Journal (Eugène Delacroix)/7 juin 1847

Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 1p. 315).

7 juin. — Au Père-Lachaise, avec Jenny[1], pour arranger les tombes et voir l’ouvrage de David. Commencé, à partir de ce jour, l’arrangement avec le jardinier susdit, pour entretenir, moyennant vingt francs par an, les tombeaux de ma mère, etc., puis autre arrangement avec lui pour recreuser l’inscription de ma mère et nettoyer la pierre.

  1. On retrouvera de nombreuses fois, dans le cours du Journal, le nom de Jenny ou Jeanne Le Guillou. Elle était la gouvernante de Delacroix. M. Burty a écrit à propos d’elle : « C’était une paysanne des environs de Brest, douée d’instincts délicats. Quelquefois, dans l’atelier, elle disait spontanément, en face d’un croquis ou d’une peinture : Monsieur, je trouve cela très bien. Cette Jenny s’y connaît, s’écriait Delacroix ravi ! Eh bien, je vous le donne. Et il écrivait son nom au revers. De là à renouveler l’anecdote de la servante de Molière, la distance est grande. Malheureusement, vers la fin, malade, soupçonneuse, elle fît le vide autour de son maître, qui ne pouvait se passer de ses soins. » (Correspondance, t. I, p. v. Note de Burty.)