L’Encyclopédie/1re édition/TIMBRE

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TIMBRE, s. m. (Jurispr.) est la formule ou marque que l’on imprime au haut du papier & parchemin destiné à écrire les actes publics. Voyez ci-devant Papier, & Parchemin timbré. (A)

Timbre, s. m. terme de Bossetier ; ce sont deux cordes de boyau, posées sur la derniere peau d’un tambour, & qui lorsqu’on bat la peau de dessus, servent à faire résonner la caisse.

On dit en un sens assez voisin, le timbre d’une cloche, pour sa résonnance ; le timbre de la voix ; le timbre d’un instrument musical, d’airain ou de métal. (D. J.)

Timbre, s. m. (Commerce de dentelle.) c’est l’empreinte du cachet ou matrice du fermier, mise sur un petit morceau de papier de quatre à cinq lignes de largeur, & d’un pouce & demi de longueur, qui s’attache avec un double fil, au deux bouts de chaque piece de dentelle. Dict. du Comm. (D. J.)

Timbre, (Horlog.) petite cloche que l’on emploie dans toutes sortes d’horloges, de pendules, & de montres sonnantes, & sur laquelle frappe le marteau. Autrefois toutes les montres à répétition étoient à timbre ; mais aujourd’hui on les fait la plûpart sans timbre : ce qui leur a fait donner le nom de répétitions sans timbre Voyez Répétition.

Les meilleurs timbres viennent d’Angleterre. Ils sont faits d’un métal composé de cuivre de rosette, d’étain de Cornouaille, & d’un peu d’arsenic ; mais les différentes proportions dans le mélange de ces matieres, ne sont pas absolument déterminées ; c’est à celui qui en fait usage à les varier, pour découvrir celles qui produisent des timbres dont le son est le plus agréable.

Comme dans les carillons on a souvent de la peine à assortir les timbres à la suite des tons que l’on veut employer, on est alors obligé de les limer près de leurs bords, pour les rendre plus aigus. Voyez Carillon.

Timbre, s. m. (Pelleterie.) ce mot se dit d’un certain nombre de peaux de martes zibelines ou d’hermines, attachées ensemble par le côté de la tête, qui viennent ainsi de Moscovie & de Laponie ; chaque timbre, que l’on appelle aussi masse, est composé de vingt paires ou couples de peaux. Une caisse de marte zibeline assortie telle qu’elle vient de Moscovie contient dix timbres, qui font quatre cens peaux. On dit aussi un demi timbre, pour dire vingt peaux ou la moitié d’un timbre. Autrefois le timbre étoit en France de trente paires, ou soixante peaux. Le lunde de peaux contient trente-deux timbres. Savary. (D. J.)

Timbre, terme de Blason, ce mot se dit de tout ce qui se met sur l’écu qui distingue les degrés de noblesse ou de dignité, soit ecclésiastique, soit séculiere, comme la tiare papale, le chapeau des cardinaux, évêques & protonotaires, les croix, les mitres, les couronnes, bonnets, mortiers, & sur-tout les casques, que les anciens ont appellés particulierement timbres, parce qu’ils approchoient de la figure des timbres d’horloges, ou parce qu’ils résonnoient comme les timbres quand on les frappoit. C’est l’opinion de Loyseau qui prétend que ce mot vient de tintinnabulum.

Les armoiries des cardinaux sont ornées d’un chapeau rouge qui leur sert de timbre. Les rois & les princes portent le timbre ouvert ; les ducs, les marquis & les comtes le portent grillé & mis de front ; les vicomtes, les barons & les chevaliers le portent un peu tourné, & on le nomme alors de trois quartiers. (D. J.)