Eugène Ardant et Cie (p. 117-127).


IX. — Intérieur d’une chaumière vendéenne.


La maison de Jacqueline, dont le toit est couvert partie en tuiles et partie en chaume, se compose de deux pièces : l’une d’elles sert à mettre les paniers, les sacs de pois, le lin nouvellement cueilli, le son, les ustensiles de lessive, et le lit du valet de charrue ; l’autre, plutôt longue que large, et dans laquelle on entre tout d’abord, est remplie par une telle quantité de meubles, qu’ils sont entassés les uns sur les autres.

La flamme du foyer brille dans une cheminée si grande que l’on peut faire asseoir deux ou trois personnes sur de petits bancs placés, pour cet usage, dans l’intérieur même de cette cheminée ; il pourrait tenir dans l’âtre la moitié d’un arbre. La marmite est toujours sur le feu. On est presque sûr, à quelque heure qu’on entre dans une de ces chaumières, de trouver cette marmite près du foyer, tantôt pleine de pommes de terre, appelées dans le pays patates, et destinées d’ordinaire aux cochons ; tantôt pleine de choux et de lard, nourriture que le paysan du Poitou et de la Bretagne emploie de préférence à tout autre.

Le manteau de la cheminée est décoré d’une grande quantité d’images de saints, peints grossièrement en bleu et en rouge sur du papier aussi commun que les couleurs qui le couvrent. On y voit aussi des fusils de chasse ou de munition ; on en compte souvent jusqu’à quatre ou cinq. Ils sont rarement nettoyés, et sont souvent recouverts d’une rouille très-respectable.

Des deux côtés de la cheminée sont les lits. Un bénitier et une petite croix de bois sont attachés au chevet de ces lits, qui, faits à l’antique, ont quatre colonnes soutenant une espèce de dais, garni, comme les colonnes, en laine verte, ornée de galons rouges ou jaunes ; des rideaux, semblables au dais, en font tout le tour la nuit, et vous emprisonnent comme si vous étiez dans une boite. Ces rideaux se roulent le jour autour des colonnes. Le dedans des lits est fort bon ; il se compose de plumes et de laine ; leur hauteur est si extraordinaire qu’on ne peut y atteindre pour se coucher, qu’en montant sur des coffres étroits, qui sont placés le long des lits. Sur ces coffres, faits en bois de chêne ou de noyer, on voit souvent des petits lits d’enfants, nommés, dans le pays, baires. Ces petits lits ressemblent à un lit de poupée. Là dorment emmaillotés, et ficelés à ne pouvoir faire le moindre usage ni de leurs bras, ni de leurs pieds, de gros enfants aux faces rouges et barbouillées.

Les coffres sur lesquels on pose les petits baires, lorsque vient la nuit, servent à renfermer les vêtements des paysans, les cruches de lait, le pain et la farine : chacun d’eux a sa destination. Celui qui est consacré au lait, contient souvent jusqu’à dix ou douze grands pots de terre brune ; la plupart sont remplis de lait caillé recouvert d’une crème épaisse, qu’on enlève avec précaution, et qui sert à faire le beurre ; les autres contiennent d’excellent lait, bien différent de celui que l’on boit à Paris, les vaches étant toujours en liberté et paissant les meilleurs pâturages : tandis qu’à Paris les pauvres bêtes sont toujours renfermées dans leurs étables, ne prenant ni air ni exercice, ne broutant que du regain, et bien rarement un peu d’herbe fraîche cueillie dans les champs. Leur lait se ressent de ce triste régime.

Le coffre consacré au pain en contient toujours une grande quantité, sans compter ceux qui sont placés sur une planche suspendue à deux soliveaux. Cette planche reçoit quatre à cinq pains ronds de six livres. Ils sont séparés les uns des autres par un petit morceau de bois qui les empêche de rouler. Ce pain n’est pas aussi bon que le lait, tant s’en faut ; le paysan garde sa belle farine pour la vendre, et ne consacre à sa nourriture que le rebut de cette farine ; son pain est noir, et le goût en est peu appétissant. Comme on ne boulange que tous les quinze jours et que l’on fait cinq ou six repas dans la journée, il faut faire à la fois une grande quantité de pain, et quand vient la fin des quinze jours, il est si dur qu’on peut à peine le couper.

Un autre coffre, contenant la farine, sert à pétrir le pain ; lorsqu’on a mouillé cette farine, on la brasse avec les mains et les bras qu’on y enfonce jusqu’au coude, et dès qu’elle est bien pétrie, on lui fait prendre la forme d’un grand rond ; ou place chacun de ces ronds dans une corbeille de paille grossière appelée paillasson, et on emporte sur sa tête et sous ses bras trois de ces paillassons jusqu’au four. Là on fait glisser, sur une grande pelle de bois bien large, bien plate, chaque pain, et on l’envoie adroitement tomber sur les pierres brûlantes du four. Lorsqu’une première fournée est cuite, on en remet une seconde, suivant le nombre des pains ou la grandeur du four.

On a coutume de terminer par une galette, qui, faite avec ce qu’on a gratté de la farine tout autour du coffre, n’est guère meilleure que le pain, quoique l’on y mette toujours du beurre et quelques œufs. Cette galette est destinée aux enfants, et l’on ne peut se faire une idée de leur joie, lorsque le moment de la manger arrive. Ils ne connaissent rien d’aussi bon, et ne s’imaginent pas qu’il puisse exister de meilleure pâtisserie que leurs galettes.

Le reste de la chambre est tapissé de meubles également en bois de cerisier ; ce bois est très-commun dans le Poitou, dans la Vendée et une partie de la Bretagne. Il imite l’acajou et on le travaille avec un soin tout particulier, même dans les campagnes. On charge les meubles, c’est-à-dire les buffets, et surtout les armoires, d’une quantité de ronds, de losanges, d’arabesques grossiers sculptés en bosse, et qui ne manquent pas toujours de goût. Ces buffets et ces armoires ont de belles ferrures bien luisantes ; les paysans mettent tout leur orgueil dans la propreté de leurs meubles ; ils les frottent à tour de bras, et l’on peut, à défaut de glace, se mirer dans les portes de leurs armoires et de leurs buffets. Il y a peu de pays où l’on travaille le bois aussi bien que dans la Vendée, et beaucoup de ces meubles grossiers offrent des sculptures qui les rendent assez curieux, pour qu’on les plaçât volontiers dans un appartement de ville.

Les enfants de M. Dorigny observèrent avec beaucoup d’intérêt toutes ces choses, dont la complaisante fermière leur donna l’explication.

Ils voulurent faire un repas frugal, un repas de paysan, ils s’assirent gaiement sur les bancs placés près de la table ; on leur servit du lait caillé, et un restant de la galette boulangée la veille ; mais, au grand étonnement des enfants de la fermière, le lait caillé et surtout la galette provoquèrent de telles grimaces, que le pauvre Auguste, moins maître de lui que ses sœurs, s’écria : « Il faut avouer que c’est joliment mauvais ! »

La bonne fermière ne parut pas choquée de cette parole, qui valut à Auguste un regard sévère de son père, et un coup de coude de sa sœur aînée. Elle offrit du lait tout fraîchement tiré, et ce lait dédommagea amplement les enfants du mauvais goût que la galette avait laissé dans leurs petites bouches habituées aux brioches et aux gâteaux de Nanterre.

On fit quelques cadeaux à la fermière, et l’on revint au château.

« Fi ! que c’était mauvais, répétait encore Auguste en se mettant à table pour dîner.

— Je ne te dis pas le contraire, mon ami, reprit son père ; que tu t’en plaignes à présent, je le conçois ; mais je ne saurais trop te recommander de ne jamais trouver à redire à ce que tu manges, lorsque tu te trouves chez des étrangers, et surtout chez des personnes qui se regardent comme tes inférieurs. Cette brave Jacqueline t’a donné ce qu’elle avait de meilleur, ce qu’elle croyait fermement devoir te paraître excellent. Juge de sa mortification lorsqu’elle t’a entendu t’écrier : Il faut avouer que c’est joliment mauvais ! Tu ne te fais pas d’idée encore combien un mot dit inconsidérément peut blesser ! Il faut te tenir désormais sur tes gardes ; il est si pénible d’affliger ceux qui cherchent à nous être agréables ! Eh bien, mon ami, Jacqueline a eu, quoiqu’elle soit sans éducation, le bon esprit de ne pas te laisser voir l’humiliation qu’elle éprouvait ; au lieu de te répondre aigrement, ainsi que tu le méritais : Pourquoi venez-vous manger chez moi ? vous savez bien que ma cuisine ne ressemble pas à la vôtre ; elle t’a offert avec bonté du lait, et a paru fort joyeuse de te voir le trouver bon.

— J’ai eu bien tort, mon cher papa, s’écria Auguste les yeux pleins de larmes, et reposant dans son assiette sa cuillère pleine de soupe, qu’il n’avait pas le courage de porter à sa bouche, je voudrais retourner chez Jacqueline ; je crois que je pourrais me forcer assez pour manger de la galette.

— Nous ferons cet essai avant de retourner à Paris, mon ami ; il faut s’habituer à manger de tout ; nul ne peut savoir dans quelle position il se trouvera. Tu vois combien cette galette semble bonne, même encore à Delriau ; pourquoi ne parviendrais-tu pas à la trouver, si ce n’est bonne, du moins passable ?

— Ah ! papa, Delriau ne l’aime pas, je vous assure. Celles que fait Véronique sont si différentes ! à la bonne heure, ces galettes-là, on se ferait fouetter pour en manger ! » à ces mots, tous les enfants éclatèrent de rire, et M. Dorigny lui-même ne peut garder son sérieux.

Auguste n’était pas gourmand. Il retourna chez Jacqueline ; il mangea de la galette ; il fit moins la grimace ; il y retourna encore, et finit par ne plus la faire du tout.

« Ce n’est pas que ce soit bon, disait-il en revenant avec son père, mais c’est moins mauvais que je croyais, et je sens que je m’y ferai. » M. Dorigny l’embrassa, et lui dit : « Je suis content de toi. » Cette parole, tombant de la bouche d’un père, est la plus douce récompense que puisse recevoir un enfant. Auguste rougit de joie, et baisa la main de son père.

Il fallut revenir à Paris ; quitter les bois, les champs, les oiseaux, les fleurs, les poissons, les poules, les agneaux, et Véronique ! cette bonne Véronique, tant aimée des enfants de M. Dorigny ! elle les serra dans ses bras, en leur disant adieu et en pleurant sur leurs jeunes et fraîches têtes, inclinées sur son sein. Puis, quand vint le tour de son fils, de son cher Delriau, elle le bénit et lui recommanda en pleurant de ne jamais oublier son village.

Laure et Amélie retrouvèrent à Paris leurs jolies colombes, qui battirent des ailes en les revoyant.

Auguste retrouva M. Mauriel, les Grecs et les Romains, les bons points et les pensums, plus rares, il faut en convenir, que les bons points. Delriau courut à l’atelier de David, et se remit avec ardeur au travail. Plusieurs années se passèrent ainsi.

Laure et Amélie étaient devenues très fortes sur le piano : elles dessinaient fort bien, savaient l’anglais, et tenaient, avec beaucoup d’ordre, la maison de leur père.

Auguste avait quinze ans ; il avait fait de très-bonnes études, et son père l’avait laissé libre de se livrer à la sculpture et à la peinture. Il commença par aller chez David, et il travailla pendant plusieurs mois avec une grande assiduité ; mais ses progrès étaient si lents qu’il se découragea bientôt, et David lui ayant dit, au bout d’un an de travail, qu’il n’était pas né pour être sculpteur, et qu’il perdait ton temps, Auguste renonça à un art où il reconnaissait lui-même qu’il ne faut pas de médiocrité. Il voulait être artiste ; c’était son rêve favori, il se fit admettre dans l’atelier d’Ingres ; et, comme il dessinait d’après la bosse, il espéra qu’on le mettrait bientôt à la peinture, puis aux portraits. Vain espoir ; on le remit aux oreilles, aux nez, aux yeux, et on le tint aussi longtemps sur les premiers principes, que s’il n’avait jamais manié un crayon. Il se dépitait, s’ennuyait, se décourageait, ne faisait rien de bien, et restait toujours sur ses nez et sur ses oreilles. Enfin, au bout d’un mois, il fit une tête de profil ; au bout d’un an une bosse, mais on la trouva mal ; et, dans son désespoir, il la déchira en mille morceaux. Les élèves se moquèrent de lui ; M. Ingres lui dit que lorsqu’on n’avait pas de génie il fallait avoir de la patience, et M. Ingres avait raison ; les dessins qu’Auguste avait apportés en entrant à l’atelier, et qu’il croyait fort bons, étaient mauvais et sans principes arrêtés ; ils prouvèrent au maître que le jeune homme, ou n’avait pas de dispositions, ou avait été mal commencé.

Auguste se mordit les lèvres et sortit de l’atelier le cœur plein d’amertume : Lorsqu’on n’a pas de génie, répétait-il encore en montant l’escalier de son père, lorsqu’on n’a pas de génie, il faut avoir de la patience. « Allons, le sort en est jeté. Je ne serai ni sculpteur, ni peintre ! Que serai-je donc ? » murmura-t-il en se laissant tomber sur une chaise, et en posant ta tête sur une table… « Je serai poète ! s’écria-t-il, en se levant tout à coup ! Oh ! ce sera là une gloire, une carrière belle à suivre ! » Et saisissant un cahier de papier, il plongea sa plume dans l’écritoire, et s’inspira en regardant le plafond, enroulant ses cheveux sous ses doigts, et commença ainsi :

La poésie en moi fermente, agit et parle.


« Agit et parle, » répétait-il à perdre haleine, « agit et parle ! Parle, parle ; où trouver la rime ? ô la maudite rime ! Si je m’appelais Charles, cela irait tout seul mais je m’appelle Auguste… Allons, il faut chercher encore… » Et il se leva, et il se promena, cria, gesticula, la rime ne vint pas. Il lança son cahier au fond de son secrétaire, et descendit trouver Delriau, qui rentrait en fredonnant un joyeux refrain d’une chanson de son pays.

« As-tu jamais fait des vers ? lui dit-il en l’abordant.

— Non, répondit Delriau en riant. Pourquoi cela ?

— Parce que je voulais savoir si la rime t’avait jamais embarrassé. Il me semble que je ferais des vers superbes, s’il n’y avait pas la rime pour m’arrêter.

— Je crois, reprit Delriau en ouvrant un livre que David lui avait prêté la veille, et qu’il avait déjà lu près d’à moitié, je crois que celui qui a fait ce livre n’a pas eu besoin de s’inquiéter s’il pourrait ou non trouver des rimes.

— Quel est ce livre ?

Au pied de la Croix. C’est un recueil de poésies religieuses ; c’est à faire croire en Dieu celui qui serait assez malheureux pour en douter !

— Et tu dis que ce sont de beaux vers ?

— Oui, et celui qui a pu les faire est né poète. Sois bien sûr que la rime ne l’a jamais arrêté. »

Auguste arracha le livre des mains de son ami avec une humeur qu’il ne chercha pas à réprimer, et lut tout haut : Au pied de la Croix, par M. Justin Maurice. « Je croyais, à t’entendre, que le livre était fait par Lamartine ! Et bien, qu’est-ce qu’ils ont donc de si beaux, ces vers ?

— Lis, » dit le jeune sculpteur en s’éloignant. Auguste s’assit dans l’embrasure d’une fenêtre ; il lut, puis sa tête se pencha ; il rêva, puis il reprit le livre, lut encore, s’anima, s’attendrit, et levant les bras vers le ciel, il s’écria :

« Mon Dieu, que c’est beau ! Je sens tout cela, mais je ne saurais l’exprimer ainsi, Non, je ne suis point né poète !… Que ferai-je donc ? s’écria-t-il avec désespoir, et en se frappant le front : Serai-je un homme inutile à la société ?

— Non, mon fils, » lui dit M. Dorigny, qui venait d’entendre ces derniers mots. « Crois-tu que le sculpteur, le peintre et le poète soient les seuls hommes qui puissent être utiles à la société ? Et parce que tu comprends enfin que la nature n’a pas créé en toi un artiste, tu te désespères. Réjouis-toi plutôt ; tu échappes à l’écueil le plus dangereux qu’un jeune homme puisse rencontrer, celui de s’obstiner à devenir artiste, ou poète, lorsque la nature ne l’a pas créé pour cela.

— Et que serai-je donc, mon père ? répétait Auguste.

— Tu seras avocat, ou médecin, ou notaire, ou négociant : crois-tu que ces états n’honorent pas à la fois et l’homme qui les remplit avec zèle, et le pays dans lequel il les exerce.

— Mais, mon père, si vous aviez voulu faire de moi un négociant, il était bien inutile, ce me semble, de me faire apprendre le grec et le latin.

— Je ne veux rien l’imposer, mon ami. Tu choisiras toi-même l’état pour lequel tu te sentiras du penchant ; mais rappelle-toi qu’au lieu de jamais regretter tes études, tu sentiras, dans quelque situation que tu te trouves, tout ce que tu me dois, tout ce que tu dois à cet excellent M. Mauviel. Le moindre petit négociant est instruit à présent. Je suis assez riche pour te mettre à la tête d’une maison de commerce, ou pour t’acheter une étude ; choisis, mon ami, il est temps que tu te décides.

— Eh bien, mon père, puisque vous me laissez libre, je voudrais suivre la carrière militaire. Enfant, j’avais du goût pour les armes, le bruit, les pétards : cela s’est passé ! Mais je crois que je pourrais entrer à l’École Polytechnique, je suis assez fort en mathématiques ; et je ne vois que cette carrière qui puisse me consoler de n’être pas artiste.

M. Dorigny approuva la résolution d’Auguste. Il le fit entrer à l’École Polytechnique ; Auguste y travailla avec zèle, avec ardeur, et en sortit trois ans après sous-lieutenant du génie ; il rendit de grands services à son pays en perfectionnant plusieurs travaux très-importants qui lui avaient été confiés dans les ponts et chaussées. Il obtint un rapide avancement, et lorsqu’il revint chez son père, et qu’il retrouva son cher Delriau, devenu l’un de nos premiers sculpteurs, il lui secoua la main, et lui dit en riant :

« Tu crées des statues ; moi j’élève des digues, ou je construis des ponts. Nous irons loin tous deux !

— Oui, mon cher Auguste, et si tu avais voulu être artiste et moi capitaine de génie, nous serions restés en route. — Je le sens bien, reprit Auguste, et la première chose que j’apprendrai à mes enfants quand j’en aurai, ce sera de ne pas se laisser éblouir par tout le prestige dont s’entourent les arts et les lettres, pour quelques hommes qui sont arrivés à se créer une existence et un nom ; combien il en est qui languissent obscurs, et meurent dans la misère, tandis que s’ils avaient, dès leur plus tendre jeunesse, étouffé ce désir de gloire, qui les égare et leur fait croire qu’ils s’élèveront du milieu de la foule, ils auraient choisi un état honorable et lucratif, selon la fortune de leurs parents et leur position dans le monde.

L’avenir d’un homme dépend presque toujours du choix d’un état.


fin des heures de récréation.