Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/GRUYER (Antoine, baron), général français

Administration du grand dictionnaire universel (8, part. 4p. 1564-1565).

GRUYER (Antoine, baron), général français, né à Saint-Germain (Haute-Saône) en 1774, mort à Strasbourg en 1822. Parti comme capitaine dans un bataillon de volontaires, il fit la guerre de la révolution, fut blessé à Fleurus et à Austerlitz (1805). Il fut nommé lieutenant-colonel dans la garde en 1806, colonel après la campagne de Prusse et de Pologne en 1808, aide de camp du prince Borghèse, et général de brigade en 1813. Cette même année, attaqué à Interbroch, près de Tœplitz, et isolé des autres corps de la grande année, il se mit en retraite, marcha en carré, fit à la baïonnette une trouée à travers l’ennemi et parvint à rejoindre l’armée française. Bientôt après, il était blessé à Leipzig. Encore convalescent, il prit le commandement d’une brigade et combattit à Montmirail, à Château-Thierry, à Champaubert, à Montereau, reprit aux Russes Méry-sur-Seine et fut transporté à Paris dangereusement blessé. Il accepta des Bourbons le commandement du département de la Haute-Saône, mais, au retour de l’île d’Elbe, se rallia à Napoléon. La seconde Restauration le fit arrêter et un conseil de guerre le condamna à la peine de mort. Toutefois, on commua sa peine en une réclusion de vingt années. Sa femme voulut partager sa captivité, et ce fut dans sa prison même qu’elle lui donna un fils. Le duc d’Angoulême, passant à Strasbourg en 1817, lui fit rendre la liberté.