L’Encyclopédie/1re édition/TMOLUS

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TMOLUS, (Géog. anc.) montagne de l’Asie mineure, dans la Phrygie, & sur un des côtés de laquelle étoit bâtie la ville de Sardis. Homere, Catal. v. 373. dit que les Méoniens étoient nés au pié du Tmolus :

Qui aut Meonas adduxerunt sub Tmolo natos.

Denis le Périégete, v. 830. donne au Tmolus l’épithete de ventosus. D’autres ont vanté cette montagne comme un excellent vignoble. Virgile, Georg. l. II. v. 97. dit :

Sunt etiam Ammineæ vites, firmissima vina,
Tmolus & adsurgit quibus & rex ipse Phanœus.


Et Ovide, Metam. l. VI. v. 15. s’exprime ainsi :

Deseruere sibi nymphæ vineta Timoli.

Ovide n’est pas le seul qui ait dit Timolus pour Tmolus. Pline, l. V. c. xxjx. nous apprend que c’étoit le nom ancien de cette montagne, qui antea Timolus appellabatur. Son sommet, selon le même auteur, l. VII. c. lxviij. se nommoit Tempsis.

Galien fait de Tmolus une montagne de Cilicie, & parle du vin tmolite, ainsi appellé de la montagne qui le produisoit. C’est toujours du même Tmolus dont il est question ; il pouvoit être placé dans la Cilicie, parce qu’on voit dans Strabon que les Ciliciens habiterent autrefois dans le quartier où est le mont Tmolus. Le fleuve Pactole avoit sa source dans cette montagne.

Les Turcs la nomment Bozdag, c’est-à-dire, montagne de joie. Il y avoit au pié de cette montagne une ville nommée Tmolus, qui fut renversée par le tremblement de terre, ainsi que celles d’Ephèse, de Philadelphie & de Temnus, la cinquieme année de Tibere ; mais ce prince les fit rebâtir, comme on le voit par la base de la statue colossale de cet empereur à Pouzzol. (D. J.)