L’Encyclopédie/1re édition/LACONICON

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LACONICON, s. m. (Littérat.) le laconique étoit l’étuve seche dans les palestres greques, & l’étuve voûtée pour faire suer, où le bain de vapeur portoit chez les Latins le nom de tepidarium. Ces deux étuves étoient jointes ensemble, leur plancher étoit creux & suspendu pour recevoir la chaleur de l’hypocauste, c’est-à dire d’un grand fourneau maçonné au dessous. On avoit soin de remplir ce fourneau de bois, ou d’autres matieres combustibles, dont l’ardeur se communiquoit aux deux étuves, à la faveur du vuide qu’on laissoit sous leurs planchers.

L’idée d’entretenir la santé par la sueur de ces sortes d’étuves, étoit de l’invention de Lacédémone, comme le mot laconicon le témoigne ; & Martial le confirme dans les vers suivans.

Ritus si placeant tibi laconum,
Contentus potes arido vapore,
Crudâ virgine, Martiaque mergi.

Les Romains emprunterent cet usage des Lacédémoniens ; Dion Cassius rapporte, qu’Agrippa fit bâtir un magnifique laconicon à Rome l’an 729 de sa fondation, ce qui revient à l’année 25 avant Jesus-Christ. L’effet de ces sortes d’étuves, dit Columelle, est de réveiller la soif & de dessécher le corps. On bâtissoit les laconiques avec des pierres brûlées, ou desséchées par le feu. (D. J.)