de la partie nord de la Martinique. Zones de dévastation du volcan
. . . . . 1851. ***** 5 mai. ————— 8 mai 1902.
===== 26 mai, 6 juin, 9 juillet 1902.

Voici maintenant « les dates du volcan » :

En mars, le cratère a des « vapeurs ».

Il « fume » fin avril.

Le 5 mai, il crache des boues qui emportent l’usine Guérin à la Rivière-Blanche. Le 6 mai, il fait couler des boues dans la Rivière des Pères et dans la Roxelane.

Le 8 mai, il détruit Saint-Pierre et sa banlieue, du Prêcheur au Carbet.

Le 20 mai, il couvre Fort-de-France de cendres et de cailloux.

Les 26 et 28 mai, il a deux éruptions qui étendent leurs ravages et font évacuer les communes du Nord, jusque-là épargnées, et où quelques milliers d’habitants se croyaient encore en sûreté.

Le 1er et le 6 juin, nouvelles éruptions…

… À quand les dernières ?[1]

À quand le repos de la montagne terrible ?

  1. Les télégrammes reçus de Fort-de-France pendant la « composition » de ce livre ont annoncé, à la date du 9 juillet, une éruption plus violente que les premières, et rendant absolument inhabitable le nord de l’île.