Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Ocaritz

Administration du grand dictionnaire universel (11, part. 3p. 1209).

OCARITZ (Joseph, chevalier d’), diplomate espagnol, né dans la province de la Rioxa, mort à Varna en 1805. Tout jeune encore, il entra dans la diplomatie, devint successivement secrétaire d’ambassade à Turin, secrétaire de légation à Copenhague, attaché au ministère des affaires étrangères à Madrid, consul général à Paris et enfin chargé d’affaires d’Espagne auprès du gouvernement français en 1792, après le départ de l’ambassadeur Thomas Iriarte, rappelé à Madrid par Charles IV. Avant de déclarer la guerre à la France, le roi d’Espagne chargea Ocaritz de mettre tout en œuvre pour sauver Louis XVI. Ce diplomate s’acquitta avec le plus grand zèle d’une mission qui devait rester infructueuse. Dans une lettre qu’il écrivit au ministère des affaires étrangères, il déclara que, si on laissait Louis XVI se retirer dans tel pays qu’il jugerait convenable, l’Espagne se déclarerait neutre pendant la guerre actuelle et qu’elle interviendrait comme médiatrice pour mettre un terme à la guerre engagée contre la Prusse et l’Autriche. Cette lettre, lue à la Convention, fut vivement combattue par les montagnards, et l’assemblée passa à l’ordre du jour. Il en fut de même lorsque Ocaritz demanda, le 17 janvier 1793, un sursis à l’exécution du roi, et toutes ses démarches pour corrompre à prix d’urgent les membres les plus influents de la Convention restèrent sans résultat. Au mois de mars suivant, la Convention ayant déclaré la guerre à l’Espagne, Ocaritz dut quitter la France, où il revint en 1795 pour entamer des négociations de paix. Après la signature du traité de Bâle, il reprit à Paris son poste de consul général et devint ensuite ministre à Hambourg, ministre plénipotentiaire à Stockholm (1803) et ambassadeur à Constantinople. Après la restauration de Louis XVIII, ce souverain accorda une pension de 6,000 fr. à la veuve d’Ocaritz, en souvenir de ce qu’il avait fait pour sauver Louis XVI.