L’Encyclopédie/1re édition/HÉRÉES

Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 157).

HÉRÉES, s. f. pl. (Antiq.) fêtes en l’honneur de Junon, à Argos, à Samos, à Egine, en Elide & en plusieurs autres villes de la Grece ; vous en trouverez la description dans Potter, Archoeolog. græc. l. II. c. xx. t. 1. p. 397. Je ne dirai qu’un mot de la maniere dont on les célébroit à Argos.

Là après avoir immolé cent bœufs à la déesse, tous les jeunes gens du lieu se disputoient chaque année le prix proposé. Au-dessus du theatre il y avoit un quartier fort d’assiete, où l’on clouoit un bouclier de maniere qu’il étoit très-difficile à arracher ; celui qui y parvenoit ; recevoit pour le prix de sa victoire une couronne de myrthe, & un bouclier d’airain ; de-là vient que le lieu s’appelloit Aspis, c’est-à-dire le bouclier. Ce prix ne regardoit pas seulement la jeunesse d’Argos, les étrangers étoient aussi admis à y concourir, comme il paroit par l’Ode VII. des Olympioniques de Pindare, où Diagoras de l’île de Rhodes est loué d’avoir remporté le prix : « Le bouclier d’airain l’a connu », dit Pindare dans son style poétique.

Au reste ces fêtes sont nommées Hérées, du nom grec Ἥρη, Junon. (D. J.)