Instruction libertine
ou
dialogue entre Charles et Justine.

Premier Dialogue.

Séparateur


Conformation de l’homme et de la femme.


Justine. – Il faut convenir, mon cher ami, que tu es furieusement libertin, je ne t’en fais pas un reproche, car franchement j’y trouve mon compte, je ne suis pas assez bégueule pour n’en point convenir ; mais tu me parais posséder à fond la science de Vénus, et je ne crois pas qu’il y ait rien qui s’y rattache qui te soit étranger.

Charles. – À dire vrai, je le crois comme toi. Que veux-tu ? Dès mon plus jeune âge, il m’a semblé qu’il n’y avait sur la terre d’autres plaisirs réels que ceux donnés par cette séduisante déesse, surtout quand on pouvait avoir assez d’empire sur soi-même pour n’en point abuser et je n’ai compris d’abus à cet égard que celui d’en prendre au delà de ses forces, ce qui en amène assez promptement la privation définitive, et en outre une vieillesse anticipée ou un épuisement pire que la mort. J’ai été de bonne heure dégagé de toute espèce de susceptibilité sur les manières d’arriver à la jouissance, et j’ai tâché de faire partager aux femmes qui m’ont cédé, une façon de voir à cet égard, en m’y prenant avec adresse et ménagement pour leurs idées plus ou moins pudiques. Je n’ai jamais compris qu’une espèce quelconque de jouissance fût plus blamâble qu’une autre ; je me suis donc prêté à tous les caprices de l’imagination de mes maîtresses ; car elles en avaient, et il en vient à toutes les femmes qui aiment et qui pratiquent les jeux de l’Amour ; comme je les ai déterminées également à se plier à mes idées dans le même genre ; idées quelques fois extravagantes si l’on veut. Joins à celà que j’ai lu à peu près tout ce qui a été écrit en latin, italien ou français sur l’Art du libertinage, et tu pourras en conclure qu’en effet il doit y avoir peu de chose, si même il en est, que je ne connaisse en théorie ou en pratique sur ce sujet. La seule probablement que je n’aye jamais mise en pratique, c’est la Sodomie ou tout autre libertinage entre hommes. J’ai toujours eu et j’ai conservé une répugnance invincible pour l’approche charnel d’un homme. Je souhaite beaucoup de plaisir à ceux qui ont des goûts masculins, et ne les blâme guère pourtant, parce que je pense que tous les goûts sont dans la nature, qu’ils ne sont bons ou mauvais que d’une manière relative, et que chacun peut s’amuser comme il l’entend, pourvu qu’il le fasse sans bruit, sans scandale, sans violence, et sans nuire à personne. Mais pour mon compte, je ne comprends point les plaisirs d’homme à homme, tandis qu’il n’y en a aucun que je ne sois prêt à goûter avec une femme qui me plaît.

Justine. – Aux termes où nous en sommes, je puis parler sans détour. Tu sais comme toute femme est curieuse, et sous ce rapport je suis tout à fait digne de mon sexe. Je voudrais donc tu vas dire, mais cela m’est égal je voudrais donc que tu me traitasse comme une femme toute neuve qui a envie d’apprendre tout ce que tu sais si bien sur ce chapitre, et comme si tu étais un professeur vis à vis d’une fille ignorante de tout, même de la différence entre les sexes, mon mari ne m’a appris que fort peu de choses là dessus et à peine quelques mots de façon qu’il m’arrive de ne point comprendre certaines paroles dites à demi-voix dans les conversations du monde, et que j’entends comme son, sans en connaître la signification, cela m’impatiente, j’ai l’air d’une sotte, et personne n’aime cet air là. Quand j’en parle à mon mari, soit que je les lui rapporte mal, ou qu’il veuille en avoir l’air, ou ce qui est fort possible qu’il ne les comprenne pas plus que moi, il rompt les chiens et j’en suis pour mes questions sans réponse satisfaisante.

Tu es mon premier et mon seul amant, c’est à toi à m’instruire.

Charles. (riant) – Je veux bien croire puisque tu me le dis, que je suis en ce moment ton seul amant, quant à l’être le premier Enfin tu n’es pas à confesse, je ne m’occupe jamais du passé d’une femme qui me plaît, surtout quand il n’a fait aucun bruit, et d’ailleurs ce n’est pas de cela qu’il s’agit : Tu veux donc que je te traite en écolière tout à fait innocente, qu’on veut rendre complètement savante dans la science de Vénus ? À la bonne heure, je ne refuse rien de ce qui est en mon pouvoir et peut être agréable. Mais songe bien qu’il faut d’abord que je te dise les noms de chaque chose, que je me serve des expressions techniques, sans voile ni phrase gazée, cela pourra bien effaroucher tes oreilles.

Justine. – Je sais, Monsieur, que si la science a ses agréments, les commencements ne sont pas tout roses, et puisque je veux m’instruire pour arriver à votre hauteur savante, il faut bien que je me soumette aux moyens d’apprendre. Veuillez donc ne pas craindre de ne pas blesser mes oreilles, pas plus que vous n’avez craint de blesser d’autres parties de mon corps qu’il vous a plu de fort peu ménager.

Charles. (riant) – Puisque Madame est douée d’une aussi belle résignation, je vais m’efforcer de la satisfaire.

Je commence donc.

Parties de l’homme.

L’homme et la femme faits l’un pour l’autre, sont conformés d’une manière différente, surtout aux parties génitales qui distinguent particulièrement un sexe de l’autre et sont placées au bas du ventre entre les cuisses. On nomme ces parties génitales parcequ’elles servent à engendrer, l’étymologie en est latine et c’est pour cette raison que je t’en fais grâce.

Celles de l’homme se composent : d’un canal recouvert de chair et de muscles formant par leur ensemble, un membre plus ou moins long et gros, posé sur une espèce de sac de peau contenant deux réservoirs de la forme d’un haricôt, et aussi plus ou moins volumineux. Ce canal se nomme urètre, son ensemble s’appelle verge, vit, pine, membre viril, on lui donne aussi mille noms figurés, tels que : affaire, lance, poignard, lame, hochet, courte, boute-joie, joyau, joujou, aiguille, soc, aiguillon &a. Il prend naissance au bas du ventre, en haut et entre les cuisses de l’homme au milieu et à un endroit qu’on nomme os pubis, qui se recouvre de poils à l’âge de puberté, il se termine par le gland qui est une espèce de tête fendue à l’extrémité extérieure, recouverte d’une peau mobile qui se replie en arrière, à volonté, et lors de l’action du coït pour laisser cette tête à vif, et rendre plus sensibles les frottements de la partie sexuelle de la femme quand on l’y introduit. Cette peau est fixée à l’extrémité et près de la fente du gland par une espèce de muscle fort sensible appelé filet, qui se brise en partie dans le premier acte vénérien de l’homme pour permettre les mouvements en arrière de ladite peau qu’on appelle prépuce. Ce filet qu’elle recouvre dans l’état tranquille du membre est fort sensible, et, le frotter ou le tendre en tirant le prépuce fortement en arrière, donne à l’homme une grande jouissance et provoque à la fin chez lui l’émission de la semence ou foutre, par la fente qui est à l’extrémité du gland, laquelle semence est une liqueur blanchâtre, visqueuse, salée, qui lancée par le membre viril dans la partie sexuelle de la femme opère la génération, et rend la femme féconde. C’est aussi par cette même fente de la tête du gland que l’homme pisse.

Le sac de peau qui se couvre de poils aussi à l’âge de puberté, contient les réservoirs dont je t’ai parlé, ils reçoivent la semence ou foutre élaboré par les reins. L’ensemble de cet appareil, c’est-à-dire ce sac et son contenu, s’appelle les testicules, bourses, couilles, couillons ; on lui donne aussi des noms figurés, tels que : roues, roupettes, rognons, roustons, &a le tout à cause de ses réservoirs.

En dessous de ce sac, on trouve la continuation du canal de l’urètre, qui prend son origine dans l’intérieur du corps de l’homme proche le trou du cul, cette continuation sur laquelle il y a une espèce de couture s’appelle le périné. Tout le canal dans sa longueur entière, ou plutôt les chairs et muscles qui le garnissent, se gonflent et s’enflent lorsque l’homme a des désirs charnels, ou le besoin d’expulser la semence devenue trop abondante chez lui, celà s’appelle bander.

Parties de la femme.

Les parties de la femme se composent d’une fente qu’on appelle vulve (mot venant du latin vulva, qui veut dire porte, dont les grandes lèvres paraissent être les deux battans.

Cette fente commence au bas du ventre, à l’os pubis, et se termine au périné tout près du trou du cul ou anus. Elle forme dans cet espace deux grandes lèvres qui se recouvrent à l’extérieur ainsi que la chair qui recouvre l’os pubis, de poils plus ou moins fournis et de couleur différente selon la teinte des cheveux de la femme à l’âge de puberté, comme chez l’homme à la même place. En écartant ces grandes lèvres, on trouve en dedans deux languettes, qu’on appelle les petites lèvres ou les nymphes, au sommet desquelles à leur point de réunion, est une espèce de bouton ou excroissance de chair ressemblant au haut du filet de la tête du vit de l’homme, on l’appelle clitoris, bouton &a c’est le siège de la jouissance pour la femme, comme pour l’homme le haut du filet avec lequel il a similitude.

Au dessous du clitoris et contre les nymphes est un trou rond à bords élastiques qui pénêtre dans le corps de la femme, c’est l’orifice du vagin ou col de la matrice, on appelle ainsi la partie intérieure de la femme dans laquelle elle conçoit et où se nourrit l’enfant pendant neuf mois que dure ordinairement la gestation ou grossesse. Cet orifice est en partie bouché chez les femmes vierges qui ne l’ont pas rompu en y fourrant le doigt ou tout autre corps étranger, par une membrane appelée hymen.

Au dessus de ce trou et au dessous le clitoris est un autre petit trou formant l’orifice du canal qui sert à la femme pour pisser, on l’appelle méat urinaire. Entre l’orifice externe du vagin et la réunion des grandes lèvres en dessous, proche le trou du cul est un petit enfoncement appelé fosse naviculaire ; les deux petites lèvres ou nymphes forment en dessus un espace triangulaire appelé le vestibule ; c’est à la base de ce triangle dont le clitoris forme l’angle opposé à cette base et au dessous du clitoris qu’est le méat urinaire. La réunion des grandes lèvres près l’os pubis et la motte (nom qu’on donne à la petite éminence formée par les chairs qui recouvrent l’os pubis) s’appelle commissure antérieure, la réunion des mêmes grandes lèvres, au dessous de la fosse naviculaire s’appelle fourche, fourchette, on commissure postérieure :

L’ensemble de la fente de la femme et de son contenu sus détaillé s’appelle vulgairement con, il a comme le membre de l’homme beaucoup de noms figurés, ou l’appelle Fourreau, gaine, par opposition du vit qu’on appelle lame, poignard, couteau &a, on appelle encore le con bijou, abricot, coquillage, boutonnière, par opposition au trou du cul son voisin qu’on appelle œillet &a.

Outre le nom de motte qu’on donne à la partie charnue qui garnit l’os pubis, on l’appelle Mont de Vénus et autres noms analogues, on donne aussi quelques fois ces mêmes noms, à cette partie analogue qui se trouve entre le vit de l’homme et son bas ventre.

On appelle semence, foutre, sperme, liqueur séminale, cette liqueur que répandent l’homme et la femme (quoique quelques savans prétendent que la femme n’en a point, mais seulement une humidité qui n’a aucune valeur prolifique) liqueur qui s’élance de leurs réservoirs par suite du frottement de leurs parties sexuelles l’une dans l’autre, et dont l’écoulement leur produit des jouissances indescriptibles.

Outre ces parties qui distinguent le sexe féminin, les femmes ont ordinairement sur la poitrine deux demi globes qui leur naissent vers l’âge de la puberté et deviennent plus ou moins saillants avec le temps, et qui s’emplissent de lait lorsqu’elles deviennent mères. Ces demi globes sont plus ou moins volumineux, écartés ou rapprochés &a chacun d’eux est orné au milieu d’un bouton par lequel sort le lait et qu’elles livrent à la succion de l’enfant qui vient de naître. On appelle ces boutons, fraises, boutons &a, et l’ensemble de ces demi-globes s’appelle tètons, gorge, mamelles, hémisphères, appas, ce dernier nom s’applique à toutes les autres beautés d’une femme et même quelquefois d’un homme. Ce genre d’attrait séduit beaucoup l’homme, qui ne peut guère voir des tètons à découvert en tout ou en partie même, et encore moins y porter la bouche sans ressentir aussitôt le besoin de s’unir charnellement à celle qui les porte, et sans bander plus ou moins fort selon son tempérament.

L’union charnelle, c’est celle qui a lieu par l’introduction du vit d’un homme dans le con d’une femme, l’action de cette introduction et les mouvements que font les deux acteurs ou l’un d’eux pour arriver à la décharge, qui est l’émission de la liqueur séminale, résultat inévitable et but de cette action continuée suffisamment, s’appelle foutre, baiser, enfiler, se livrer au con, faire la douce affaire, faire, &a.

Les fesses sont aussi chez les femmes qui montent singulièrement l’imagination d’un homme, elles reçoivent ordinairement son hommage avant qu’il en vienne au coït, ces parties généralement belles dans le sexe féminin, leurs contours arrondis, leur blancheur, la finesse de la peau, sont en effet souvent bien attrayantes, et quelques hommes les préfèrent au con comme objet de leur culte.

Quant à moi, je te dirai qu’une femme à mon avis est femme partout, et que le contact de n’importe quelle partie de son corps me plait, m’échauffe et me donne des désirs qui se terminent par l’acte de jouissance que je consomme volontiers partout avec une femme, c’est-à-dire dans quelque partie que ce soit de sa personne, tant je suis amoureux de tout ce qui fait partie de ce sexe enchanteur. D’un autre côté, toujours à mon avis, une femme ne doit avoir aucune répugnance à recevoir par tout son corps l’hommage de l’homme auquel elle consent à se livrer. Elle ne doit avoir avec lui aucune réserve, ni rien lui refuser, et lui laisser brûler son encens sur tel autel en elle qui excitera les désirs de son amant. Ce dernier bien entendu, par un échange de bons procédés, doit de son côté livrer aussi à son tour toute son individualité aux caprices de l’imagination de sa maîtresse, cet échange doit être complet et réciproque.

Justine. – Voilà, mon cher ami d’excellents principes et j’avoue franchement qu’ils sont les miens. Je crois te l’avoir prouvé, je ne crois pas en effet qu’il y ait une partie de mon corps, où tu n’ayes porté tes lèvres, tes mains, et où tu n’ayes même comme tu le dis l’encens du dieu Cupidon ; tout en moi à l’extérieur comme à l’intérieur de ce que tu as pu pénétrer, a reçu des preuves liquides et brûlantes de ton libertinage. Tu n’as pas eu mon pucelage par devant, l’oiseau était déniché quand je t’ai connu ; mais tu l’as eu de toutes les autres places de ma personne. J’ai parcouru de mon côté toute la tienne avec mes mains, ma bouche et tout mon être, mon bijou s’est posé et frotté en tous les sens, ainsi que ma gorge et mon derrière sur toutes les parties de ta personne, tu t’es prêté à toutes mes fantaisies et je ne crois avoir rien laissé à désirer aux tiennes.

Charles. – Celà est bien vrai mon cher ange. Mais je remarque qu’en parlant de ces choses là tu semble craindre de te servir des mots techniques. C’est une faiblesse ridicule entre nous, et assurés que nous sommes d’être parfaitement seuls et à l’abri de toute surprise ou d’écouteurs aux portes. Puisque nous n’avons rien de secret en effet l’un pour l’autre, pourquoi ne pas appeler les choses par les noms qui leur appartiennent, et les font mieux comprendre que toute mondaine périphrase, pardonnable, ou si l’on veut même nécessaire par respect pour les usages ; dans le monde où il est reçu qu’il est plus essentiel d’être chaste en paroles qu’en action, mais tout-à-fait inutile et confiant abandon, de la franchise et de l’amour dans des tête-à-tête comme les nôtres. Dis donc tout naïvement que mon vit a parcouru toute ta personne de toutes les manières, comme ton con, tes tètons, ton cul, tes mains ont parcouru toute la mienne et que nous avons tous deux déchargé ainsi réciproquement dans toutes les places qui ont excité en nous le moindre désir ou caprice. La chasteté du langage ne signifie rien aux termes où nous en sommes, si elle est bonne et convenable dans le monde ; elle est déplacée et déraisonnable dans nos tête-à-tête. Je te préviens donc tu seras corrigée, si voulant comme tu le dis, bien apprendre la théorie de la science de Vénus, tu ne commence pas à en parler tout simplement la langue, si enfin tu n’en nommes pas par leurs noms, les instruments et tout ce qui s’y attache. Je te fesserai bien fort, et te condamnerai à caresser en les nommant trois fois, pour te familiariser, la chose que tu n’auras pas appelée tout simplement par son nom.

Justine (riant). – Ce ne sera pas là une punition bien redoutable, car tu baises plus fort que tu ne battras mes fesses que tu menaces si cruellement, mais que tu semble aimer trop pour maltraiter beaucoup.

Au surplus ce que tu me dis me paraît juste, mais tu ne peux être surpris de ce que l’habitude de la réserve dans le langage se conserve sans réflexion quoiqu’elle devienne inutile ou même inconvenante entre nous. Excuse moi donc, et je dirai pour être vraie, que ton vit, tes mains, ta bouche libertine ont cent fois parcouru toutes les parties de mon corps ; que tu as inondé de ton foutre brûlant mon con, ma bouche, mes tètons, mes mains, mon cul, mes fesses, mes cuisses, mes aisselles, mes pieds, mon dos, mes reins ; que j’en ai reçu dans les yeux, dans les cheveux, dans les oreilles, que j’en ai même avalé dans plusieurs moments de délire. Que toi-même tu as pompé mon foutre avec ta bouche, que j’en ai mouillé ta langue, toute ta figure, tes mains, tes pieds libertins qui m’ont branlée aussi, en un mot, que nous nous sommes, l’un et l’autre réciproquement couverts du produit de nos mutuelles décharges. – Es-tu content maintenant ? J’ajouterai si tu veux parce que celà est l’exacte vérité, que j’ai éprouvé autant de plaisir que toi, au moins, à tous ces dérèglements de passion luxurieuse, et que j’ai quelques fois désiré que tu aies cent vits pour les sentir tous à la fois me labourer en tous sens, et me noyer partout de foutre en dedans comme en dehors.

Charles. – Et moi, cher ange, je voudrais pouvoir réaliser cette idée et qu’il me fut possible en outre d’entrer tout mon être dans le tien, dans ta bouche, dans ton joli con, ton délicieux cul, et parcourir tout ton corps de mes mains et de mes baisers, en même temps que j’y lancerais des flots de foutre que tu me rendrais avec usure selon ton ordinaire.

Il y eut une lacune au dialogue, les personnages échauffés se mirent en action et se livrèrent à tout ce que la fouterie a de plus délicieux. Nos amants s’épuisèrent des décharges répétées, en cul, en con, en tètons et en bouche, ils se procurèrent des titillations délicieuses et sans nombre sur toutes les parties du corps et les terminèrent par un tête bêche (no 3, 2me Section, Chapitre Ire page) pendant lequel le vit de Charles disparut entièrement presque dans la bouche de Justine, dans la gorge de laquelle il lança une dernière décharge qui fut avalée jusqu’à la dernière goutte par l’excès de la passion du moment pendant que Charles pompait lui-même jusqu’au sang le foutre de Justine dans le con de laquelle était enfoncé presque toute la figure de son amant, qui y allongeait une langue démesurée. Enfin ces deux amants anéantis par leurs jouissances, se calmèrent un peu, se restaurèrent de vin d’Espagne et de comestibles fortifiants, puis couchés à côté l’un de l’autre, mollement étendus et n’ayant pas la force même de s’enlacer, s’endormirent pour ne se réveiller que quatre heures après, il était alors cinq heures du matin.

Après s’être un peu détirés, les deux amants s’embrassèrent, mais ne se sentirent pas la force de reprendre leurs jeux, voulant d’ailleurs se ménager des ressources pour la nuit suivante. Justine posa sa tête sur l’épaule de Charles et le pria de continuer ses instructions. Celui-ci y consentit volontiers, alors Justine reprit la parole pour rappeler à son interlocuteur, où il s’était arrêté, et l’impression qu’elle avait éprouvée de ce qu’il lui avait dit jusques là.