Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Homme de douleur (L’), titre de plusieurs estampes d’Albert Dürer

Administration du grand dictionnaire universel (9, part. 1p. 366).

Homme de douleur (L’), titre de plusieurs estampes d’Albert Dürer. Les iconographes emploient fréquemment ce titre d’Homme de douleur, au lieu de celui d’'Ecce Homo ou de celui de Pietà, pour désigner, soit le Christ couronné d’épines, garrotté et exposé à la risée des soldats, soit le Christ détaché de la croix, mais portant encore les marques de la Passion. Il existe quatre gravures d’Albert Dürer représentant l'Homme de douleur : l’une fait partie de la Passion, en seize pièces, et porte la date de 1509 ; la seconde, connue des amateurs sous le titre de : l’Homme de douleur aux bras étendus, a été copiée plusieurs fois, notamment par un des Wiericx ; la troisième, connue sous le nom de l’Homme de douleur aux mains liées, a été exécutée à l’eau-forte sur une planche de fer ; les épreuves en sont très-rares ; la quatrième, enfin, appelée l’Homme de douleur assis, a été exécutée sur une planche d’étain et est datée de 1515.

Ces quatre estampes atteignent des prix élevés dans les ventes publiques.

Divers artistes de l’école allemande du XVIe siècle ont gravé des compositions analogues ; il nous suffira de citer trois estampes différentes de L. Krug, une gravure sur cuivre de Hans Baldung Grûn, une pièce de N. Hopfer, datée de 1523, et une de J. Ladenspelder datée de 1540. Parmi les graveurs des autres pays qui ont traité le même sujet, nous mentionnerons : Luca Bertelli (d’après le Titien), Schelte a Bolswert (d’après A. Diepenbeek), J. Boulanger (d’après Andréa Solarco), Boyer d’Aguilles (d’après le Guide), J. Maennl (d’après le Titien). Une fresque de Giovanni Santi, qui décore l’église des Dominicains, à Cagli, représente l’Homme de douleur debout dans son tombeau, ayant à sa gauche saint Jérôme et à sa droite saint Bonaventure.