L’économie politique en vingt-deux conversations/Les salaires

Traduction par Caroline Cherbuliez.
Établissement encyclographique (p. 285-293).


LES SALAIRES.


John Hopkins n’oublia pas la bonne leçon que lui avait donnée la fée ; mais il fut loin d’en tirer tout le parti qu’il aurait dû.

Il sentait qu’il n’avait pas trouvé le remède au mal dont il gémissait ; et, après y avoir de nouveau longtemps réfléchi, et en avoir beaucoup causé avec ses voisins, il vint à penser qu’il fallait en effet laisser le riche vivre à sa manière et satisfaire à son aise toutes ses fantaisies, mais qu’on devait exiger de lui qu’il récompensât plus généreusement les services du pauvre.

« Tout bien considéré, c’est par le travail de nos mains et à la sueur de notre front que sont produites toutes les choses dont il a besoin ; sans nous, qui labourons la terre et qui semons le blé, il n’aurait pas de pain ; il est donc parfaitement juste qu’il nous paie bien. Si nos salaires étaient doublés, nous pourrions vivre aisément, et le riche n’en serait pas plus pauvre ; car une augmentation de salaire n’est rien pour un homme qui vit dans l’opulence, et ce serait un changement très-important pour nous autres pauvres gens. »

Ravi de cette heureuse découverte, John partit pour aller prier la fée de vouloir bien, par un coup de sa baguette, doubler le salaire de tous les ouvriers.

« Es-tu sûr, lui demanda-t-elle, de n’avoir ensuite aucune raison de te repentir de cette requête, si je te l’accorde ?

— Oh ! dit John, je ne puis me tromper cette fois, car j’ai examiné la chose à fond.

— Eh bien ! reprit la fée, nous allons essayer ; mais ce sera seulement pour trois mois ; après ce terme, tu jugeras toi-même si cela doit toujours continuer. »

John retourna chez lui avec l’espoir d’une gracieuse réception de la part de sa femme, et comme il ouvrait la porte, son regard tomba sur elle avec anxiété.

« J’ai de bonnes nouvelles à t’apprendre, John, s’écria-t-elle d’un air joyeux. Monsieur l’intendant du château est venu pour te payer ta semaine, et, regarde, il m’a donné cet argent, parce que, à ce qu’il dit, on vient de faire une nouvelle loi qui double le salaire des ouvriers. »

John remercia, en lui-même, la fée, de la promptitude avec laquelle elle avait exaucé ses vœux. La bonne nouvelle se répandit bientôt dans tout le village, et la joie devint générale.

Hopkins résolut de s’accorder un peu de récréation ; et le lendemain étant jour de marché, au lieu d’envoyer sa femme à la ville, il lui proposa de s’y rendre lui-même, parce qu’il voulait employer une partie de son argent à acheter des habits à ses enfants couverts de haillons. Sa femme y consentit à condition qu’il se chargerait d’un panier de prunes et d’un paquet de tresses de paille, qu’une de ses filles avait préparées pour être vendues au marché.

Il partit donc, et sa joie fut grande en apprenant que les prunes et les tresses de paille avaient considérablement haussé de prix. Il ne se doutait guère qu’il en était la cause ; mais ayant été aux informations, on lui dit que la condition de la classe ouvrière s’étant améliorée par l’augmentation des salaires, le débit des chapeaux de paille s’était beaucoup accru ; chacun pouvait et voulait en acheter, et de là venait la hausse produite tout à coup dans le prix des tresses qui servent à faire ces chapeaux.

« Et les prunes, demanda John au marchand de fruits, d’où vient que leur prix s’est élevé ?

— C’est que je n’en ai plus ; ce matin j’en avais un beau choix, mais il est venu un si grand nombre de petits gamins avec leurs deux sous pour en acheter, qu’à neuf heures je les avais déjà toutes vendues ; et cela se comprend : maintenant que le père gagne le double de ce qu’il gagnait hier, comment refuserait-il à ses enfants quelques sous pour acheter du fruit ? J’ai commencé par vendre mes prunes deux sous la livre ; mais quand j’ai vu qu’il ne m’en resterait pas pour finir ma journée, je les ai mises à trois. Quant à votre panier, Hopkins, je vous le paierai à raison de deux sous la livre.

John, sans trop bien comprendre ses explications, remercia le marchand, et se dit en lui-même :

« Il paraît que j’ai enfin trouvé le remède à nos maux, et pour cette fois la baguette de la fée n’a produit que des bienfaits. »

Lorsqu’il eut vendu ses prunes et ses tresses, il se rendit chez le marchand drapier pour acheter des vestes à ses garçons ; mais il trouva que le drap avait renchéri de deux francs par aune, et comme il en exprimait sa surprise :

« Cela n’empêche pas, lui répondit le marchand, que les pratiques n’abondent aujourd’hui dans ma boutique. En vérité, je crois que chaque habitant de la ville veut avoir un habit neuf ; mais je suis loin d’avoir du drap pour tous : ainsi ceux qui ne voudront pas y mettre un prix aussi élevé pourront s’en passer.

— Il me semble que cela n’est pas juste, dit John ; puisque le drap ne vous coûte pas plus qu’au dernier marché, ne pourriez-vous pas le vendre au même prix ?

— C’est possible, répliqua le marchand ; mais je profite de ce que je puis gagner davantage, et rien n’est plus naturel. Ne savez-vous pas, John, que vous augmentez le prix de votre blé lorsqu’il y en a peu au marché, tandis que vous êtes obligé de le donner à tout prix lorsqu’il y en a beaucoup et peu d’acheteurs ? Je me trouve dans ce moment avoir plus de demandes que je n’en puis satisfaire, pourquoi donc vous donnerais-je mon drap plutôt qu’à un autre qui me le paiera davantage ? Comme dit le proverbe, il faut faucher l’herbe pendant que le soleil luit.

— En effet, pensa John, n’ai-je pas moi-même vendu mes prunes et mes tresses de paille plus cher qu’au précédent marché, et cependant elles ne me coûtaient pas davantage ; il est juste que le marchand drapier fasse de même.

— Voici un bon temps, monsieur, reprit-il en s’adressant au marchand, et nous avons tous le droit d’en tirer le meilleur parti possible ; mais comme mes garçons peuvent attendre encore quelque temps, je reviendrai lorsque vous aurez reçu de nouveau drap, parce qu’alors il sera sûrement moins cher.

— Je ne puis vous le promettre, mon ami ; il est difficile de prévoir ce qui résultera de cette hausse du salaire des ouvriers ; c’est une chose si étrange ! Il semble au premier coup-d’œil que ce soit un signe de prospérité ; mais, comme vous savez, John Hopkins, tout ce qui reluit n’est pas or.

— Mais lorsque vous serez mieux assorti, et que vous aurez de la marchandise pour toutes vos pratiques, je ne vois pas pourquoi vous continueriez à la vendre aussi cher ?

— Je n’ai pas le temps d’examiner cette question ; mais je crois que, lorsque je retournerai à la manufacture pour faire de nouvelles provisions, le fabricant ne me livrera plus le drap au même prix, ayant lui-même de plus fortes demandes et sachant que les marchands le vendent plus cher. D’ailleurs, ajouta le marchand en se frottant les mains, il faut maintenant qu’il paie ses ouvriers deux fois autant que ci-devant, et il se ruinerait s’il ne doublait pas aussi le prix de ses marchandises ; n’est-il pas vrai, Hopkins ?

— Cela me semble juste, en effet, dit John.

— Eh bien ! vous sentez maintenant que si je dois payer le drap plus cher, il faut aussi que je le vende plus cher, ou que je ferme ma boutique, si je ne veux pas faire banqueroute.

— Je ferai donc aussi bien, pensa John, d’acheter mon drap aujourd’hui. » Mais en payant il s’aperçut qu’il avait tout juste de quoi acquitter son compte. Il en fut un peu désappointé, car il s’était flatté qu’il lui resterait assez d’argent pour s’acheter aussi une veste de maison, et il avait promis d’apporter à Jenny un dé à coudre, et à James un sifflet d’un sou. »

Il était impatiemment attendu par sa femme et ses enfants ; les deux plus jeunes étant venus à sa rencontre, l’ayant aperçu de fort loin, coururent avertir leur mère qu’il arrivait avec un gros paquet sur les épaules.

Lorsqu’il fut entré dans sa chaumière, et qu’il eut essuyé son front, il parla de la bonne vente qu’il avait faite. Sa femme l’embrassa tendrement, l’appelant un bon et digne homme ; et ses enfants, tout en faisant des sauts de joie, s’empressèrent de détacher les nœuds qui liaient le paquet.

Le contenu en était fort au-dessous de leur attente, et ils cherchèrent en vain les petits présents qu’on leur avait promis. John leur fit alors le récit de tout ce qui s’était passé au marché.

« Ah ! s’écria sa femme impatientée, je ne vois pas que cela nous avance beaucoup de recevoir double salaire, si toutes les choses dont nous avons besoin doivent aussi doubler de prix.

— Heureusement, dit John, que je ne suis pas le seul de la famille qui gagne son pain. N’avons-nous pas Dick et Sally qui travaillent chacun de leur côté ; si nous manquons de quelque chose, ils nous aideront. »

Quelque temps après Dick revint à la maison ; mais, hélas ! loin d’être en état de secourir ses parents, il leur apportait la triste nouvelle qu’il venait d’être renvoyé de la fabrique où il était occupé.

« Comment donc ! lui demanda son père ; n’étais-tu pas content de ton nouveau salaire ?

— Oh ! répondit le jeune homme, c’était bien les premières semaines ; mais j’aurais beaucoup préféré qu’il n’y eût pas de changement et conserver ma place.

— Mais si tu faisais bien ton devoir, pourquoi as-tu été renvoyé ?

— Quant à cela, mon maître était très-satisfait de moi ; mais la hausse des salaires l’a obligé de renvoyer la moitié de ses ouvriers, et j’ai été de ce nombre.

— S’il renvoie la moitié de ses ouvriers, il fera la moitié moins d’ouvrage ; comment donc pourra-t-il continuer à fournir les marchands en détail ?

— Il dit que les demandes sont beaucoup moins considérables depuis que cette nouvelle loi a passé.

— Voilà qui est faux ! s’écria John ; car il n’y a pas un mois que le marchand drapier m’a assuré qu’il vendait beaucoup plus de drap depuis le changement des salaires, quoiqu’il le vendît plus cher qu’auparavant.

— C’était comme cela au premier moment, parce que chacun se trouvant posséder plus d’argent qu’il n’en avait jamais eu jusque là, se croyait riche et en état de faire beaucoup plus de dépense ; mais quand on a vu hausser le prix des marchandises, et que plusieurs ouvriers ont été privés de leur gagne-pain, on a bien vite restreint ses dépenses aux choses de première nécessité. «

Hopkins se mordit les lèvres, prit un air capot, et ne trouva pas un mot à répliquer.

« Non, reprit Dick, autant le commerce allait bien précédemment, autant il va mal maintenant.

— Je le vois à mes dépens, dit madame Hopkins ; au dernier marché, j’ai eu bien du mal à vendre mes fruits et les tresses de Jenny la moitié de ce qu’ils se vendaient il y a quelques semaines. »

La baisse dans le prix des marchandises parut favorable à John, qui dans ce moment n’avait rien à vendre et se proposait d’acheter beaucoup de choses. Cette réflexion lui rendit le courage.

« Je crois, Dick, que si les choses continuent à se vendre à un prix modéré, et que les salaires restent tels qu’ils sont, nous nous en trouverons très-bien ; j’aurais mieux fait d’attendre un peu plus tard pour acheter les vestes de tes frères.

— C’eût été plus sage encore de ne pas les acheter du tout, mon père, et c’est ce que vous auriez fait si vous aviez attendu davantage, car nous verrons de mauvais jours, autant que je puis le prévoir.

— Ne te décourage pas, mon enfant, s’écria Hopkins en lui frappant amicalement sur l’épaule ; tu vois tout au pire parce que tu n’as pas d’ouvrage ; mais certainement, ajouta-t-il en hésitant, la hausse des salaires ne peut être qu’une chose avantageuse.

— Avantageuse pour ceux qui ont de l’ouvrage, observa Dick d’un air sombre. Pour peu que dure cet état de choses, les fabricants seront tous ruinés, et alors il n’y aura plus d’ouvrage ni pour dix-huit francs ni pour trente-six. Près de la moitié des métiers de notre manufacture se détruisent dans l’inaction ; il en est de même de la grande machine à vapeur, qui a énormément coûté à mon maître. Mais que faire ? Tant que le chef de fabrique sera forcé de payer à ses ouvriers un salaire qui mange tous ses profits, moins il fera travailler, moins il perdra.

— Il semble que cette loi ait été faite pour se moquer de nous, dit madame Hopkins.

— C’est une utile leçon, reprit John en soupirant ; elle nous prouve bien clairement que toute augmentation dans les salaires ne peut que nous être fort nuisible.

— Vous êtes dans l’erreur, mon père, objecta Dick ; toutes les fois que les salaires sont haussés par une cause naturelle, c’est un signe de prospérité, et ce changement ne produit que du bien. Ainsi, l’année dernière, mon maître ayant plus de commandes qu’il n’en pouvait confectionner, annonça une augmentation dans la paie de ses ouvriers, et aussitôt il lui en arriva de tous les quartiers qui furent tous bien payés sans qu’il en éprouvât aucune gêne, parce que la vente allant mieux, il faisait de plus gros bénéfices. Quand la hausse des salaires est causée par une plus grande consommation de marchandises, tout le monde s’en trouve bien, maîtres et ouvriers ; mais lorsqu’elle n’est que le résultat d’une loi absurde et arbitraire, elle produit la ruine de tous, et ceux qui ont créé cette loi ne tarderont pas à en reconnaître l’abus. »

Cette observation fut vivement sentie par le pauvre John, qui néanmoins garda bien son secret, mais jura en lui-même qu’une fois sorti de ce cruel embarras, il ne s’y exposerait plus.

Quelques semaines après, Sally, qui travaillait dans une filature de soie, revint à la maison et raconta la même chose que son frère.

« Ainsi nous voilà avec deux enfants de plus sur les bras ! dit madame Hopkins. En vérité l’augmentation des salaires nous est bien avantageuse !

— C’est du moins heureux que j’en jouisse, répondit John, puisque cela me met en état de les nourrir. »

Comme il achevait ces mots, l’intendant du château entra :

« Bonjour, John, dit-il ; vous me paraissez moins satisfait que le mois dernier.

— Et j’ai des raisons pour cela, Monsieur. Voici deux de mes enfants qui se trouvent sans ouvrage, et que je suis obligé de reprendre chez moi ; mais peut-être que monsieur Bow pourrait les employer à sa ferme, quoiqu’ils ne soient pas habitués à ce genre de travail ; ils s’y mettront bien vite et vous en serez très-content.

— J’aurais pu, répondit l’intendant, leur donner de l’ouvrage avant le changement actuel ; mais à présent mon maître se trouve dans l’impossibilité de prendre de nouveaux ouvriers ; son intention, au contraire, est d’en réduire le nombre, et c’est précisément pour cela que je viens chez vous. Mon maître vous est trop attaché pour vouloir vous renvoyer, il sait que vous l’avez toujours bien servi et que vous avez une nombreuse famille à élever…

— Je remercie mon bon maître, interrompit John ; j’ai travaillé pour lui avec fidélité, et j’ai la conscience d’avoir, selon le précepte de la Bible, gagné mon pain à la sueur de mon front.

— Laissez-moi achever, John ; vous comprenez bien qu’avec les meilleures intentions du monde, votre seigneur ne peut faire de l’argent ; aussi voici ce qu’il a décidé : il vous emploiera trois jours de la semaine au lieu de six.

— Et que ferai-je les trois autres jours ?

— Vous chercherez de l’ouvrage ailleurs.

— Je chercherai, oui, mais je n’en trouverai pas. Si Dick et Sally ne peuvent en avoir, comment en donnerait-on à un vieux homme comme moi ?

— Eh bien ! dit l’intendant, si vous restez les bras croisés pendant trois jours, cela reviendra au même, puisque vous gagnerez pour six jours pendant les trois autres. »

John trouva que c’était peu consolant, au moment où il se voyait deux enfants de plus à entretenir. L’intendant prit congé de la triste famille. Lorsqu’il fut sorti, madame Hopkins soupira, et, joignant ses mains :

« Ah ! s’écria-t-elle, que nous sommes stupides et que nous entendons mal nos intérêts ! Nous avons cru que cette nouvelle loi allait nous enrichir, et il se trouve qu’elle met le comble à notre misère.

— Ne crains rien, dit John, tout cela ne peut durer plus de trois mois, et en voilà déjà deux d’écoulés.

En effet, à la fin du troisième mois, les choses avaient repris leur cours habituel. Dick et Sally étaient retournés l’un à sa filature de soie, l’autre à sa manufacture de drap, et le pauvre John avait recommencé à labourer de bon cœur les six jours de la semaine.

Il avait durement appris combien il est dangereux de se mêler des choses que l’on ne comprend pas, et il se promit bien de ne plus appeler la fée à son secours, mais de s’efforcer d’acquérir sur ces matières des notions plus précises.

Le séjour de Dick auprès de lui ne lui avait pas été inutile, parce que celui-ci vivant habituellement dans une grande manufacture de la ville, avait eu plus d’occasions de s’instruire que n’en a un laboureur dont la vie est tout à fait solitaire. La hausse et la baisse du prix des marchandises est d’un si grand intérêt pour les ouvriers des fabriques, qu’ils en parlent souvent entre eux, et finissent par acquérir sur ce sujet des connaissances assez justes.

Ils s’aperçoivent bientôt que la prospérité du fabricant et celle de ses ouvriers marchent ensemble.

Comme John s’étonnait du savoir de son fils, qui avait été très-peu de temps à l’école, Dick lui fit observer que l’on peut apprendre tout autant dans une fabrique que dans une école, mais que seulement c’est en causant qu’on s’y instruit, et non en lisant.

« Mais je pensais, Dick, que vous parliez de choses plus amusantes, et que vous ne vous creusiez pas la tête sur ces sujets-là.

— Les hommes les plus simples deviennent intelligents toutes les fois qu’il s’agit de leurs intérêts, et c’est fort heureux, puisque cela les met à même de juger de leurs propres affaires.

— Mais ce qu’on apprend dans vos fabriques n’est pas toujours bon, mon fils ; j’ai entendu dire qu’un mauvais sujet peut en corrompre tous les ouvriers, précisément comme une pomme pourrie gâte tout le tas dans lequel elle se trouve.

— Oh ! répliqua Dick, partout où les hommes peuvent gagner honnêtement leur vie, ils se conduisent bien ; soyez en convaincu, mon père, c’est la misère et l’oisiveté qui les entraînent au vice. »