Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/ORLÉANS (Louis, duc D’), fils du précédent

Administration du grand dictionnaire universel (11, part. 4p. 1482-1483).

ORLÉANS (Louis, duc d’), fils du précédent, né à Versailles en 1703, mort à Paris en 1752. Il eut pour précepteur l’abbé de Mongault, qui développa la vive disposition qu’il montrait pour les lettres et pour les sciences. Le jeune duc de Chartres (c’est ainsi qu’on l’appelait alors) siégea au parlement en 1717, devint membre du conseil de guerre en 1718, membre du conseil de régence cette même année, avec voix délibérative en 1719, gouverneur du Dauphiné, grand maître des ordres de Notre-Dame du Mont-Carmel et de Saint-Lazare, colonel général de l’infanterie française et étrangère (1721). Devenu duc d’Orléans et premier prince du sang après la mort de son père (1723), il reçut la présidence du conseil d’État ou des ministres et épousa, l’année suivante, Auguste-Marie-Jeanne, princesse de Bade, qu’il perdit après deux ans de l’union la plus heureuse. Cette perte cruelle produisit sur lui la plus vive impression. C’est alors qu’il résolut de renoncer complètement aux plaisirs du monde et de vivre dans la retraite. Il ne parut plus que rarement à la cour, laissa l’administration de ses affaires à sa mère, partagea son temps entre la culture des lettres, l’étude des sciences naturelles, les œuvres de bienfaisance et de piété et se livra aux plus dures austérités. Il fonda des collèges, des refuges pour les vieillards, des maisons pour les orphelins, dota des religieuses, fit apprendre des métiers à des enfants pauvres, encouragea les lettres, les arts, les manufactures, légua son cabinet d’histoire naturelle au savant Guettard, etc. L’excès de travail joint à l’austérité de sa vie détruisit rapidement sa santé. Il était fort instruit, possédait le grec, le syriaque, le chaldéen, l’hébreu, l’histoire, la géographie, la théologie, les sciences physiques, etc., et il laissa de nombreux ouvrages qu’il ne voulut pas faire imprimer. Nous citerons de lui un Traité sur les spectacles, une Réfutation du livre des Hexaples, des Dissertations contre les juifs pour réfuter le livre intitulé Kisouch emouna (le Bouclier de la foi), des Traductions, des Paraphrases et des Commentaires sur une partie de l’Ancien Testament, une traduction littérale des Psaumes, avec des notes, une paraphrase et de savantes et curieuses dissertations.