Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/HOHENLOHE-WALDENBOURG-SCHILLINGSFURST (Clovis-Charles-Victor, prince DE), homme d’État allemand

Administration du grand dictionnaire universel (9, part. 1p. 335).

HOHENLOHE-WALDENBOURG-SCHILLINGSFURST (Clovis-Charles-Victor, prince DE), homme d’État allemand, né en 1819. D’abord prince de Ratibor et Corvey, il devint, par concession de son frère aîné, prince de Hohenlohe. Sa naissance lui donnait droit de siéger dans la haute chambre bavaroise ; sa capacité reconnue lui fit accorder, en 1867, le titre de ministre de la maison du roi et des affaires étrangères. Il se fit tout d’abord remarquer, dans son administration, par une politique allemande nette et décidée ; mais, tout en travaillant à l’unification, et en faisant adopter en Bavière le système militaire prussien, il combattit vigoureusement, dès le début, les tendances de la Prusse à l’absorption des petits États. Sa nomination comme vice-président du parlement douanier donna même de vives espérances au parti anti-prussien, et l’on put croire un instant à la formation d’une confédération du Sud. M. de Hohenlohe négocia et fit signer dans le même but un traité avec les puissances du Sud de l’Allemagne, pour régler l’administration des forteresses, ce qui mécontenta vivement le gouvernement de Berlin. Il ne montra pas moins d’énergie dans sa lutte contre les tendances ultramontaines. Lorsque fut annoncé le concile du Vatican appelé à prononcer l’infaillibilité du pape, le ministre bavarois mit tout en œuvre pour empêcher ce résultat ou pour en prévenir les conséquences. Il provoqua même, dans ce but, une entente entre les divers États européens, qui ne put se réaliser. Les élections de 1869 donnèrent une chambre également partagée entre le parti clérical et les partis opposés. Il fallut la dissoudre. Devant la nouvelle chambre, M. de Hohenlohe n’ayant pu faire approuver sa politique anti-prussienne indiquée dans l’adresse, exposa avec beaucoup d’énergie les conséquences de la voie fatale suivie par la chambre, et donna sa démission (mars 1870).