L’Anti-Justine ou les délices de l’Amour (1864)/6

Vital Puissant ? (p. 14-16).

CHAPITRE VI.

De l’époux qui se fait enculeur.

Je passerai sous silence mes couilleries avec ma femme clandestine, puisque je n’ai jamais avoué ce mariage avec Conquette. C’était une jolie grêlée faite au tour, ayant un con tellement insatiable que je fus obligé de lui mettre la bride sur le cou et de la laisser foutre avec qui elle voudrait. Elle était fille d’un traiteur de la rue Saint-Jacques et sœur du libraire Petite Beauté ; elle est morte syphilisée longtemps après m’avoir donné deux filles. Ah ! qu’elle foutait bien ; jamais femme enconnée n’a brouetté son cavalier comme Conquette. Elle est la seule créature que j’aie enculée, mais sur son invitation, quand sa santé fut douteuse. Elle me donna ensuite le cul de sa sœur cadette, en me disant que c’était encore le sien, et je la croyais ; mais la jeune personne se faisait enconner ; je m’apperçus de la tricherie, dont je ne témoigne rien… Cela fut délicieux, mais ce n’est que de la fouterie ordinaire.

Quand ma belle-sœur fut mariée, ma femme séduisit sa coiffeuse, à laquelle elle recommanda bien de se faire enculer, alléguant que j’y étais accoutumé, mais cette fille m’ayant averti dans la journée, je l’enconnai la nuit sans que Conquette s’en aperçût. J’eus ainsi six coiffeuses, toutes jolies, pendant douze ans ; ma femme les payait, croyant me cacher par ce moyen qu’elle avait la vérole. Ce fut ainsi que j’attendis les conins délicieux qui m’étaient destinés par la nature.

C’est après la dernière coiffeuse que Conquette mourante, ayant remarqué qu’un de mes cadets courtisait ma fille-nièce Beauconin, qu’on ne voulait pas lui donner, et qu’il en était aimé, proposa à Mariette de se le laisser mettre par son amant, mais craignant que le jeune homme ne pût la dépuceler, elle me dit que la dernière coiffeuse m’envoyait une de ses élèves qu’il fallait enconner, et sans parler, parce que ma nièce couchait dans la chambre voisine, il y avait des raisons pour ne pas enconner l’élève coiffeuse de la mienne… Pourvu que je foutisse un jeune con, peu m’importait… J’allai nu au lit ; je trouvai des tétons naissants, un conin qui tressaillait… je dépucelai !… J’avais enconné trois fois lorsqu’on vint me faire retirer ; je crus que c’était la convention, mais ayant écouté, je fus très étonné d’entendre éperonner de nouveau ma monture, et ma femme instruire en les encourageant et son neveu et sa nièce. Je me remis dans mon lit tout pensif ; le lendemain, je demandai une explication à Conquette. « Eh bien quoi ! dit-elle, vous avez dépucelé votre nièce Beauconin avant que son cousin le lui mît, parce que je craignais qu’il ne pût la déflorer. » Je fus enchanté ; j’avais eu les prémices de la fille implantée un jour de fête dans le con de Marie Linguet, mais je dissimulai ma joie ; c’était un heureux pronostic pour les plaisirs dont je me flattais de jouir depuis longtemps et dont le moment approchait : j’y touche enfin !