L’Encyclopédie/1re édition/NÉPHRÉTIQUE

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NÉPHRÉTIQUE, s. f. (Méd.) dans le sens le plus étendu que l’on donne ici à la néphrétique, elle signifie ici toutes sortes de douleurs des lombes, dans l’endroit où sont placés les reins. Les auteurs ne décident point unanimement si l’on doit appeller néphrétique vraie, celle qui vient du calcul ou de l’inflammation des reins. Les autres especes sont nommées fausses néphrétiques.

Non-seulement les reins & les ureteres douloureux, mais encore les lombes, la moëlle épiniere, le mesentere, l’estomac, la rate, le foie, la vésicule du fiel, les intestins, la matrice & les vertebres des lombes attaqués de douleur, se rapportent souvent à ce titre.

De-là naît grand nombre de maladies générales qui peuvent attaquer une partie en particulier, & produire la néphrétique : ces maladies ont leurs caracteres propres, à la faveur desquels on doit les distinguer avec soin les unes des autres.

Ainsi dans la fievre, le scorbut, le catharre, le rhumatisme, la goutte, la cacochymie, les spasmes, les maladies érésipélateuses, la passion hystérique, l’affection hypocondriaque, la mélancholie, l’acrimonie du suc nerveux, la suppression d’un ulcere, si la matiere vient à se porter aux reins ou aux lombes, & qu’il se fasse une métastase dans ces parties, il résulte des néphrétiques de différentes especes.

Quelquefois il en arrive aussi par sympathie dans la cardialgie, la colique, la cacochylie, la constipation, la dyssenterie, les hémorrhoïdes, l’hernie, les fleurs-blanches. La néphrétique attaque encore les femmes grosses, celles qui sont en mal d’enfant, les nouvelles accouchées, celles qui avortent, celles qui ont leurs regles. De plus cette maladie survient à la suppression des mois & à leur flux immodéré, à la tympanite, à la douleur des lombes ; on doit alors la traiter suivant le titre général de la sympathie.

Mais à proprement parler, la néphrétique doit sa naissance à l’inflammation des reins qui contiennent le calcul, à l’acrimonie de leur mucosité & à celle de l’urine qui est devenue plus considérable. Il n’est pas possible de rapporter tous les accidens qui peuvent suivre la néphrétique, parce que les parties qu’elle attaque & les causes qui la produisent varient à l’infini. Quand donc on aura découvert la cause de la néphrétique, on se conduira conséquemment pour tâcher de la guérir. (D. J.)

Néphrétiques, se dit en matiere médicinale, de remedes indiqués dans les maladies des reins, de la vessie ; ce sont des diurétiques doux, adoucissans, tels que le nitre, la guimauve, la graine de lin, l’alkekenge, &c. Voyez Diurétique & Néphrétique.

Néphrétique, bois. Voyez Bois néphrétique.

Néphrétique pierre, (Hist. nat. Minéral.) lapis nephreticus, les Naturalistes ne sont point d’accord sur la pierre à laquelle ils donnent le nom de néphrétique. Wallerius dit dans sa Minéralogie, que c’est une pierre gypleuse, verte, & demi-transparente. D’autres ont donné ce nom à une espece de jaspe verd ; d’autres à une agate verdâtre ; d’autres à la malachite ; d’autres enfin ont donné ce nom par excellence à la pierre appellée jade. Voyez cet article. Ce nom lui vient du préjugé où l’on a été que cette pierre portée sur les reins, étoit propre à calmer les douleurs que l’on sentoit dans cette partie. Ceux qui auront assez de foi pour recourir à ce remede, ne risqueront rien de prendre pour cela celle de toutes ces pierres qui leur conviendra le mieux ; elles paroissent toutes également incapables de donner du soulagement, à moins que l’imagination seule ne fût attaquée. (—)