Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/GUISE (François DE LORRAINE, duc DE), prince DE JOINVILLE, duc D’AUMALE, etc., fils de Claude de Lorraine et d’Antoinette de Bourbon

Administration du grand dictionnaire universel (8, part. 4p. 1637-1638).

GUISE (François DE Lorraine, duc DE), prince de Joinville, duc d’Aumale, etc., fils de Claude de Lorraine et d’Antoinette de Bourbon, né au château de Bar en 1519, mort devant Orléans en 1563. C’est un des hommes les plus remarquables de cette famille et l’un des bons capitaines du XVIe siècle. Il fit ses premières armes à Montmédy (1542), Landrecies (1543), Boulogne (1545), défendit Metz contre Charles-Quint, qu’il contraignit à lever le siège de cette ville (1552-1553), se signala à la bataille de Renty (1554), reçut de Henri II le commandement de l’expédition d’Italie (1556-1557), mais échoua dans la conquête du royaume de Naples. Après la défaite de Montmorency à Saint Quentin (1557), il fut nommé lieutenant général du royaume, prit en un mois Calais, que les Anglais possédaient depuis 1347, Guines, Ham, puis Thionville. Après la mort du roi, le mariage de sa nièce, Marie Stuart, avec François II lui donna, ainsi qu’à son frère le cardinal, un pouvoir absolu dans l’État, pouvoir qui fut encore augmenté par la répression de la conjuration d’Amboise (1560), mais qui fut un moment compromis par la mort de François. C’est à ce moment qu’il forma avec Montmorency et le maréchal de Saint-André cette ligue d’ambition désignée dans l’histoire sous le nom de triumvirat. Retiré dans ses terres et bientôt rappelé par la cour, il donna, par l’affreux massacre de Vassy, le signal des guerres de religion (1562). Les protestants, jusque-là soumis et résignés, éclatèrent et s’emparèrent de plusieurs places. Guise, devenu le chef du parti catholique, prit Rouen, gagna la bataille de Dreux et assiégeait Orléans, lorsqu’il fut tué d’un coup de pistolet par un gentilhomme protestant, nommé Poltrot de Méré (1563). À de grand talents militaires, à l’insatiable ambition de sa maison, il joignait quelque grandeur dans le caractère, que ses cruautés envers les protestants font malheureusement oublier. Il a laissé les matériaux de Mémoires intéressants, qui ont été insérés dans la collection Michaud et Poujoulat.