L’Encyclopédie/1re édition/CILIAIRES

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CILIAIRES, adj. en Anatomie, se dit de différentes parties de l’œil ; glandes ciliaires, procès ciliaires, ligament ciliaire, les nerfs ciliaires. Voyez Œil.

Les glandes ciliaires sont des grains situés dans le tissu cellulaire des paupieres ; Meibomius décrivit leurs conduits en 1666, trois ans après les avoir découverts.

Procès ciliaires, est le nom que Ruisch a donné aux fibres de l’uvée. Voyez Uvée. (L)

Ciliaire, (ligament) appartient à l’œil, & a été ainsi appellé à cause de la ressemblance qu’il a avec les cils ou poils des paupieres. Voyez Ligament.

Des fibres un peu épaisses partent de la choroïde presque une ligne plus en-arriere que le ceintre orbiculociliaire, derriere l’uvée, au commencement de laquelle elle a sa partie moyenne. Elles vont de toutes parts transversalement à la circonférence du crystallin, blanches quand on a lavé leur couleur, mêlées pareillement de tuyaux grands & vermiformes, faisant un arc qui s’accommode au crystallin ; convexes en-devant, couchées sur l’humeur vitrée, ensuite sur le crystallin, à la partie antérieure duquel elles s’inserent au-dedans du plus grand cercle ; tenant manifestement dans le bœuf à la capsule vitrée, à celle du crystallin, & à la rétine, plus légerement à la vitrée dans l’homme.

Descartes a dit, dans sa dioptrique, que la contraction des ligamens du crystallin lui donnoit un mouvement par lequel il devenoit plus convexe pour voir ; dioptr. ch. iij. & il a confirmé cette opinion par quelques expériences. Grew, dans sa cosmolog. sacr. Collins. p. 906. Parisinus, dissect. de l’ourse, p. m. 79. Bidloo, de oculis, qui affirme, p. 30. qu’on voit visiblement ce changement de figure dans les oiseaux, ont suivi ce grand philosophe. Bourdelot, suivant Denis, confér. 4. dit que la pupille s’étant retrécie à cause de la proximité des objets, le crystallin prenoit plus de convexité en son milieu pour mieux voir les objets trop proches. Cependant, Molinetti, p. 147. Brisseau, p. 77. Bohn, p. 366. veulent au contraire que l’action du corps ciliaire soit d’applatir le crystallin. D. Phelippeaux, suivant Stenon, can. carch. diss. p. 104. Wintringham, pag. 301. & en dernier lieu Santorini, ont embrassé le même système ; ce dernier ayant vû des stries sur le crystallin d’un aveugle, & comme des vestiges du ligament ciliaire. ch. jv. n. 2.

Porterfields, l. c. p. 187. & suiv. conteste ce changement de la figure du crystallin : en effet l’extrème mollesse du ligament n’est pas faite pour surpasser la structure dense & élastique de la capsule : de plus, on peut objecter l’arc que font ces ligamens ou leur direction, qui fait au crystallin un angle fort obtus ; ce qui ne peut favoriser le changement. Hall. (L)