Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/PONCELIN (Jean-Charles), appelé quelquefois Poncelin de La Rochec-Tilhiac, journaliste et littérateur français

Administration du grand dictionnaire universel (12, part. 4p. 1385).

PONCELIN (Jean-Charles), appelé quelquefois Poncelin de La Roche-Tilhiac, journaliste et littérateur français, né à Dessais (Poitou) en 1746, mort près de Chartres en 1828. À peine entré dans les ordres, il fut nommé chanoine de Montreuil-Bellay en Anjou, puis il se rendit à Paris, où il devint avocat du roi et conseiller à la table de marbre. Lorsque la Révolution éclata, il adopta avec chaleur les idées nouvelles, fonda une maison de librairie et une imprimerie, fit paraître diverses brochures politiques, créa le Courrier de l'Assemblée nationale (1789), dont il changea le titre en celui de Courrier français, et y soutint les principes révolutionnaires. Après le 10 août 1792, il changea encore le titre de son journal, qui devint le Courrier républicain. À cette époque, il commença à s'effrayer de la tournure que prenait la Révolution et essaya, dans la mesure de ses forces, d'enrayer le mouvement. Il prit pour collaborateurs Michaud et Durand-Molard, connus pour leurs opinions royalistes, se vit signalé comme réactionnaire, et ce ne fut pas sans peine qu'il parvint à se faire oublier pendant la Terreur. Aussitôt après la chute de Robespierre, Poncelin revint à la politique active et devint un des adversaires déclarés du gouvernement républicain. Il fonda alors la Gazette française, pour la rédaction de laquelle il s'associa Fiévée, fut compromis lors de l'insurrection des sectionnaires contre la Convention nationale, fut décrété d'arrestation (1795) comme ayant provoqué à la guerre civile et au rétablissement de la royauté, se vit condamné à mort par un conseil de guerre, se réfugia à Chartres, puis vint se cacher à Paris, où une amnistie lui permit de continuer ouvertement ses attaques contre le Directoire et la République. Barras ayant été attaqué avec la dernière violence dans le Courrier français, que signait Poncelin, fit arrêter ce dernier par des agents de la police secrète et le fit conduire au palais du Luxembourg, où, après l'avoir dépouillé de ses vêtements, on lui donna une sanglante fustigation (1797). Cette aventure fit grand bruit et Poncelin en appela à la justice pour obtenir réparation des violences exercées sur sa personne ; mais bientôt survint la révolution du 18 fructidor, à la suite de laquelle il se vit compris parmi les journalistes condamnés à la déportation. Pendant qu'il échappait aux recherches par la fuite, les presses de son journal furent brisées et jetées dans la rue. Après le coup d’État du 18 brumaire, il put revenir habiter Paris, mais il ne put reprendre la publication de son journal, le gouvernement consulaire ne permettant d'en publier qu'aux écrivains dont il était sûr. Il continua alors à gérer sa librairie, fit de mauvaises affaires, quitta Paris en 1811 et alla vivre, jusqu'à sa mort, dans la maison de campagne qu'il possédait près de Chartres. Pendant la Révolution, l'abbé Poncelin s'était marié. On lui doit un certain nombre d'ouvrages qui, pour la plupart, ne sont que des compilations faites à la hâte pour la librairie. Nous citerons de lui : Histoire de Paris avec la description de ses principaux monuments (Paris, 1779-1781, 3 vol. in-8o), en collaboration avec Beguillet ; Bibliothèque politique, ecclésiastique, physique et littéraire de la France (Paris, 1781) ; Conférence sur les édits concernant les faillites (Paris, 1781) ; Histoire des révolutions de Taîti (Paris, 1782) ; Tableau du commerce et des professions des Européens en Asie et en Afrique (Paris, 1783, 2 vol.) ; État des cours de l’Europe et des provinces en France (Paris, 1783-1786, 6 vol.) ; Campagnes de Louis XV (Paris, 1788, 2 vol.) ; Choix d’anecdotes anciennes et modernes (Paris, 1803, 5 vol. in-18), etc.