L’Encyclopédie/1re édition/TRÉVISO

TRÉVOUX  ►

TRÉVISO, (Géog. mod.) Trevisi ou Trevisio, en latin Tarvisium ou Tervisium ; ville d’Italie dans les états de Venise, capitale du Trévisan, sur la riviere Silis ou Silé, à 18 milles au nord-ouest de Venise, à 20 au nord-est de Padoue, & à 25 à l’est de Bassano. Elle est décorée de plusieurs édifices publics. Son évêché suffragant d’Aquilée, est des premiers siecles. Long. 29. 48. lat. 45. 44.

Tréviso subsistoit du tems de l’empire romain, car on y a découvert une inscription où on lit ces mots, Mun-Tar, & une autre où l’on voit celui-ci, Decurion. C’en est assez pour regarder cette ville comme un ancien municipe. Elle fut sous la puissance des Goths, puisqu’après la réduction de Ravenne par Belisaire, & la détention de Vitigis, cette ville fut une de celles qu’ils remirent au vainqueur. Peut-être retomba-t-elle encore sous leur domination, lorsqu’Idibade eut vaincu Vitalius. Tréviso tomba dans la suite au pouvoir des Hongrois ; puis elle appartint aux Carares & aux Scaligers ; enfin elle se donna aux Vénitiens en 1388, & depuis ce tems-là, elle est demeurée toujours attachée à cette république. Jean Bonifacio & Barthélemi Burchelati, ont donné l’histoire de Trévise, on peut les consulter.

Non-seulement Tréviso fut sous la puissance des Goths, mais elle eut la gloire de donner la naissance à Totila roi de ce peuple. Il fut mis sur le trône après la mort d’Evaric, & rétablit par sa valeur & par sa conduite les désastres de la nation. Il reprit plusieurs provinces sur les Romains, toute la basse Italie, les îles de Corse, de Sardaigne & de Sicile. Il s’empara de Rome, en donna le pillage à ses troupes, & fit démolir une partie des murailles. Il continua de remporter quelques autres avantages contre les Romains ; mais il périt en 552, dans une bataille contre Narsès. (D. J.)