L’Encyclopédie/1re édition/PELOTON

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PELOTON, s. m. terme de Couturiere ; petite pelote de soie, de laine, de fil, de coton, & autres matieres, filée, dévidée en rond.

On nomme aussi peloton une espece de petit coussinet moins gros que la pelote, qu’on remplit ordinairement de son, & qu’on couvre de serge, d’étoffe, de velours, pour y mettre des épingles.

Peloton, terme de Paumier, ou ploton ; balle à jouer à la paume. On le dit ordinairement de celles qui ne sont pas encore couvertes, & qui ne sont encore qu’en corde.

Peloton, (Fabrique de tabac.) on forme de gros pelotons, ou grosses pelotes de tabac ; comme c’est au sortir du filage qu’il fait son plus grand déchet, & qu’il en fait moins tant qu’il reste en pelotons, on a coutume de l’y laisser le plus long-tems qu’il est possible ; après qu’il a été en pelotons, on le roule ; ce qui s’appelle le mettre en rôles. (D. J.)

Peloton, en terme de Guerre, est un petit corps quarré de 40 à 50 hommes, qu’on tire d’un bataillon d’infanterie, & qu’on place entre des escadrons de cavalerie pour les soutenir, ou que l’on met en embuscade dans des passages étroits & des défilés, qui ne pourroient contenir un bataillon ou un regiment entier.

Ce mot est formé par corruption du vieux mot françois peloton, qui signifie un tas ou un paquet de fil roulé.

Les grenadiers sont généralement rangés en peloton à côté des bataillons. Voyez Bataillon. Chambers.

On donne aussi le nom de pelotons à des petits corps d’infanterie qu’on emploie à couvrir les angles des bataillons quarrés & triangulaires. Le peloton a toujours moins de cent hommes.

L’ordonnance du 6 Mai 1755 donne le nom de peloton à deux compagnies couplées ou jointes ensemble. Voyez & Évolutions (Q)