L’Encyclopédie/1re édition/HYMETTE

Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 394-395).
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HYMETTE (le Mont,) Géog. anc. en latin Hymettus ; Hérodote dit Hymessus : montagne de Grece dans l’Attique, près de la ville d’Athènes, au midi oriental, sur la côte du golfe Saronique.

Cette montagne est fort célebre dans les écrits des Poëtes, à cause de l’excellent miel que l’on y recueilloit.

Martial, liv. VII. epig. 87. nous dit,

Pascat & Hybla mas, pascat Hymettos apes.


Silius Italicus, liv. XIV. v. 200. s’exprime en ces mots,

Tùmque nectareis vocat ad certamen Hymettum
Audax Hybla favis.


Horace, liv. II. satyr. v. 15. se moque d’un homme délicat qui refuseroit de boire du vin de Falerne, s’il n’étoit adouci avec du miel d’Hymette.

Nisi Hymettia mella Falerno
Ne biberis diluta.

Le mont Hymette s’appelle encore aujourd’hui par quelques francs monte Metto ; mais on le nomme généralement Lamprovouni. Il est dans la Livadie, entre Sétine & le cap Colone, & s’étend depuis le golfe d’Engia jusqu’au détroit de Négrepont.

M. Spon qui a eu la curiosité de le visiter, en parle ainsi dans son voyage, tome II. p. 129. Le mont Hymette est à un mille d’Athènes, & n’a guere moins de sept à huit lieues de tour. Le dessus n’est ni habité ni cultivé ; il y a cependant un couvent de Grecs au nord de la montagne, que les Turcs nomment Cosbachi. On y fait quantité de miel qui est fort estimé, parce qu’il est moins âcre que les autres sortes de miel de la montagne, qu’il est d’une bonne consistance, d’une belle couleur d’or, & qu’il porte plus d’eau qu’aucun autre, quand on en veut faire du sorbet ou de l’hydromel.

Strabon assure que le meilleur miel du mont Hymette, étoit celui qui se recueilloit proche des mines d’argent, qui sont maintenant perdues. On l’appelloit Acapuiston, parce qu’il étoit fait sans fumée ; aussi le fait-on de même à présent sur le mont Hymette, sans étouffer les vieilles abeilles avec la fumée de soufre, comme on le pratique en quelques pays. C’est pour cela qu’elles y multiplient beaucoup, & qu’on recueille quantité de miel, non-seulement dans le couvent dont j’ai parlé, mais dans tous les autres du mont Penteli ; leurs ruches sont couvertes de cinq ou six petites planches, où les abeilles commencent d’attacher leurs rayons ; on y met un petit toît de paille par-dessus ; lorsqu’ils veulent partager leurs ruches, ils n’ont qu’à tirer pendant que les abeilles sont en campagne, la moitié des planches qui tiennent les rayons attachés, & les placer dans une autre ruche ; ils posent en même tems une ruche neuve au même endroit de la vieille, & qui est bâtie de la même façon ; alors les abeilles revenant du fourrage, prennent cette ruche pour leur ancien logis, & ne trouvant rien dedans, elles commencent à former leurs cellules.

Les herbes & les fleurs odoriférantes qui croissent au mont Hymette, ne contribuent pas peu à l’admirable manufacture de ces ouvrieres industrieuses. Enfin, le monastere grec Cosbachi fait du miel tant qu’il veut, & ne paye pour tous droits, qu’un sequin au vayvode ; le miel des autres monasteres qui sont sur la même montagne, n’a pas une si grande réputation à Constantinople. (D. J.)

Hymette (marbre d’) hymettium marmor, Hist. nat. nom d’un marbre connu des anciens ; il étoit blanc mêlé quelquefois d’autres couleurs ; il étoit sur-tout remarquable par sa finesse & par le poli qu’il prenoit ; les Romains s’en servoient dans les édifices publiques.