L’Encyclopédie/1re édition/CAMPANE

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 2p. 576).
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CAMPANE, s. f. terme d’Architecture, du Latin campana, cloche. On donne ce nom au corps du chapiteau corinthien & de celui du composite, parce qu’ils ressemblent à une cloche renversée : on l’appelle aussi vase ou tambour, & le rebord qui touche au tailloir se nomme levre.

Campane, ornement de sculpture en maniere de crépines, d’où pendent des houpes en forme de clochettes pour un dais d’autel, de throne, de chaire à prêcher, comme la campane de bronze qui pend à la corniche composite du baldaquin de S. Pierre de Rome.

Campane de comble, ce sont certains ornemens de plomb chantournés & évuidés qu’on met au bas du faîte d’un comble, comme il s’en voit de dorés au château de Versailles.

Campanes, voyez Gouttes. (P)

Campane, ouvrage de Boutonnier ; c’est une espece de crépine ou de frange faite de fil d’or, d’argent, ou de soie, qui se termine par en-bas d’espace à autre par de petites houpes semblables à des clochettes ; ce qui leur a fait donner le nom de campane, qui vient du mot Latin campana.

Quoique les marchands Merciers vendent dans leurs boutiques des houpes & campanes coulantes ou arrêtées, montées sur moules & bourrelets, noüées & à l’aiguille, il n’y a cependant que les maîtres Passementiers Boutonniers qui ayent la faculté de les fabriquer, suivant l’article vingt-troisieme de leurs statuts du mois d’Avril 1653.

Campane, tirage des soies ; c’est le nom que les Piémontois ont donné à une des roues principales de la machine à tirer les soies. Voyez à l’article Soie, le tirage des soies.