Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/MUSSET (Louis-Charles-Alfred DE), l'un des plus grands parmi les poètes contemporains, et dont la place est glorieusement marquée sur la même ligne que Lamartine et Victor Hugo

Administration du grand dictionnaire universel (11, part. 2p. 729-730).

MUSSET (Louis-Charles-Alfred de), l’un des plus grands parmi les poètes contemporains, et dont la place est glorieusement marquée sur la même ligne que Lamartine et Victor Hugo ; né à Paris en 1810, mort dans la même ville en 1857. Il était le second fils de Musset-Pathay, littérateur distingué. Dès l’âge de vingt ans, au moment de la lutte ardente des écoles littéraires, il se jeta dans la mêlée en publiant un volume de poésies intitulé : Contes d’Espagne et d’Italie. Ce recueil, plein de verve, d’imagination, d’esprit et de couleur, fit une sensation immense et plaça son auteur à l’avant-garde de l’école nouvelle, parmi les plus hardis et les plus aventureux. On y remarque déjà une partie des qualités brillantes qui se sont développées depuis chez le poète ; mais, malheureusement aussi, les défauts dont il n’a jamais daigné se corriger : abondance d’idées, exubérance de sève, richesse de coloris, saillies étincelantes, allure cavalière et dédaigneuse, ironie d’une puissance voltairienne, incorrections volontaires, immoralité insouciante et folle, mépris de l’humanité, scepticisme universel, absence d’idéal ; enfin, toutes les grâces de l’adolescence unies aux inspirations du vice et aux amertumes du désenchantement. Depuis, parurent successivement la Coupe et les lèvres, poëme dramatique où les plus admirables vers ne rachètent pas toujours l’ironie amère et désolante des idées Qu’ils expriment ; À quoi rêvent les jeunes filles, délicieuse fantaisie, d’une grâce et d’une suavité incomparables ; Namouna, poëme qui, par ses allures capricieuses et vagabondes, rappelle le Beppo de lord Byron, et où l’on remarque principalement le portrait de Don Juan ; la Confession d’un enfant du siècle, analyse navrante d’une maladie morale que l’auteur connaissait trop ; Rolla, composition d’une richesse de poésie qui ne fait pas pardonner l’immoralité de l’idée ; les Nuits, élégies sublimes, baignées de toutes les larmes que la douleur humaine peut répandre, et qui sont peut-être le chef-d’œuvre de la poésie contemporaine ; le dialogue de Dupont et Durand, impitoyable et injuste raillerie des améliorations sociales rêvées par la philosophie moderne ; puis des Nouvelles en prose, d’un style élégant et limpide, et qui se distinguent par la grâce, le naturel et le sentiment. Parmi ses Comédies et Proverbes, on remarque surtout Lorenzaccio, puissante étude dramatique dans la manière de Shakspeare, et où déborde le désolant scepticisme du poëte, son mépris de toute conviction. Quelques-unes de ces esquisses ont été essayées sur la scène et ont obtenu un succès mérité. Un caprice, Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée, et plusieurs autres, ont été représentées sur le Théâtre-Français et vivement goûtées du public. En dehors de ses œuvres, la biographie d’Alfred de Musset n’existe pour ainsi dire pas, ou du moins peut-être serait-il mieux de n’en pas tenir compte ; sa vie fut celle d’un homme qui, doué des qualités les plus brillantes, de la sensibilité la plus vive et des qualités intellectuelles les plus rares, s’est pourtant complu à se renfermer dans un dédaigneux égoïsme, à ne pas vouloir soupçonner qu’il y eût sur terre d’autres créatures vivantes que lui et ses maîtresses, quand il en avait, à persifler cruellement cette sensibilité qui le faisait poëte, et qu’il voulait se cacher à lui-même. Un voyage en Italie, qu’il accomplit avec George Sand en 1833, et dont les péripéties sont restées mystérieuses, malgré les plus scandaleuses révélations, paraît avoir eu une grande influence sur l’esprit et sur l’existence même du poëte. Une rupture éclata à Venise entre les deux amants ; Elle et Lui, de George Sand, Lui et Elle, de Paul de Musset, Lui, de Mme Louise Colet, ont raconté ces événements intimes de diverses manières, toutes opposées. La Confession d’un enfant du siècle laisse voir une incurable blessure faite au cœur du poëte, et, en même temps qu’un scepticisme ironique domine la plupart de ses œuvres postérieures, Alfred de Musset s’enfonce matériellement dans cette vie de débauches ternes et monotones, entrecoupée de surexcitations alcooliques et de stations dans les mauvais lieux, sur laquelle il est parvenu pourtant à jeter le voile éclatant de la poésie. « Tout ce que l’on peut dire de lui, dit M. Ch. de Mazade, c’est qu’il régla mal sa vie, qu’il céda trop aux entraînements de son imagination et de sa nature ; il fut de ceux qui viennent au monde moins pour se gouverner eux-mêmes que pour charmer les hommes. Quand on relit la Confession d’un enfant du siècle, on n’a pas de peine à voir combien de traits personnels et familiers au poëte ont dû passer sur le visage de ce héros du temps, de ce jeune homme qui tombe à chaque instant et se relève pour retomber encore, qui croit se sauver des orages du cœur dans l’ivresse des sens et éprouve aussitôt le dégoût de ces plaisirs malsains, qui badine avec la souffrance, joue avec tout et, à travers tout, garde une âme supérieure à tous les désordres vulgaires. Que le poëte eût quelque prédilection pour cette figure de Don Juan, qu’il compare à un guerrier, cela est possible. Dans tous les cas, ce qu’il faudra ajouter, c’est que ses faiblesses n’ont nui qu’à lui-même ; il ne s’en faisait pas un piédestal. Il n’était pas de ceux qui ont des théories de réhabilitation toutes prêtes, qui abritent leurs passions sous des sophismes, et, à la bien prendre, cette confession est elle-même un livre de morale plus éloquent que le traité le plus complet. Ce qui ressemble à de la licence chez Alfred de Musset est quelque chose qui effleure, sans laisser de traces, parce que cela est aussitôt épuré comme par une flamme invisible. Il en est de ce libertinage du poëte comme de son ironie, qui finit toujours par une larme, quelquefois par une prière inquiète, errante et désolée. » Le critique songeait à Rolla, et il excepte sans doute cette ordurière Gamiani, imprimée clandestinement à Bruxelles, et qui dépasse les monstrueuses imaginations du marquis de Sade en paroxisme érotique.

Vers 1836, Alfred de Musset rencontra la Malibran, et l’intimité qui s’établit entre lui et la grande artiste, qu’il a chantée en si beaux vers, put faire croire un moment à une transformation ; mais il était déjà trop tard ; Alfred de Musset n’était plus que le spectre de lui-même et, d’ailleurs, la Malibran mourut. Quelques rares lueurs traversaient par intervalles cette intelligence prête à s’obscurcir. De 1840 à 1850, les Strophes à la Malibran, l’Épître à Mathurin Régnier, le Souvenir et diverses autres pièces insérées dans ses Poésies nouvelles (1856. in-8o) attestaient que le génie poétique n’était pas encore mort en lui ; ses derniers proverbes, inférieurs aux premiers, Louison, comédie en deux actes et en vers (Théâtre-Français, 1849), trahissent de la fatigue et marquent même dans la manière de l’auteur une transformation pénible. Alfred de Musset avait dû à l’amitié du duc d’Orléans la place de bibliothécaire du ministère de l’intérieur ; la révolution de Février lui enleva cette sinécure, ce qui était peu fait pour le rallier aux idées triomphantes. Au reste, tout en lui répugnait aux utopies généreuses dont la France était enivrée : son génie aristocratique, ses habitudes de débauche et de dissipation, son scepticisme incurable, son mépris des hommes, ainsi que sa puissante personnalité d’artiste enveloppée d’égoïsme et d’orgueil. C’était l’homme d’une autre époque et d’une autre génération ; lui-même s’oubliait et était infidèle à son génie. Depuis longtemps, plongé dans un découragement profond, l’âme ulcérée par une douleur qu’on n’a jamais bien connue, il ne produisait presque plus rien et s’abandonnait de plus en plus aux habitudes dégradantes qui l’ont conduit au tombeau après avoir engourdi son cœur et paralysé ses brillantes facultés. Il mourut en 1857. L’Académie française l’avait reçu dans son sein en 1852. On a dit de lui qu’il était le poëte de la jeunesse ; non pas sans doute de cette jeunesse studieuse et virile qui croit au progrès et à l’avenir du genre humain ; mais bien plutôt de cette race énervée qui n’a d’âme que pour la recherche des biens matériels et des plaisirs vulgaires, qui raille les plus nobles croyances et les sentiments les plus élevés, et qui prend la stérilité de son cœur pour une marque de supériorité. Malgré les infirmités de son génie, Alfred de Musset restera un des grands poëtes de notre temps. Il eût été le premier de son siècle, peut-être, s’il eût eu dans l’âme ce qui est la sève de toute poésie : l’idéal et la foi.

« Alfred de Musset, dit Sainte-Beuve, comme plus d’un des personnages qu’il a peints et montrés en action, s’était dit qu’il fallait tout voir, tout savoir, et, pour être l’artiste qu’il voulait être, avoir plongé au fond de tout. Théorie périlleuse et fatale !… Sa poésie, c’était lui-même, il s’y était rivé tout entier ; il s’y précipitait à corps perdu ; c’était son âme juvénile, c’était sa chair et son sang qui s’écoulait ; et quand il avait jeté aux autres ces lambeaux, ces membres éblouissants du poëte qui semblaient parfois des membres de Phaéton et d’un jeune dieu, il gardait encore son lambeau à lui, son cœur saignant, son cœur brûlant et ennuyé… Comme un soldat téméraire, il ne sut pas d’avance préparer la seconde moitié du voyage ; il eût dédaigné d’accepter ce qu’on appelle sagesse et qui lui semblait la diminution graduelle de la vie. Se transformer n’était pas son fait. Arrivé au haut et déjà au revers de la montagne, il lui semblait être arrivé à l’extrémité et au delà de tous les désirs : le dégoût l’avait saisi. Il n’était pas de ceux que la critique console de l’art, qu’un travail littéraire distrait ou occupe, et qui sont capables d’étudier même avec emportement pour échapper à des passions qui cherchent encore leur proie et qui n’ont plus de sérieux objet. Lui, il n’a su que haïr la vie, du moment, pour parler son langage, qu’elle n’était plus la jeunesse sacrée. Il ne la concevait digne d’être vécue, il ne la supportait qu’entourée et revêtue d’un léger délire… Quel sillon brillant, hardiment tracé ! que de lumière ! que d’éclipse et d’ombre ! Poëte qui n’a été qu’un type éclatant de bien des âmes plus obscures de son âge, qui en a exprimé les essors et les chutes, les grandeurs et les misères, son nom ne mourra pas. »

« Le lire ! dit à son tour H. Taine, nous le savons tous par cœur. Il est mort, et tous les jours il nous semble que nous l’entendons parler. Une causerie d’artistes qui plaisantent dans un atelier, une belle jeune fille qui se penche au théâtre sur le bord de sa loge, une rue lavée par la pluie où luisent les pavés noircis, une fraîche matinée riante dans les bois de Fontainebleau, il n’y a rien qui ne nous le rende présent et comme vivant une seconde fois. Y eut-il jamais accent plus vibrant et plus vrai ? Celui-là au moins n’a jamais menti. Il n’a dit que ce qu’il sentait, et il l’a dit comme il le sentait. Il a pensé tout haut. Il a fait la confession de tout le monde. On ne l’a point admiré, on l’a aimé ; c’était plus qu’un poète, c’était un homme. Chacun retrouvait en lui ses propres sentiments, les plus fugitifs, les plus intimes ; il s’abandonnait, il se donnait, il avait les dernières des vertus qui nous restent, la générosité et la sincérité. Et il avilit le plus précieux des dons qui puissent séduire une civilisation vieillie, la jeunesse. Comme il a parlé de cette chaude jeunesse, arbre à la rude écorce qui couvre tout de son ombre, horizons et chemins ! Avec quelle fougue a-t-il lancé et entre-choqué l’amour, la jalousie, la soif du plaisir, toutes les impétueuses passions qui montent avec les ondées d’un sang vierge du plus profond d’un jeune cœur ! Quelqu’un les a-t-il plus ressenties ? Il en a été trop plein, il s’y est livré, il s’en est enivré. Il s’est lâché à travers la vie comme un cheval de race cabré dans la campagne, que l’odeur des plantes et la magnifique nouveauté du vaste ciel précipitent à pleine poitrine dans des courses folles qui brisent tout et vont le briser. Il a trop demandé aux choses ; il a voulu, d’un trait, âprement et avidement savourer toute la vie ; il ne l’a point cueillie, il ne l’a point goûtée ; il l’a arrachée comme une grappe, et pressée, et froissée, et tordue ; et il est resté les mains salies, aussi altéré que devant. Alors ont éclaté ces sanglots qui ont retenti dans tous les cœurs. Quoi ! si jeune et déjà si las ! Tant de dons précieux, un esprit si fin, un tact si délicat, une fantaisie si mobile et si riche, une gloire si précoce, un si soudain épanouissement de beauté et de génie, et, au même instant, les angoisses, le dégoût, les larmes et les cris ! Quel mélange ! du même geste, il adore et il maudit. L’éternelle illusion, l’invincible expérience sont en lui, côte à côte, pour se combattre et le déchirer. Il est devenu vieillard et il est demeuré jeune homme ; il est poëte et il est sceptique. La Muse et sa beauté pacifique, la nature et sa fraîcheur immortelle, l’Amour et son bienheureux sourire, tout l’essaim des visions divines passe à peine : devant ses yeux, qu’on voit accourir, parmi les malédictions et les sarcasmes, tous les spectres de la débauche et de la mort. Comme un homme au milieu d’une fête, qui boit dans une coupe ciselée, debout, à la première place, parmi les applaudissements et les fanfares, les yeux riants, la joie au fond du cœur, échauffé et vivifié par le vin généreux qui descend dans sa poitrine, et que subitement on voit pâlir : il y avait du poison au fond de la coupe ; il tombe et râle ; ses pieds convulsifs battent les tapis de soie, et tous les convives, effarés, regardent. Voilà ce que nous avons senti le jour où le plus aimé, le plus brillant d’entre nous a tout d’un coup palpité d’une atteinte invisible et s’est abattu avec un hoquet funèbre parmi les splendeurs et les gaietés menteuses de notre banquet.

« Eh bien ! tel que le voilà, nous l’aimons toujours ; nous n’en pouvons écouter un autre ; tous à côté de lui nous semblent froids ou menteurs. Nous sortons à minuit de ce théâtre où il écoutait la Malibran, et nous entrons dans cette lugubre rue des Moulins où, sur un lit payé, son Rolla est venu dormir et mourir. Les lanternes jettent des reflets vacillants sur les pavés qui glissent. Des ombres inquiètes avancent hors des portes et traînent leur robe de soie fripée à la rencontre des passants. Les fenêtres sont fermées ; une lumière çà et là perce à travers un volet mal clos et montre un dahlia mort sur le bord d’une croisée. Demain, un orgue ambulant grincera devant ces vitres, et les nuages blafards laisseront leurs suintements sur ces murs salis… Quoi ! c’est de cet ignoble lieu qu’est sorti le plus passionné des poëmes ! Ce sont ces laideurs et ces vulgarités de bouge et d’hôtel garni qui ont fait ruisseler cette divine éloquence ! Ce sont elles qui en cet instant ont ramassé dans ce cœur meurtri toutes les magnificences de la nature et de l’histoire pour les faire jaillir en gerbe étincelante et reluire sous le plus ardent soleil de poésie qui fut jamais ! Les religions, leur gloire et leur ruine, le genre humain, ses douleurs et sa destinée, tout ce qu’il y a de plus sublime au monde lui est alors apparu dans un éclair. Il a senti, au moins cette fois dans sa vie, cette tempête intérieure de sensations profondes, de rêves gigantesques et de voluptés intenses dont le désir l’a fait vivre et dont le manque l’a fait mourir. Il n’a pas été un simple dilettante ; il ne s’est pas contenté de goûter et de jouir ; il a imprimé sa marque dans la pensée humaine ; il a dit au monde ce que c’est que l’homme, l’amour, la vérité, le bonheur. Il a souffert, mais il a inventé ; il a défailli, mais il a produit. Il a arraché avec désespoir de ses entrailles l’idée qu’il avait conçue et l’a montrée aux yeux de tous, sanglante, mais vivante. »

Voici la bibliographie complète d’Alfred de Musset : Contes d’Espagne et d’Italie (1829, in-8o), comprenant trois contes en vers : Don Paez, les Marrons du feu, fantaisie dramatique, Portia, quelques romances et la fameuse Ballade à la lune ; le Spectacle dans un fauteuil, composé d’un grand poëme dramatique, la Coupe et les lèvres, d’une étincelante fantaisie, À quoi rêvent les jeunes filles, et de Namouna ; Rolla, poëme paru dans la Revue des Deux-Mondes (août 1833) ; ce poëme et les deux recueils qui précèdent furent réunis sous le titre de Poésies complètes, avec les Nuits (Nuit de mai, Nuit de décembre, Nuit d’août, Nuit d’octobre), parues de 1835 à 1837, et la Lettre à Lamartine (1836) ; la Confession d’un enfant du siècle (1836, 2 vol. in-8o) ; Poésies nouvelles (1840, in-8o), successivement augmentées dans les éditions suivantes ; Comédies et proverbes (1840, 1848, 1851, in-8o, puis 2 vol. in-18) ; ce recueil se compose de : André del Sarto, Lorenzaccio, les Caprices de Marianne, Fantasio, On ne badine pas avec l’amour, la Nuit vénitienne, Barberine, le Chandelier, Il ne faut jurer de rien, Un caprice, Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée, Louison, On ne saurait penser à tout, Carmosine, Bettine ; la plupart de ces ébauches dramatiques, étincelantes d’esprit et de verve, avaient paru dans la Revue des Deux-Mondes de 1833 à 1837 ; elles furent suivies d’une série de nouvelles : Emmeline, les Deux maîtresses (1837) ; Frédéric et Bernerette, le Fils du Titien, Margot (1838) ; Croisilles (1839), qui furent réunies en volume (1840, in-8o). Quelques-uns des proverbes, longtemps après leur apparition, furent représentés avec de légères modifications : le Caprice (Théâtre-Français, 1847) ; Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée (1848) ; Il ne faut jurer de rien (1848) ; le Chandelier (1848) ; Louison (1849) ; André del Sarto, Bettine (1851) ; les Caprices de Marianne (1851) ; On ne badine pas avec l’amour (1861) ; Carmosine (1865). Alfred de Musset a fait représenter l’Habit vert (théâtre de l’Odéon), en collaboration avec Émile Augier. Il a donné en 1854 (in-12) un volume de Contes, contenant la Mouche, Pierre et Camille, Mimi Pinson, le Secret de Javotte, le Merle blanc et des Lettres sur la littérature, production assez faible. Il a de plus collaboré avec M. Hetzel au Voyage où il vous plaira, illustré par Tony Johannot(1842, gr. in-8o). Les Œuvres complètes d’Alfred de Musset ont été éditées par Charpentier (1860, 7 vol. in-18 et 1865, 10 vol. pet. in-4o). Cette dernière édition est complétée par un volume d’Œuvres inédites, parmi lesquelles aucun morceau n’a une valeur réelle ; les Lettres ont quelque intérêt, mais elles sont trop peu nombreuses.