L’Orbe pâle/Sous la lune, un petit chien gratta ma porte

Eugène Figuière et Cie (p. 71).


SOUS la lune, un petit chien gratta ma porte. J’ai ouvert au petit chien résigné que sa jeunesse n’égaye pas, parce que l’homme, son maître, est brutal et injuste.

J’ai ouvert au petit chien et je l’ai regardé pour comprendre ce qu’il désirait.

Il n’avait besoin de rien, il avait dîné, il ne venait rien me demander, il n’est jamais rien venu me demander et il n’a reçu de moi que quelques caresses.

Le petit chien est entré sans bruit, il a attendu que je choisisse ma place préférée, puis, sur la terrasse, sous la lune, le petit chien s’est couché à mes pieds.

Pourquoi est-il venu silencieux et sans désir.

Pourquoi est-il venu si ce n’est pour attendre avec moi ?