L’Encyclopédie/1re édition/CAPITOLINS

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 2p. 632-633).
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CAPITOLINS, adj. pl. (Hist. anc.) jeux capitolins, ludi capitolini. Camille les institua en mémoire de la levée du siége du capitole par les Gaulois, ou plûtôt de ce que le cri des oies avoit empêché ces barbares de surprendre cette citadelle. On les célébroit tous les ans en l’honneur de Jupiter Capitolin. Plutarque dit qu’une partie de ces jeux consistoit en ce que les crieurs publics mettoient les Etruriens à l’enchere, & qu’on prenoit un vieillard qu’on habilloit avec la robe prétexte & une bulle d’or au cou pour représenter les rois d’Etrurie ; origine qui ne paroît pas avoir beaucoup de rapport à l’évenement que Camille avoit prétendu retracer dans l’institution de ces jeux.

Domitien en institua de nouveaux, nommés agones capitolini, dans lesquels non-seulement les lutteurs, les gladiateurs, les conducteurs de chars, & les autres athletes s’exerçoient, mais encore les poëtes, les orateurs, les historiens, les musiciens, & les acteurs de théatre, se disputoient des prix. Ces nouveaux jeux capitolins se célébroient de cinq en cinq ans : l’empereur lui-même y distribuoit les couronnes ; & ils devinrent si fameux, qu’au calcul des années par lustres on substitua l’usage de compter par jeux capitolins, comme les Grecs avoient fait par olympiades. Il paroît pourtant que cet usage ne fut pas de longue durée. (G)