Décarie, Hébert & Cie (p. 81-92).

VIII


L’été s’écoula rapidement sans apporter un changement bien appréciable dans la vie de George. Cependant, en suivant une partie des conseils de Johnson il trouvait à présent du travail et sa position s’était améliorée, bien que ses écrits n’eussent pas encore réussi à attirer la moindre attention. Il s’était figuré qu’il n’y avait qu’un pas de la rédaction d’articles à l’élaboration d’un roman, mais il s’aperçut bientôt de son erreur.

En attendant, ses pensées s’arrêtaient longuement sur Constance, et, chose étrange, l’absence de la jeune fille fut un soulagement pour lui. Elle rendait la futilité de ses espérances moins apparente et elle lui donnait du temps pour faire au moins un pas dans la voie du succès. Il lui écrivait aussi souvent qu’il l’osait, et deux fois, dans le courant de l’été, elle lui répondit de courtes lettres dans lesquelles il crut s’apercevoir d’une certaine bienveillance à son égard plutôt que de tout autre sentiment affectueux. Néanmoins ce furent de grands jours dans son calendrier que ceux où arrivèrent ces billets qui furent lus, relus, et placés en lieu sûr.

Depuis peu, cependant, George attendait le retour de Mlle Fearing avec la plus grande anxiété. L’hostilité de sa sœur était un des nombreux et en apparence un des insurmontables obstacles qui lui barraient la route et il redoutait que l’influence de Grâce, agissant sur l’esprit de Constance, pendant ce long été, ne fît rompre le mince fil qui l’unissait à lui. Il ne se trompait pas sur les intentions de Grâce. Elle n’avait perdu effectivement aucune occasion de desservir le jeune homme auprès de Constance. Et la conversation entre les deux sœurs, à ce sujet, avait parfois dégénéré presque en querelle. Mais l’insistance de Grâce était loin de remplir le but qu’elle se proposait. Dans la nature, en apparence, douce de Constance, il y avait un élément d’opposition qui s’éveilla bientôt. Les deux billets avaient été écrits après des conversations au cours desquelles Grâce avait été particulièrement injuste envers George. Constance s’était figurée qu’elle devait à celui-ci une réparation pour les mauvais traitements de sa sœur et de là venait en partie cette saveur de bienveillance que George avait remarquée dans ses lettres.

Les deux sœurs restèrent par bonheur rarement seules pendant la fin de l’été et les occasions de n’être pas d’accord ne furent pas nombreuses. Elles n’avaient pas en réalité autant d’affection l’une pour l’autre qu’elles paraissaient en avoir. Leurs natures étaient trop dissemblables et la différence n’était pas de celles par lesquelles chaque caractère semble suppléer à ce qui manque à l’autre. Au contraire, les points par lesquels elles différaient étaient précisément ceux qui froissaient le plus les sentiments de l’autre. Elles ne s’étaient encore jamais querellées sérieusement ; mais en réalité elles étaient très loin de vivre en bonne harmonie.

Les craintes qu’avait George de baisser dans l’opinion de Constance sous l’influence de Grâce étaient donc sans fondement.

Aussitôt qu’elle fut de retour à New-York en automne, Constance fit venir George, et pendant cette première entrevue elle fut surprise de voir combien la comparaison avec les hommes qu’elle avait rencontrés pendant l’été lui était favorable.

Grâce avait tant parlé de l’infériorité de George, de la gaucherie de sa tenue, et généralement de tous ses défauts, que Constance avait presque redouté de trouver qu’elle s’était trompée et qu’il y avait un peu de vérité dans ce que lui répétait sa sœur. Un regard, un mot de lui suffirent pour mettre son esprit en repos. Il avait peut-être des singularités, mais elles n’étaient pas apparentes dans sa manière d’être. Il était absolument ce qu’il devait être et elle éprouva un vif plaisir à reprendre ses relations avec lui au point où elles avaient été interrompues plus de quatre mois auparavant.

L’hiver qui suivit fut exempt d’événements à tous égards. George Wood travaillait le plus qu’il pouvait et produisait sur une grande diversité de sujets des articles fort estimables qui lui attirèrent peu à peu une certaine notoriété. Cependant, le succès après lequel il courait lui semblait encore très loin dans les brumes de l’avenir, quoique bien des gens le crussent déjà proche. Constance Fearing était de ceux-là. Pour elle il y avait une immense différence entre l’écrivassier anonyme de petites notices, qu’elle avait connu un an auparavant, et le jeune auteur d’à présent : il lui paraissait avoir déjà une réputation, parce que la plupart de ses amis savaient maintenant qu’il existait, avaient lu un ou plusieurs de ses articles, et étaient heureux de se trouver avec lui quand l’occasion s’en présentait. Elle sentait bien qu’il n’avait pas encore donné la mesure de son talent, mais son instinct lui disait que ce talent ferait bientôt explosion et surprendrait tout le monde par son éclat.

Après Constance, les Sherrington Trimm étaient les plus bruyants dans leurs éloges des travaux de George. Totty ne parlait pas d’autre chose quand elle venait à Washington Square, et son mari lisait tout ce qu’écrivait George et le félicitait après chaque nouvel effort. Le père de George lui-même, auquel plusieurs anciennes connaissances avaient fait des compliments sur son fils qui « allait si bien, » commençait à fléchir et à revenir de ses préventions contre la littérature. L’air morne disparaissait peu à peu de son visage, faisant place à quelque chose qui ressemblait à du bonheur.

C’était George qui appréciait le moins son propre succès. Johnson même, qui pourtant était en général sobre d’éloges, écrivait dans son journal, sur l’œuvre de son ami, de fréquents entrefilets flatteurs contenant souvent quelques critiques délicates ou des remarques érudites, qui leur donnaient du poids et les faisaient reproduire dans d’autres journaux.

Le mois de mai était revenu. George avait trouvé Constance seule chez elle un après-midi, presque un an après lui avoir pour la première fois avoué son amour. Leurs relations depuis avaient continué d’être fort agréables, quoique George ne fût pas aussi souvent en tête-à-tête avec elle que dans les premiers temps. Le deuil de leur mère était fini pour les jeunes filles et il menait beaucoup de monde chez elles. George lui-même avait peu à peu fait des nombreuses connaissances et menait une vie plus mondaine que jadis, trouvant de l’intérêt, ainsi que Johnson le lui avait prédit, à observer les autres au lieu de se fatiguer les yeux à parcourir les livres.

« Voulez-vous sortir un peu ? » demanda le jeune homme à Constance.

Celle-ci leva les yeux et sourit comme si elle comprenait sa pensée. Il avait peur que Grâce ne rentrât et ne lui gâtât sa visite, comme cela était arrivé plus d’une fois, et Constance éprouvait la même crainte. Leur intimité s’était si bien développée que Constance ne faisait plus mystère de désirer rester seule avec lui.

« Oui. Nous pouvons faire un tour dans le Square, dit-elle. Il y fera plus frais… »

Un doux sourire sembla expliquer son hésitation et George se trouva très heureux.

Quelques minutes plus tard ils se promenaient ensemble sous les grands arbres. Instinctivement ils se tenaient hors de vue de la maison qui donnait sur le Square… Grâce pouvait par hasard être à la fenêtre.

« Il y a déjà presque un an, dit soudain George.

— Quoi ?

— Que je vous ai dit que je vous aimais, Votre opinion sur moi est différente, à présent, n’est-ce pas ?

— Un peu différente, peut-être, » répondit Constance.

Puis, sentant qu’elle rougissait, elle détourna la tête et reprit rapidement :

« Oui et non. Je pense mieux de vous… voilà tout… Vous avez beaucoup fait pendant cette année. Je commence à voir que vous êtes plus énergique que je ne l’imaginais.

— Vous semble-t-il que ce que j’ai fait nous ait rapprochés l’un de l’autre ?

— Je ne vois pas tout à fait ce que vous voulez dire. »

La rougeur avait disparu et elle paraissait embarrassée.

« Je veux dire que j’ai commencé… rien que commencé… à me faire quelque chose comme une position. Si je réussis, j’espère que nous nous rapprocherons de plus en plus… jusqu’à ne plus nous séparer du tout…

— Non seulement nous nous sommes rapprochés, mais je crois que nous sommes devenus plus chers l’un à l’autre, dit Constance en rougissant de nouveau.

— Si je disais que vous me faites une déclaration… aujourd’hui, comme vous me l’avez dit il y a un an… me répondriez-vous que telle était votre intention… comme je le fis alors ?

— Quelle impertinence ! s’écria Constance riant un peu.

— Non… Mais le diriez-vous ?

— Je ne veux pas dire ce que je ferais, dans le cas où vous me diriez une extravagance de ce genre.

— Je vous aime ! Est-ce donc extravagant et impertinent ?

— N… on. Vous le dites très bien… trop bien même.

— Et vous, comment le diriez-vous, si vous étiez obligée de le dire ? »

Constance hésita tandis qu’ils s’arrêtaient dans leur promenade et que George la regardait bien en face.

Elle vit quelque chose dans ses yeux qui n’y était pas la première fois qu’il avait parlé, un an auparavant. Il avait paru froid alors, même à son inexpérience. À présent il y avait à la fois de la tendresse dans son regard et de la tristesse sur son visage…

« Vous m’aimez maintenant, dit-elle doucement. Je le vois.

— Et vous, ne voulez-vous pas dire ce petit mot ? »

De nouveau elle hésita. Puis elle tendit la main et toucha très doucement celle de George.

« Je vous hais, monsieur, dit-elle. Mais elle prononça ces syllabes avec une douceur et une délicatesse infinies, et la mélodie de sa voix n’aurait pu être plus suave, si elle avait dit : « Je vous aime, mon ami. »

« Et moi je vous aime ! répondit George. Oui, je vous aime beaucoup… beaucoup… de tout mon cœur… Je vous aime tant, que je ne sais comment le dire. Ma vie est pleine de vous. Vous êtes partout. Vous ne me quittez jamais Dans tout ce que je fais depuis que je vous connais, j'ai pensé à vous. Je me suis demandé si cela vous plairait, si cela amènerait un sourire sur votre visage, si tels ou tels mots parleraient à votre cœur ou vous sembleraient doux. Vous êtes tout ce que le monde contient pour moi, le soleil qui brille, l'air que je respire. Sans vous, je ne pourrais ni penser, ni travailler. Si un homme peut devenir grand par la pensée de l’amour d’une femme, vous pouvez faire de moi l’un des plus grands ; si on meurt de chagrin, vous pouvez me tuer. Vous êtes tout pour moi… vie, souffle, bonheur. »

Constance gardait le silence. Il parlait avec passion, et l’accent de vérité que contenait sa voix allait au cœur. Pendant un moment, elle sentit presque qu’elle l’aimait, comme elle avait souvent rêvé d’aimer.

« Vous avez de l’amitié pour moi, reprit-il bientôt. Vous avez de l’amitié, vous avez même de l’affection pour moi ; vous m’avez souvent dit que je suis votre meilleur ami… celui à qui vous pensiez le plus. Vous me permettez de venir quand je veux, vous me laissez dire tout ce que j’ai dans le cœur, vous me laissez vous dire que je vous aime…

— C’est très doux à entendre, dit Constance à demi-voix.

— Et bien doux aussi à dire. Ah ! Constance, dites-le une fois… dites que c’est plus que de l’amitié, plus que de la sympathie, plus que de l’affection que vous éprouvez. Que peut-il vous coûter de le dire ?

— Cela vous rendrait-il très heureux ?

— Ce monde deviendrait le ciel pour moi. »

Constance s’éloigna un peu de lui et le regarda.

« Je vais le dire, dit-elle tranquillement. Je vous aime, oui, je vous aime. Non… ne tressaillez pas… entendons-nous bien, il ne faut pas avoir trop d’espoir. Je vais vous dire la vérité… comme nous sommes là… pas plus près. Ce n’est ni de l’amitié, ni de l’affection, ni simplement de la sympathie. C’est de l’amour, mais il n’est pas ce qu’il devrait être. Et si je vous parle avec cette franchise, c’est que je tiens trop à votre estime pour vous laisser croire que je suis une misérable coquette, pour vous laisser penser que je vous encourage et que je vous attire, sans que le cœur y soit pour rien. Je vous ai encouragé, je vous ai attiré, parce qu’il m’est doux de vous entendre dire ce que vous m’avez si souvent répété depuis peu, que vous m’aimiez. Et, savez-vous ? Je voudrais pouvoir vous dire les mêmes choses et les sentir. Mais je ne vous aime pas assez, je ne suis pas sûre de mon amour, il est plus grand un jour, moindre le lendemain, et je ne veux pas vous donner peu quand vous me donnez tout. Vous connaissez mon secret à présent. Vous pouvez espérer, si vous voulez. Je ne vous trompe pas. Je puis vous aimer de plus en plus, et le jour où je sentirai que mon amour est réel, complet, durable, invariable, je vous épouserai. Mais je ne veux rien promettre, alors que mon amour peut se changer encore en amitié la semaine prochaine… ou l’année prochaine… M’avez-vous comprise ?

— Je comprends vos paroles, ma chérie, mais non votre cœur. Je vous remercie.

— Non. Ne me remerciez pas. Allons, continuons à marcher, lentement. Savez-vous bien qu’il en a été de même pour vous, quoique vous ne vouliez pas l’admettre ? Vous ne m’aimiez pas il y a un an, comme vous m’aimez à présent, n’est-ce pas ?

— Non. C’était impossible. Je vous aime de plus en plus tous les jours, toutes les semaines, tous les mois.

— Il y a un an, il vous eût été parfaitement possible de m’oublier et d’aimer une autre femme. Vous ne me regardiez pas comme vous me regardez maintenant. Votre voix n’avait pas le même accent.

— C’est vrai… j’ai changé. Je le sens.

— Oui, et c’est parce que j’ai remarqué que vous changiez d’une manière que j’ai peur de changer de l’autre. »

George fut très surpris et en même temps très heureux de tout ce qu’elle lui avait dit. Soupçonnant la vérité, il n’eût pas été suffisant pour lui de l’entendre dire « je vous aime » du ton calme et réservé dont elle s’était servi ; mais, d’un autre côté, dans son aveu il y avait quelque chose d’infiniment loyal qui le remplissait d’espoir et de plaisir. Si une femme aussi sincère aimait une fois de tout son cœur, elle aimerait plus longtemps, mieux, et plus fidèlement que toute autre femme. C’est, du moins, ce que pensait George Wood, en marchant près d’elle sous les arbres de Washington Square et en jetant de temps en temps un coup d’œil sur son charmant visage rougissant.

« Je vous remercie, et de tout mon cœur, dit-il après un long silence.

— Il n’y a guère de quoi me remercier. Il me semble que je ne pouvais pas faire moins. Eût-il été honnête de ma part de laisser aller les choses comme elles allaient sans une explication ?

— Vous avez peut-être raison. Mais bien des femmes n’auraient pas agi avec la même franchise. Je vous comprends mieux maintenant, je crois,… si jamais un homme peut comprendre une femme.

— Je ne me comprends pas moi-même, répondit Constance d’un air rêveur. Promettez-moi une chose, ajouta-t-elle en levant vivement les yeux sur lui.

— Tout ce que vous voudrez, dit-il.

— Tout ? Alors promettez-moi que ce que j’ai dit aujourd’hui ne changera en rien nos relations et que vous vous conduirez absolument comme par le passé.

— Oui, certainement. Quel changement cela pourrait-il amener ? Je ne le vois pas.

— Si, cela pourrait en amener. Souvenez-vous que nous ne nous sommes pas engagés à nous marier…

— Oh ! cela… évidemment non. Je suis engagé vis-à-vis de vous, mais vous n’êtes pas engagée envers moi. Est-ce bien cela ?

— Mieux vaudrait ne penser à aucun engagement. À quoi bon ? Aimez-moi si vous voulez, mais ne vous considérez pas comme lié.

— Si vous voulez bien me dire comment je puis vous aimer sans me sentir lié à vous, peut-être essaierai-je d’obéir à vos ordres. Cela doit être bien compliqué.”

George riait d’un air heureux.

« Allons, faites comme vous voudrez, dit Constance. Seulement, soyez franc avec moi, comme je l’ai été avec vous. Si un moment arrive où vous sentiez que vous m’aimez moins, dites-le moi loyalement et que ce soit fini. Voulez-vous ?

— Oui. Je n’ai pas peur. Ce jour-là n’arrivera jamais.

— « Jamais » et « toujours » sont des mots surannés. Voulez-vous faire autre chose pour me faire plaisir… pour me récompenser de ma sincérité ?

— N’importe quoi… tout.

— Écrivez un livre, alors. Il est temps que vous en fassiez un. »

George ne répondit pas tout de suite. Il ne désirait rien plus réellement que de faire ce que Constance lui demandait, et pourtant, malgré des années de travail littéraire et de préparation incessante, il ne se sentait encore nullement prêt . Il se rendait bien compte que des fragments de romans lui passaient constamment dans la tête, que des scènes s’arrangeaient d’elles-mêmes, et que des conversations se présentaient spontanément à son esprit quand il s’y attendait le moins ; mais tout, était vague et indécis… Il n’avait ni le plan, ni l’action, ni les personnages, ni le théâtre, ni le commencement, ni le milieu, ni la fin. Promettre d’écrire un livre maintenant, cette année même, lui semblait de la folie. Et cependant, il commençait à craindre qu’à force de remettre cette tâche il fût bientôt trop tard. 11 était dans sa vingt septième année, et selon son jugement personnel il approchait terriblement de la trentaine.

« Pourquoi me demandez-vous de faire un roman à présent ? dit-il enfin.

— Parce qu’il est temps et que si vous continuez plus longtemps ces petits articles, vous ne pourrez jamais faire autre chose.

— Je ne les fais que comme préparation, que comme un acheminement. Franchement, je ne crois pas en savoir assez pour écrire un bon roman et je serais désolé d’en écrire un mauvais.

—Qu’importe ! Commencez. Cela ne peut pas vous faire du mal d’essayer. Vous avez beaucoup écrit ces temps derniers et vous pouvez bien laisser les revues en repos pendant un moment. Voulez-vous que je vous dise ce que je désire surtout ?

— Oui… Quoi ?

— Que vous écriviez votre livre et que vous m’apportiez les chapitres à mesure pour me les lire un à un.

— Vraiment, cela vous ferait plaisir ?

— Oui, un très grand.

— Alors, c’est entendu. J’essaierai, veux-je dire, car je suis sûr de ne pas réussir. Mais… vous n’y pensez pas… où pourrions-nous lire sans être interrompus ? Je ne vous offre pas de faire profiter votre sœur…

— Au Parc Central… quand il fera beau. Il y a des endroits tranquilles.

— Y viendrez-vous seule avec moi ? demanda George un peu surpris.

— Oui. Pourquoi ? Ne vous ai-je pas dit que je vous aimais un peu ?

— Et je vous en bénis, chère bien-aimée ! » dit George.

Ils se séparèrent ainsi.