L’Aurore (Chapman)

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Marines
Les Fleurs de GivreÉditions de la Revue des Poètes (p. 169-170).


l'aurore


 


La nuit pâle s’enfuit ; l’étoile d’or s’éteint.
Dans les joncs somnolents s’éveillent des bruits vagues.
La mer blanchissante a des frou-frous de satin
Sur les galets polis et clairs comme des bagues.

Dans l’anse tout s’anime, hommes, bateaux et dragues.
Sur la dune, grisé de l’arôme du thym,
Le bouvreuil se querelle avec l’écho mutin.
La mauve et le pétrel rasent le pli des vagues.


La brume, qui voilait le fluide cristal
De ses plis opalins, dont la blancheur éclate,
S’envole sous le feu du flambeau matinal.

Et, rougissant la lame aux chatoîments d’agate,
Le soleil qui se lève, ardent et triomphal,
Sur l’horizon déroule une écharpe écarlate.