Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Vouvray

Administration du grand dictionnaire universel (15, part. 4p. 1203).

VOUVRAY, bourg de France (Indre-et-Loire), ch.-l. de cant., arrond. et à 11 kilom. E. de Tours, au confluent de la Cisse et de la Loire ; pop. aggl-, 1,071 hab. — pop, tôt., 2,180 hab. Fabrique de chandelles, briques, et toiles. Une partie des habitations du bourg sont creusées dans des rochers recouverts de terre cultivée. Sur le coteau de la Loire s’élève le château de Moutuontour. Belle église paroissiale du xv’e siècle, récemment restaurée. Ou récolte dans cette commune des vins blancs entrant dans la quatrième classe des vins d’ordinaire de première qualité. Le vi-


gnoble de Vouvray, qui a environ 1,500 hectares, est assis sur un coteau calcaire à soussol argileux, assez incliné au midi, à l’E. et h l’O. On y récolte principalement ries vins blancs, produits par le gros et le menu pineau, qui n’ont rien de cumimin avec les pineaux bourguignons. Les quartiers les plus renommés hont : le clos Baudouin, le clos Bouchet, le Mont et Boisrideau. Pendant sa végétation, la vigne reçoit trois façons : la première ou le lever, du l" au 15 avril ; la deuxième ou rabattage, vers la Saint-Jean, et enfin un binage en août. En général, on ne fume pas la vigne ; mais il est d’usage de l’amender tous les quatre ou cinq ans, en reportant au sommet du coteau la terre dévalée des hauteurs. L’échalassement, le rognage, l’ébourgeonnement ne sont pas pratiqués, et l’on n’épampre que dans les années troides. On vendange très-tard, fin octobre et même en novembre. On foule à demi le raisin avec des sabots ou bien on le pressure dès son arrivée ; on entonne, on ouille tous les trois ou quatre jours, puis toutes les semaines, puis tous les quinze jours ; on bonde vers Noël ; on soutire deux fois par an, en mars et avril, eu méchant légèrement, afin de conserver la transparence du vin et de retarder sa fermentation. Quelques mois après le tirage en bouteilles, on fait subir au vin blanc un dégorgement analogue à ce qui se.pratique en Champagne, procédé qui contribue singulièrement à lui conserver sa limpidité. Dans les grandes années, le vin de Vouvray est très-liquoreux, mais cette qualité est exceptionnelle. En générai, c’est un vin capiteux qui a le goût de tuf ou de terroir. Bien que sa réputation soit quelque peu déchue, il ne se vend pas moins de 90 k 100 francs la pièce dans les années moyennes. C’est un vin au-dessus de l’ordinaire, qui ne saurait être élevé au rang de vin fin. Il perd rapidement sa douceur et devient bientôt violent. Les Pays-Bas en font une grande consommation.