L’Encyclopédie/1re édition/HYDATIDE

Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 359-360).
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HYDATIDE, s. f. (Med.) ὑδατὶς, aquula ; c’est, selon Galien (lib. XIV. meth. med.), une sorte de tumeur qui se forme d’une matiere aqueuse & graisseuse, sous la peau d’une paupiere, sur-tout de la supérieure, où elle cause ordinairement une fluxion qui empêche d’ouvrir l’œil.

Cette maladie se traite comme l’œdeme de la paupiere ; voyez Œdeme (paupiere), & le Traité des maladies des yeux, de Maître-Jan.

Mais, en général, les Medecins entendent par hydatides toutes sortes de tumeurs vésiculaires, qui se forment ordinairement, en assez grand nombre, tout-à-la-fois, dans les intervalles des nœuds des vaisseaux lymphatiques (voyez Lymphatiques, vaisseaux.), qui s’engorgent quelquefois, de maniere à être dilatés à un point étonnant.

De pareilles tumeurs se présentent rarement à la surface du corps ; cependant Skenkius, dans ses observations, fait mention d’hydatides, qui s’étoient formées sur le dos, grosses comme des œufs : on trouve aussi, dans les observations de M. Deidier, qu’il en avoit vû sur le bras, qui formoient comme une grape de perles.

Ce sont, sur-tout, les visceres que les observations nous démontrent être le plus susceptibles d’hydatides : Rhuysch rapporte (Observations Anatomiques, 17. 83.) avoir vû toute la masse du foie changée en un monceau d’hydatides : Pison a aussi observé (Tractat. de collect. seros.) des hydatides dans les poumons : on en a vû dans la rate, le mésentere, qui avoient été la source de l’hydropisie ascite, en tant qu’elles s’étoient rompues & avoient donné lieu à un épanchement de lymphe dans le bas ventre ; la matrice & les parties qui en dépendent, les ovaires sur-tout, sont aussi très souvent affectés de cette sorte de tumeur. Voyez Hydropisie, Matrice, Ovaire

Ainsi les hydatides ne proviennent que d’un engorgement des vaisseaux lymphatiques, qui se dilatent extraordinairement, sous forme de vésicules, à cause de l’étranglement que font les valvules dans ces vaisseaux.

On ne peut pas indiquer de traitement pour les hydatides, qui ont leur siége dans quelqu’un des visceres ; il n’y a point de signe marqué, constant, qui puisse en faire connoître l’existence : d’ailleurs, ils sont plûtôt un symptome de maladie qu’une maladie en soi. S’il en paroît sur la surface du corps (ce qui est fort rare, parce que les vaisseaux lymphatiques ne sont pas libres) dans le tissu de la peau, comme dans des parties plus molles, on peut y employer les résolutifs spiritueux, pour les dissiper, si l’on ne juge pas à propos de donner issue à l’humeur qui les forme ; ce qui doit cependant être pratiqué le plus souvent, lorsque les tumeurs sont considérables.